dimanche 31 décembre 2006
Sous mon beau (sa)pin maritime, roi des forêts...
mardi 26 décembre 2006
Noël version U2 : a beautiful "window in the skies" (MAJ 7/02)
Aujourd'hui fut pourtant une exemption...car nos stars futées investissent avec un enthousiasme marketing efficace youtube et autre dailymotion. Et comme chez les disquaires ceux qui mênent la danse et le top 50 des vidéos les plus consultées sont U2 ^________^
Window in the skies est peut-être une mélopée mineure des Dublinois comme le poétique mais que j'adore Electrical Storm du précédent Best-Of mais sa vidéo est très émouvante (revoir les Grands comme Elvis ou Cash, aah la fébrilité concertique de nos parents) et bien montée! J'aime beaucoup comment on a essayé de coller les sons/paroles aux mouvements de bouche des chanteurs présents dans le clip.
Outre Björk qui fait l'ouverture (une demoiselle toulousaine appréciera^^), on apperçoit l'épaule et le violon de Sharon des Corrs à 1min 52/53. Si jamais vous épiez les autres frère et soeurs de Dundalk, c'est que j'ai définitivement une vue qui baisse!^^
Edit: Fait rare dans l'industrie musicale de nos jours, un deuxième clip pour cette chanson a été réalisé (le seul cas récent dont je me souviens sont les deux vidéos de Runaway des Corrs). Question qualité et inspiration, rien à redire, comme la précédente, tout est parfait et on reste dans la mise en scène de (photos)d'archives! U2 absolutely rocks!
dimanche 24 décembre 2006
Christmas actually
mercredi 13 décembre 2006
Memento
Françoise Saintville 1919-2006
jeudi 7 décembre 2006
jeudi 30 novembre 2006
La guerre de Troie n'aura pas lieu
Quelle audace de Giraudoux d'oser défier Homère et les légendes de l'histoire par cette simple négation, comme si quelque part il était possible dans un monde parallèle d'éffacer les pages les plus sanglantes de l'humanité...
Cassandre et Hécube
Cependant malgré mon admiration pour ce texte, cette critique sera raccourcie par la force des choses. A l'heure où j'écris ces mots, cela fait plus de trois mois que mes pieds m'ont portée sur les siège du théâtre Silvia Montfort dans le XIVème. Tant d'événements se sont produits accaparant ma mémoire d'autres souvenirs et ce drame, hélas, a été une présenté pour la dernière fois le 14 janvier.
Un retard de ma part, d'autant plus regrettable que cela fait un peu près vingt ans que cette oeuvre n'a pas été montée à Paris. une longue absence qui valait le coup. La guerre de Troie n'aura pas lieu est un de mes meilleurs moments scéniques de l'année
Le mérite en revient à une distribution large mais excellente de bout en bout. Brillent avec éclat l'inquiet et désabusé Hector, Cassandre ignorée de tout le monde et Hélène, qui suscite tant de passion sans que pour autant son coeur à elle soit mû par de telles émotions. Non, Hélène est une victime comme les autres, une ancêtre des Desesperate Housewives, qui languit d'un romantisme insatisfait, "Comme vous auriez préféré que cette guerre se fasse par amour!" s'exclame-t-elle.
Hélène : Je ne les déteste pas. C'est agréable de les frotter contre soi comme de grands savons. On en est toute pure...
La mise en scène est le joyaux de ces deux heures trentes de théâtre. La gigantesque scène de Silvia Montfort est mise à profit ainsi que les gradins d'où débarquent marins tonitruant des chants d'amour à la belle Grecque et soldats de retour. Sur fond d'ombres de temples grecs se dressent un salon et son gramophone. A gauche, les portes de Troie, fermées par temps de paix et ouvertes à tout vent lors d'époques plus bélliqueuses sont symbolisées par une maquette.
mercredi 29 novembre 2006
Surfacing (un long dimanche de ...)
vendredi 20 octobre 2006
Zouc par Zouc
Le rare mérite de ce spectacle décevant est d'avoir fait sortir de l’oubli une grande artiste au destin cabossé. Ça n’est déjà pas si mal... sans oublier le clou de cette heure au moment des rappels . Un étudiant en théâtre trop chou (vague tige blanche à gauche sur la photo) et balbutiant d'admiration pour la talentueuse Nathalie (point noir en contre-jour sur l'écran, si, si! Vous remarquez que mon appareil photo téléphonique est toujours aussi serviable et performant!), s'est avancé timidement sur scène et lui a galamment remis un bouquet de fleurs. Elle était tout rougissante.... Cro, cro mignon !
Zouc par Zouc mis en scène par Gilles Cohen avec Nathalie Baye. Au théâtre du Rond-Point à Paris, jusqu’au 30 décembre 2006
lundi 16 octobre 2006
Je nous aime beaucoup
Quand on n'a pour passer le temps que le papier tue-mouche comme contemplation, écouter les galipettes sonores et sadomasochistes des petite jeunes ou se rendre au marché dévaliser les étals de champignon, les minutes s'écoulent lentement et on ouvre bien vite la boîte de Pandore et devenir fou. a ce petit jeu là, ce Jules et Jim du passé y excelle en revenant sur l'incartade de l'épouse puis son penaud retour, l'occasion d'y apprendre quelques secrets doux-amers d'une frayeur de l'orage à un bébé et l'occasion d'asséner les idéaux oubliés de ses Bobos. "Moi mes élèves, je leur enseigne pour qu'ils votent socialiste mais au final ils finiront comme nous par voter Chirac." s'exclame -t-elle dans une de ses belles répliques.
mardi 10 octobre 2006
L'éventail de Lady Windermere
Pénétrant une nouvelle fois dans la high society londonienne, l'auteur s'attaque au bonheur sans faille d'un couple parfait. En apparence car lord Windermere fréquente assidûment Lady Erlynne, une dame perdue de réputation. Pourquoi diable lui a-t-il acheté une maison, un coupé, lui verse-t-il des mensualités et exige que lady Windermere reçoive la gourgandine dont tout Londres pense qu'elle est sa maîtresse, à l'occasion de la reception donnée pour son 21ème anniversaire ? Eh bien, pardi c'est par amour pour… sa femme. Dur à avaler ? C'est tout le sel de la chose.
Si on devine bien vite le secret de Lady E. (ceux qui connaissent sur le bout des doigts La Guerre des Etoiles auront vite une petite idée!), le piquant demeure car ses motifs sont loin d'être purs et lorsque la redemption apparaît, elle ne la saisit qu'un instant dans un élan d'humanité oubliée et jusqu'à la dernière seconde de la pièce fait preuve de toute sa ruse pour embobiner Lord Windermere, le gaga Lord Augustus pour le plus grand plaisir du public qui ne voit pas le temps passer...car outre la menace que fait plâner cette femme de mauvaise vie, on est fébrile devant la tentation de Lady Windermere. Convaincue que son mari ne vaut pas mieux qu'un autre, elle cède aux sirènes de l'enjoleur et dandiesque Lord Darlington, ami de la famille et évidément secrètement amoureux de sa personne (mais Lady W. est tellement charmante qu'on ne peut qu'adhérer!) et qui tente le tout pour le tout en dévoilant avances et fuite en Inde...
- " Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles. "
- " Il y a deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas satisfaire son désir et l'autre de le satisfaire. "
- " L'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs. "
- " Qu'est-ce qu'un cynique ? C'est un homme qui connaît le prix de tout et la valeur de rien."
samedi 7 octobre 2006
De profundis
De profundis clamavi ad te Domine
Domine exaudi vocem meam fiant
aures tuae intendentes in vocem deprecationis meaesi iniquitates observabis Domine
Domine quis sustinebit
quia apud te propitiatio est propter
legem tuam sustinui te Domine
sustinuit anima mea in verbum eius
speravit anima mea in Domino (*)
Je sais que l'humeur blogspotienne est plutôt à la poésie ( pour l'anglophone j'aime beaucoup Never Give All the Heart de Yeats et la Belle Dame Sans Merci de Keats mais ce détail ne surprendra personne!). Cependant, ce soir j'avais envie de parler de mon cher Oscar. Mes doigts n'ont pas l'énergie de dire ce soir tout le bien que j'ai pensé de l'éventail de Lady Windermere, pièce hélas retirée de l'affiche, mais ils sont encore émus de leurs retrouvailles avec son De profundis.
"...Suffering is one very long moment. We cannot divide
it by seasons. We can only record its moods, and chronicle their
return. With us time itself does not progress. It
revolves. The paralysing immobility of a life every circumstance of
which is regulated after an unchangeable pattern, so that we eat and drink and
lie down and pray, according to the inflexible laws of an iron formula.(...)For us there is only one season, the season of sorrow.
The very sun and moon seem taken from us. Outside, the day may be blue and
gold, but the light that creeps down through the thickly-muffled glass of the
small iron-barred window beneath which one sits is grey and niggard. It is
always twilight in one's cell, as it is always twilight in one's heart.(...)When I was brought down from my prison to the Court of
Bankruptcy, between two policemen, - waited in the long dreary corridor that,
before the whole crowd, whom an action so sweet and simple hushed into silence,
he might gravely raise his hat to me, as, handcuffed and with bowed head, I
passed him by. Men have gone to heaven for smaller things than that.
It was in this spirit, and with this mode of love, that the saints knelt down to
wash the feet of the poor, or stooped to kiss the leper on the cheek. It
is not a thing for which one can render formal thanks in formal words. I
store it in the treasure-house of my heart. I keep it there as a secret
debt that I am glad to think I can never possibly repay. It is embalmed
and kept sweet by the myrrh and cassia of many tears. When wisdom has been
profitless to me, philosophy barren, the memory of that little, lovely, silent
act of love has unsealed for me all the wells of pity.I must say to myself that I ruined myself, and that nobody
great or small can be ruined except by his own hand. I am quite ready to
say so. I am trying to say so, though they may not think it at the present
moment. Terrible as was what the world did to me, what I did to myself was
far more terrible still."(*)Des profondeurs je t’appelle, Seigneur : Seigneur, entends ma voix ; que tes oreilles soient attentives à ma voix suppliante ! Si tu retiens les fautes, Seigneur ! Seigneur, qui subsistera ? Mais tu disposes du pardon et l’on te craindra. J’attends le Seigneur, j’attends de toute mon âme et j’espère en sa parole.
jeudi 5 octobre 2006
...coule la Seine
xxxx
xxxxx
xxxxx
Les jours s'en vont je demeure
mardi 3 octobre 2006
Retour sur la Reine Margot
La Reine Margot (bande-annonce)
envoyé par hasard
Cette B.A m'a frappée par sa sobriété. Je ne suis pas sûre qu'on la monterait de manière aussi minimaliste aujourd'hui (commentaire peu loquace, une grosse scène puis scénettes sans effets de fondu ou flash). Mais cette humilité réussissait parfaitement son effet. Comment ne pas frissonner devant les douze coups de Saint Germain l'Auxerrois, qui marqua le début du Massacre de la Saint Barthélémy ?
lundi 2 octobre 2006
Orgueil et Préjugés (dédicace à 'Ry, Iphia et toutes les autres!)
Mon coeur se conssumme depuis des années d'une passion jamais chancelante pour un seul homme (et même pas Irlandais, nah!), j'ai nommé et je me prosterne devant M. Darcy, ténébreux héros né de la plume de la délicate Jane Austen. Ame torturée et de prime abord profondément associal, une faille qui cache un homme réservé, écrasé par les responsabilités de son rang et généreux, il est l'auteur d'une des plus émouvantes et calamiteuses déclarations d'amour de la littérature(*).
Notre première rencontre ? Comment pourrais-je oublier ce moment de grâce télévisuelle éternelle ? Ce fut un samedi soir devant TMC qui diffusait la brillante adaptation, made in BBC, de ce classique anglais. A jamais, désormais pour moi, Fitzwilliam Darcy of Pemberley and owner of the half of Derbyshire with 10.000 £ a year, prendra les traits du sombre Colin Firth pendant que les yeux impertinents d'Elizabeth appartiennent à la méconnue et blonde Jennifer Ehle.
Des délices qu'il faut partager, surtout une fois qu'on a gouté au poison austenien via le récent Pride and Prejudice de Joe Wright qui mettait en scène la virginale Keira Knightley. Parce que tu te demandais, 'Ry, à quoi pouvait ressembler cette version 'beeb' d'Orgueil et Préjugés, voici un avant-goût de ce trésor...c'est aussi la musique -Nothing Else Matters par Apolyptica- qui m'a fait penser à toi, je suis sûre que tu apprécieras !
Si je n'avais pas posé les yeux sur ce bijou, j'aurais eu un coup de foudre tout aussi puissant pour l'oeuvre de Joe Wright. Ce film brille par une esthétique et des jeux de caméra époutousflants qui magnifient cette histoire d'amour.
La distribution des rôles est soignée, surpasse pour les personnages secondaires de Jane, Lady Catherine et Whickham, cette fois-ci beau comme un dieu les six épisodes bbciens, une réussite moins évidente avec Keira, le livre précise qu'Elizabeth n'est pas une "beauté classique" ou avec Matthew qui ne dégage pas à mes yeux conquis le même charisme que Colin. Mais en deux heures, on ne lui donne pas beaucoup de péllicule.
L'enthousiasme de Keira et Matthew est sincère mais il manque un petit je-ne-sais-quoi, pour moi, la patte austenienne. Pour tenir en format cinéma, l'intrigue a été raccourcie (quid de la rencontre entre Darcy et Jane à Londres ?, de la lettre d'explications bien plus déchirante? et de la deuxième soeur de Bingley ?) tout se telescope alors que dans le livre le pas est lent (9 mois à un an).
La pudeur et la passion contenue à grand peine (la Raison contre les Sentiments comme cet autre chef d'oeuvre de la dame de Bath) qui ronge les personnages est à peine esquissée. Ni Joe Wright, ni Keira, ni Matthew n'ont lu le livre et c'est ce qui leur donnait cet extrême liberté de ton, que j'ai appréciée hein, très moderne, voire trop comtemporaine parfois... Chez Austen tout passe par des regards, par des comtemplations, par la sensualité et par des non-dits. Jamais à la régence on aurait vu Elizabeth errer en chemise de nuit ou Darcy l'aborder en pleine nature sous le kiosque ou énamourré au point de s'écrier "I love, I love, I love you" le col de sa chemise déboutonnée ou Bingley revenir derechef pour se mettre à genoux devant Jane.
Toute cette comunication silencieuse qui montre le basculement des deux protagonistes a disparu, or cela leur donnait toute leur profondeur. Et lorsque j'ai vu ce montage musical (dans les semaines à venir ils vont faire une grande concurrence au théâtre ^^^;;), j'ai retrouvé à nouveau cette passion réfrénée: de la rencontre impromptue du billard à leur danse (très bien montrée par Wright également) en passant par la rédaction à l'unique larme et la remise de LA LETTRE, les retrouvailles à Pemberley. Colin Firth aura toujours le visage impassible, ses yeux seuls trahissent ses agonies (cf 2'O5'').
Enfin, je vais m'arrêter car peut-être en tant que lectrice d'Orgeil et Préjugés tu as une opinion radicalement différente ^___________^
(*) avec celle de Valmont dans sa lettre à Mme de Tourvel sur le dos d'Emilie. Bien que les deux ouvrages soient aux antipodes, ils sont tout deux mes bibles de chevet, des livres qui m'ont laissé le coeur chamboulé, car au fond les Liaisons Dangereuses ne sont-elles pas la vision noire, cynique et hyper-réaliste du romantisme d'Orgueil et Préjugés ?)Et je n'oublie pas d'avoir vécu une semaine paradisiaque sur les traces de Melle Austen et des lieux de tournage de la BBC à l'été 2001. Le Derbyshire rivalise d'atouts avec le Connemara :-)
PS : pour une comparaison en image entre les deux films, deux petites merveilles de drôlerie sonore dénichée (toujours) sur youtube :
1ère partie
2ème partie
Et deux images insolites pour conclure:
Des coulisses de P&P... (Darcy, Bingley-joué par le cousin d'Helena Bonham Carter, Crispin- et Elizabeth)
...à Bridget Jones (relecture moderne et célibattante d'Orgueil et Préjugés!), lol à la polissonerie de Mister Hugh Grant
samedi 23 septembre 2006
La dernière nuit pour Marie Stuart
Quoi la sublîme interprète de la Reine Margot (pour tous ceux qui en doutent ou qui ne tombent pas sous le charme de -l'anatomie, ahem- de Vincent Perez, le visionnage de la scène du mariage est impératif ou comment le oui est arraché des lèvres de Marguerite de Valois par le poing décidé de Charles IX. Pour mémoire, j'avais même désobéi à la loi, âgée de 11 ans, j'avais déclaré la main sur le coeur en avoir 12, c'était l'époque où on me donnait encore le bon dieu sans confession!) allait préter son visage à la mythique reine d'Ecosse (et de France et d'Angleterre ce qui causa sa perte), épouse éphémère du non moins bref roi de France, François II (et donc belle-soeur de Margot vous suivez ?^^), meurtrière de son deuxième mari, amazone inconsciente et pourtant mère du future roi d'Angleterre, mais qui à force de complôts maladroits et caballes fut décapitée sur ordre de sa cousine Elizabeth I et où le bourreau maladroit s'y repris à trois fois (eeerk) ? Autrememnt deux de mes passions là encore en un même lieu !
Toute l'année j'ai résisté vaillement, pretextant le prix des places ou la qualité incertaine de la pièce composée par un auteur méconnu alors que sur le même sujet Schiller, lui-même, avait écrit! Et puis lorsque vinrent les feux de la rentrée théâtrale, une succession de couvertures glamour par les démoniaques Figaro Magazine et Paris Match eut raison de ma lucidité et je craquai. Pourtant l'absence de générales pour les critiques et le titre laconique d'une dépèche AFP, inhabituellement cassante ("Adjani triomphe dans Marie Stuart malgré un texte faible") auraient dû m'alerter mais qu'importe quand on adore, on devient fou!
Arrivée au Marigny, nous sommes accueillies comme des princesses avec programme soigné et rempli de publicités qui nous laisse entreapercevoir des costumes enchanteurs tandis qu'en face de nous se dresse la scène, un imposant mur-prison-citadelle tout en rouge sang.
L'instant où Isabelle apparaît le public laisse passer un souffle puis l'applaudit avant de retomber dans la surprise de son apparence. Campant une reine emprisonnée au crépuscule de sa vie, elle est méconaissable : petite vieille vétue d'une chemise d'aliénée, la figure arrondie, le cheveu sale...
Comme je le craignais, la prose de l'Allemand Wolgang Hildesheimer est insignifiante et soporifique, trop dans l'introspection. Où est le drame, la tension, le dilemne, la tragédie ? sûrement pas dans les personnages secondaires complètement bâclés à l'exception du préparateur et de l'assistant du bourreau (un ex du Stade Français) qui étant muet n'a aucune ligne inutile à délivrer ce dont le spectateur lui est reconnnaissant.
Heureusement il y a la reine Isabelle qui choisit avec brio le registre de la suppliciée ayant rendu son âme à la flamme de la folie : de la rédaction d'un testament sans cesse interrompu à la procession mortuaire de ces chiens empaillés dans leurs cercueils au fond bien plus fidèles et aimant que ses serviteurs... Souvent poignante qu'on passe outre les faiblesses du reste. Comment ne pas voir Isabelle plutôt que Marie lorsqu'Adjani lance à la foule/public venu admirer son exécution : "tout le monde a ici une idée préconçue de moi, ils croient savoir qui je suis et ils se trompent", "Ne me regardez pas. Mon corps, mon visage. Je ne me reconnais plus." ou "les rumeurs m'ont tuée."... dans ce moment les cordes de notre émotion frémissent. A d'autres moments sa voix de braise sans larme frappe par sa monotonie et on aurait apprécié moins de retenue, d'appels à Dieu et à la raison.
La garde est baissée seulement dans les dernières répliques lors de la préparation mortuaire, qui voit le lynchage du pharmacien pour cause de confession non catholique, les adieux de Marie, qui au moment de poser sa tête sur le billot dans sa robe blanche d'où on enlève la fraise fait le saut de l'ange avant que le rideau-hâche ne tombe sous un tonnerre d'applaudissements.
Oui je vous assure, c'est bien Isabelle Adjani la dame blanche et floue au centre de mon objectif hiératique!
Et même si je suis un peu déçue, je ne regrette point mon moment d'égarement: Isabelle, si tu joues Phèdre, Andromaque ou Médée je serai là ^________^
jeudi 21 septembre 2006
Si tu mourais... (ou l'éloge du mensonge).
mardi 19 septembre 2006
Bond, son nom est Edward Bond... : Chaise
J'avais été prévenue, l'univers du londonien, considéré avec Harold Pinter comme un des plus grands dramaturges du XXème siècle est sombre. Délicat euphémisme! Chaise, qu'Edward Bond a composé en 2000 et a été montée à Avignon cet été avant d'être reprise au théâtre national de la Colline est l'enfant étrange du 1984 d'Orwell et de l'absurde de Kafka, symbolisé brillament par la scène clé et époustoufflante de l'interrogatoire (extrait vidéo) de l'héroïne par une assistante sociale. Si vous aviez aimé Big Brother et bien soyez comblé 2077 vous propose beaucoup mieux, ah vous en aurez pour votre argent!
Une décision que ne comprend pas Billy, son fils de 26 ans mais toujours enfant dans sa tête, scnariste de voyage au delà du monde . Lui n'a même pas le droit de regarder à travers ou de s'adosser à la fenêtre. Il n'est jamais déscendu dans la rue. Billy a grandi sauvage en observant le monde à travers les rideaux, sans jamais se montrer. Dans cette prison qui ne dit son nom, la vie n’est pas toujours facile. Alice dit tout ce qu’il faut faire et ne pas faire, Billy invente des histoires et dessine le monde avec des crayons. Mais la décision d'Alice fait tout basculer. Billy doit quitter la maison et partir dans le monde, un voyage d'apprentissage dans le tumulte et la cruauté des hommes, un univers où l'aggression est permanente.
lundi 18 septembre 2006
Où l'on reparle d'Anne et Mary Boleyn
En attendant que mes impressions adjanistes-stuartiennes s'inscrivent en ces lieux car mes entrées théâtre ont pris du retard...
Ce n'est pas que ça me ronge, ça me consume. (c) ^^ Mais ici point de démons suskindiens, mon âme est toute acquise aux affres tudoriens!
Car bien plus vite que je ne l'espérais parviennent à nos oreilles des nouvelles de The other Boleyn Girl en tournage à Londres ces jours-ci. Grâce aux paparazzi, des premières images ont filtrées.
samedi 16 septembre 2006
"I know your face" Theoden to Eowyn...
jeudi 14 septembre 2006
Adultères
Chaque drogué de Woody Allen attend l'automne avec impatience, régulier tel un métronome le réalisateur new-yorkais ne manque jamais de livrer sa production annuelle. Et cette année le successeur de Match Point est arrivé plus tôt que prévu. Si Scoop (toujours avec ses nouvelles égérie Scarlett Johannson et Londres, prévu dans deux mois) n'est pas encore sur nos écrans, son théâtre débarque sur nos planches avec trois oeuvres pour le prix d'une ! Une overdose bonne pour la santé en perspective!
Le théâtre de l'Atelier héberge juqu'au mois d'octobre Adultères, trois pièces désopilantes réunies en un acte, qui comme le titre et l'auteur l'indiquent, parle de liaisons extra-conjugales et des couples de la grosse pomme. Un vrai délice dans le texte comme dans les comédiens enthousiastes toujours aussi frais et dispos alors qu'ils interprètent leur dernière pièce et incarnent pas moins de leur troisième personnage! Et une fois dans la salle, il ne faut pas quitter des yeux le surprenant Xavier Gallais tantôt clochard, tantôt écrivain raté et maniaco-dépréssif pour finir en beauf naïf. Sur ses épaules et celle de la blonde Pascale Arbillot reposent la passion de ses trois comédies.
Adultères, de Woody Allen. Traduction : Jean-Pierre Richard. Mise en scène : Benoît Lavigne. Avec Pierre Cassignard, Xavier Gallais, Valérie Karsenti... Théâtre de l'Atelier (01.46.06.49.24). Adultères est publié aux Editions 10-18.
mardi 22 août 2006
Des palmiers sur l'asphalte
Nous avons eu, en effet le privilège (douteux) de bénéficier d'une ouverture 24h/24 avec ambiance musicale offerte : des rhytmes techno endiablés à l'intégrales de Claude François sans oublier les fétards qui piaillaient à 5h du mat' en attendant le premier métro. Ils avaient inventé un système de communication des plus efficaces accoustiquement parlant en se postant le long de la rue en vis à vis sur les trotoires! Cela marchait tellement bien qu'à 5h30 nous pouvions bénéficier de toutes leurs scènes de ménage ponctuées par les aboiements du chien du vigil et les jetage d'homme dans la seine suivi par les sirène des pompiers.
Cependant, lorsque des camions sont venus nous enlever fin août les beaux palmiers prétés pour l'occasion, mon coeur n'a pu s'empecher de se serrer en voyant ces grammes de poésie repartir... Pas tous les jours qu'on apperçoit des palmiers sur le bitûme parisien!
Notre quartier a donc repris son rhytme tranquille de quartier désertique la nuit sauf pour les fans des péniches dansantes à la Nix Nox. Un calme que seuls les bateaux mouches osent déranger en illuminant nos appartements. Un effet magnifique quand tous les feux sont étteints :)
La Seine, by night, toute noire et visqueuse pour accompagner pensées et songes nocturnes du haut de l'écran de mon ordinateur.
Et lorsque vient l'hiver, le blanc refait alors son apparition (Hiver 2004) avec nos invités quotidiens la ligne 6 du métro aérien et les péniches de minerais où se perchent les mouettes.
dimanche 13 août 2006
Lorient (2) : ar sul
Ici, les navires ont droit pour leur retraite à un véritable havre de paix, reculé et à l'abris des pelleteuses dans une crique qu'habittent les mouettes. Seuls un rassemblement de potiers leur tenait compagnie ce dimanche. Ce cimetière jouxte un petit amphithéâtre en pierre utilisé pour des festivals. Je me demande s'il s'y joue des pièces qui tirent profit du merveilleux décor naturel. Une Tempête de Shaekspeare ou la Nuit des Rois ne sonnent pas mal!
De par la seclusion du lieu et le nombre de bâtiments "ancrés", l'impression de débarquer sur une île de pirates est difficilement dépassée. On verrait très bien le rusé Geoffrey Rush sortir de l'eau vaseuse! Bref un moment de calme, (luxe) et volupté qui donne envie de déclamer des vers baudelairiens (enfin encore faudrait-il les connaître par coeur...)
Ensuite direction l'île Kerner (à gauche, cliché du parc à huîtres) pour se rendre dans la petit Maison de la mer de Gâvres ( une petite langue aujourd'hui, une grande mer il y a 40.000, tout le contraire de la Manche!). Cet éco-musée est consacré à l'écosystème unique de ce petit bout de terre entouré de deux bras salés. La présentation sollicitait tous les sens de l'auditeur : la vue et l'ouie pour essayer de distinguer les différentes espèces d'oiseau qui vivent ou migrent sur Kerner. Des grues ou des mouettes des plus gracieuces mais aussi malheureusement en voie de disparition (d'ailleurs j'en profite pour refaire un petit coup de pub à H2omonamour dont Cécile et moi avons rejoint la rédaction). Le toucher et l'odorat lorsque nous avons pénétré dans le café des pécheurs reconstitués. L'ouie à nouveau pour écouter les témoignages d'habitants.
Puis nous nous sommes reposées un léger quart d'heure sur la plage assaillie pour cause de grandes marées par des avides cueilleurs de coquillages. Comme il nous restait encotre deux heures et demi avant le départ du train, nous avons tenté le saut à Port-Louis, car nous voulions trouver Ouest-France pour y lire les commentaires de spécialistes après la rencontre de la veille.
Port-Louis vaut le détour pour ses étonnants remparts (désolée mon appareil photo avait déclaré qu'il était temps de mettre sa batterie en RTT -____-!) retouchés par Vauban lui-même. On peut les arpenter comme les gardes le faisaient leur de leur tour mais gare aux visiteurs sujets aux vertiges qui se promènent sur ce mur de pierre: si à gauche il y a les crénaux, à droite c'est le vide! Avec Cécile nous l'avons admiré du bas, sagement...
L'histoire de la ville doit beaucoup à sa situation géographique exceptionnelle. La presqu'île de Port-Louis est constituée par un éperon granitique dominant une côte sableuse du côté de la mer, vaseuse du côté de la rade. Le piton est difficilement accessible par la mer, rendue périlleuse à marée haute par les rochers à fleur d'eau et à marée basse par les bancs de vase. Les fondateurs de la citadelle sont les Espagnols appelés en renforts par le gouverneur de Bretagne, peu enthousiaste à l'idée de voir le protestant Henri de Navarre monter sur le trône.
En 1590, trois mille Espagnols débarquent à Port-Louis, sous le commandement de Don Juan del Aguila. La construction de ce qui deviendra la citadelle débute en 1591, supervisée par Cristobal de Rojas, ingénieur des fortifications de Cadix. En 1616, Louis XIII, conscient de l’importante position stratégique de cet ouvrage à l’entrée de la rade, confie à l’architecte Corbineau la reprise des travaux et ordonne de le nommer Fort-Louis. La réalisation de la demi-lune et l’établissement d’un plan capable de soutenir un siège furent discutés à maintes reprises et ce n’est qu’en 1641 que la cardinal de Richelieu confia à Nicolas Gilles l’achèvement des travaux de fortification. En 1683, Vauban formule quelques critiques, en particulier à l’égard des bastions trop aigus et trop nombreux, mais conclut : « la situation de la citadelle est si avantageuse que rien n’empêche qu’on puisse considérer le Port-Louis comme une bonne place ».
Port-Louis abrite aussi une base de sous-marins dont la construction remonte à l'occupation allemande et que l'on peut appercevoir à travers une "fenêtre" dans le mur des remparts. Nos observations n'ont pu cependant aller plus loin... car seulement une demi-heure nous séparait du départ du Lorient-Paris mais malgré ce petit stress, nous;: sommes arrivés pile à l'heure. Sur ce je vous quitte avec une vue de la plage de l'île de Kerner, longée par les herbes sauvages et un grand merci à Cécile ^__^.