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Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
in Alcools de Guillaume Appolinaire
Lorsqu'on nous a donné ce recueil à étudier en seconde, j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à me laisser prendre au jeu, jusqu'à ce poème si délicat, comme le courant du fleuve, qui glisse immortel sous ponts toujours plus nombreux de la ville lumière. Et en ce sort de brume, chaque arche de la capitale, arpentée par autant de pas anxieux et transportés, est devenu ce pont. Mirabeau.
Le froid prenant ses quartiers d'hiver, les températures ont rapidement biassé emmenant dans leur sillage une brume persistante tout à fait inhabituelle. Elle arrive dés 18h et ne se lève qu'à 10h le lendemain enveloppant amoureusement les bords de la Seine. Si le jour tout est gris, le soir les teintes lumineuses et auréolées colorent la nuit pour la plus grande fascination des yeux et la grande myopie de l'objectif de l'appareil photo. Difficile de trouver un cliché qui face honneur à cette atmosphère en demi-teinte. Ainsi on ne distingue plus les étages supérieurs du paquebot de Bercy.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les jours s'en vont je demeure
10 commentaires:
Là, je commence à croire qu'on a été séparées à la naissance car concernant ce poème, tout comme toi ! ^^
Appolinaire *soupir* Premier vrai émoi au collège dont les vers ont résonné dans ma tête vide durant de nombreuses années. "Vienne la nuit sonne l'heure je fonds je meurs", arrangé à ma sauce mais bon, ça rime ^^ Pis Lavoine est arrivé et a mis de la musique dessus. Au début, ça fait bizarre mais on s'y habitue et on finit par apprécier.
Remercions Appolinaire pour avoir écrit des poèmes sans ponctuation et de ce fait, de m'avoir montrée la voie :)
A l'étude d'Alcools en terminale, je dois dire que si je n'ai que peu apprécié les poèmes urbains d'Apollinaire (Apollon m'en soit témoin, toute envolée poétique nécessite deux "l" :)), je pense avoir été marquée au fer dès la première lecture de ses métaphores corporelles étranges, "soleil cou coupé" et autres "mains" feuilles mortes... L'éveil de la dryade, également. Serions-nous des triplées ? :pp
P.S. : La Saône également fait une telle brume que les crépuscules en deviennent presque irréels : des tendres couleurs échappées de quelque rêve aux teintes les plus gothiques, l'imagination en conçoit de drôles de contes.
Quii aurait cru qu'Apollinaire non content de posséder un génie poétique défiant les siècles recelait dans ces mains expertes un don de généticien ?
Je suis toujours contente de découvrir des moments d'é-moi-s partagés, cela fait les choses plus belles encores.
J'aime bien ta variation, Karo, et tu aurais même pu la copyrighter et demander des comptes à M. Farmer qui dans California choississait la suivante:
"Vienne la nuit et
sonne l'heure
et moi je meurs
entre apathie et
pesanteur
où je demeure"
J'ai toujours aimé les bords de l'eau, qulqu'ils soient, ils dégagent une magie poétique indéniables et une quiétude parfois enrageante qui donne envie de jeter des pierres, d'être un bâteau en pleine tempête, mouette tranquille ou de s'imaginer en Ophélia à la dérive.
Même si je doute que cela se produise, j'ai longtemps rêvé de passer mes heures adultes face à la mer dans une petite batisse en pierre avec le vent en compagnon. Et dans les bons jours ce cottage serait même sur les pentes de la verte Erin.
Ah bah, cherche pas. La variation vient de Kalifornia, les époques coïcident. Ah, l'influence de l'inconscient ^^
(ps: sorry pour le "ll" d'Apollinaire mais j'ai fait que recopier le nom écrit sous le poème :-ppp)
Non pour Guigui, ne t'excuse en rien, c'est juste moi qui est trop fatiguée et flemmarde pour vérifier et tenir en laisse mon orthographe. Tu as la bonne orthographe :)
Guillaume Apollinaire
Pour Mimi, je ne suis pas certaine de l'influence, California a été tardif 1996 j'aurais plutôt tendance à dire que les grands esprits se rencontrent :) et je pense que l'idée vient très bien de ton cerveau et de ton sens talentueux de la rime ^__^
'night, 'night
Ps : tout le monde devrait savoir depuis que je vous impose des posts fleuves à la typo hasardeuse que ma maîtrise de la langue française est toute hasardeuse et surtout relative ^^;;; mon attention est plus sur la phrase suivant que le mot en train de se former sous mes doigts!
Oh, ne te flagelle pas pour si peu : je te donnerais à lire mes notes de cours, tu comprendrais que l'anticipation abusive, entre autres tournures alambiquées, me connait aussi. Tant de mots oubliés et d'affreux revirements de formulation hantent ces petites pages quadrillées : ô langue infortune ! ^^...
Vi vi, c'était la date que j'avais en tête, avec, à la même époque: Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire, Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su. Premier vrai choc littéraire qui m'a ensuite faite basculer vers Apollinaire. Ah, dou(loureu)x souvenirs...
Merci pour ces vers de Félix eux aussi d'une toute beauté :)
Disons que moi notes de cours, dissert, entrées même combat desespéré d'une orthographe chancelante, allez il n'y a que sur mes papiers que je fais l'effort honni de me relire et de revoir mes pattes de mouche habituellement déshéritées sur le champ! Mais je ne desespère pas de progresser!
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