jeudi 22 juin 2006

Maroc (10) : retour à la Médina - épilogue

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Notre gentil chauffeur de car -véhicule un peu décati de l'extérieur où la portière manque de vous transpercer le bas avec des bouts de taule mais à l'intérieur, définitivement une ambiance de joyeuses colonies de vacances- et Michel sur l'ultime trajet du Riad à l'hôtel.


La conférence derrière nous, nos dernières heures marocaines étaient à nouveau les nôtres et nous étions bien décidés à en profiter après tant de travail studieux. Unanimement, nous avons choisi de retourner sur les lieux de notre première excursion, la Médina. Mais cette fois, nous l'attaquâmes par la rue des Consuls. La rue commerçante chic du souk où se rassemble l'industrie noble du cuir avec les cordonniers et les tanneurs ainsi que les potiers.


En effet, Jean V. et Laurent van den W. arrivés seulement lundi n'avait pas eu le temps de dénicher le souvenir qui plairait à la famille restée en France. Effectivement, cette artère, avec ses grandes boutiques et pas seulement des échoppes suggère l'opulence, beaucoup plus large et moins défoncée que celle arpentée le samedi. Cependant, la médina est le meilleur endroit de Rabat pour jouer au petit bolide avec son déambulateur, sinon gare en ville aux trotoirs non abaissés et aux feux rouges inexistants!


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La halle aux chaussures, version marocaine :)


Sous la halle couverte, quadrillée de lampes suspendues, ce qui frappe c'est le kaléidoscope de couleurs. Vertes, roses, bleues pâle, turquoises, jaune, ocres, rouges, rouges rubis, vertes émeraude, marrons, noires ou blanches, pailletés, tressées, à pompons; des grappes de babouches comme s'il en pleuvait! J'ai beaucoup regretté de ne pas être certaine de la pointure de Bethsabée car il y avait des vraies chaussures de Dorothée du magicien d'Oz!


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Michel en pleine séance d'essayage


Laurent ayant trouvé les remplaçantes de ses charentaises, Jean une chemise rouge sanguin (là aussi tout aussi magnifique!) mesurée sur mes épaules, Michel un manteau pour compléter sa collection de pelisses orientales (qui compte quelques pièces afghanes de choix fort jolies...), ma mère a, elle aussi, voulu enrichir sa sélection de plats du monde entier. Seulement, elle est très difficile à séduire et malgré tout l'arc en ciel de coloris,aucun motif ni format ne lui parut adéquate pour meubler notre cuisine. Cette recherche méticuleuse nous amena inopinément dans l'impasse des tanneurs, qui très gentiment nous laissèrent admiré leurs selles de chameau (la pourpre était mémorable), leurs canapés et coussins si ferme ainsi que leurs chef-d'oeuvres passementerie (des pompons de 5kg pour décrire approximativement...).


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*



Le soir enveloppant la médina, nous nous sommes inquiétés de notre dîner et c'est cette fois sans le vouloir que nous sommes retournés dans un autre restaurant digne des "mille et une nuits", le Zirnab du nom de celui qui inventa, selon lalégende, le luth. Un dernier repas inatendu puisque cette fois point d'agonie sur le menu, le soir c'est plat unique.


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En entrée un délicieux Mezze (souvenirs émus de blogging collectif ^^) avec salade de concombres et tomates, humus, purée de citrouilles et d'aubergines, petits nems au poulet genre pastilla. Alors évidement lorsque le tajine aux figues débarqua, nous l'avons plus mangé par gourmandise que par appétit, poussant même la coquetterie jusqu'à se reservir... Quelle ne fut pas notre effroi quand au lieu de nous débarrasser, les serveurs nous réequippent de couverts propres et annoncent la venue du couscous! Ecoutant pour une fois notre raison, le regret dans l'âme, nous les avons supplié de nous faire passer directement au dessert...une pastilla crémeuse, mais... légère, unbelievable isn't it ?^^ Ceci dit, le péché d'orgueil ne s'est étendu aux plateaux de pâtisseries, qui finira cette fois intouché.^^;


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Nous avions supplié Michel de revêtir son manteau de Seigneur du désert à la Lawrence d'Arabie. Alors qu'il se débattait avec les pans de sa cape avec l'aide de la serveuse, un de ses collègues, grand sourire aux lèvres et complot en tête s'est approché discrètement pour lui poser son keffieh sur sa tête. Couronné prince, Michel fut!*Photobucket - Video and Image Hosting
Remarquez le petit chat qui s'est glissé sur la photo*, il y a énormément dans les ruelles de la Médina et tristement de nombreux chatons malingres.

Heureusement que nous sommes revenus à pieds, histoire de faire un petit peu d'exercice.


Et c'est sur ces derniers mots gastronomiques que j'appose mon point final à cette longue saga. Je remercie chaleureusement ceux qui l'ont suivie et appréciée malgré l'ortographe et la syntaxe maltraitées et ses trop longues phrases. Pour les autres muets, qui en avaient des migraines rien qu'à voir ce long tunnel de mots, l'heure de la délivrance pour vous comme pour moi est venu.

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Merci!*
Si jamais quelques uns sont intéréssés par les clichés accomplis en Tchéquie et Belgique (ça date), tell me. Il est possible que je reproduise dans les mois concernés le principe du carnet de voyage photographique à défaut des commentaires (je ne me sens pas la force de fouiller ma RAM^^).

*clichés (c) Jean-Luc Vernet

mercredi 21 juin 2006

Maroc (9) : Verbatim

Film d'archive, détruit par le syndrôme du vinaigre.

Pour les vraiment curieux qui se demandent quel était le contenu de cette mystérieuse conférence qui vous vaut une dizaine de posts en une semaine ou pour les passionés des archives (une belle cause à défendre, croyez-moi!). Pour ces derniers, je vous invite chaleureusement et avec reconnaissance à signer la pétition ci-dessous pour la sauvegarde de ce patrimoine 'invisible et immatériel'. Merci :)

Journées panafricaines sur la sauvegarde des archives audiovisuelles
Rabat, 19-21 juin 2006


Conclusions des Journées

par Hamet Ba (RTS, Sénégal), Saïd Mutanguha (Télévision du Rwanda), et
Constance Jamet (Ecole de Journalisme de Sciences Po, Paris)

A l’initiative de l’Institut national français de l’audiovisuel et du ministère de la Communication du Maroc, avec le concours du ministère français des Affaires étrangères, de l’Organisation internationale de la Francophonie et de la Fédération internationale des archives de télévision, du 19 au 21 juin 2006, se sont tenue à Rabat les premières journées panafricaines sur la sauvegarde des archives audiovisuelles .

Procédant à l’ouverture officielle de ces premières journées panafricaines, le ministre de la Communication du Maroc, Nabil Benabdallah, est revenu sur l’importance de la sensibilisation de l’opinion publique, sur l’importance de la préservation du patrimoine audiovisuel, tout en insistant sur les bénéfices de la la convention de partenariat qui lie depuis le 27 septembre 2005, le ministère de la Communication du Maroc et l’Institut national de l’audiovisuel.

Quant à Emmanuel Hoog, Président directeur général de l’Ina et Président de la FIAT, il a expliqué les enjeux tant politiques, culturels, éducatifs que commerciaux des archives audiovisuelles à l’ère du numérique.

Ainsi a-t- il insisté sur le rôle des archives audiovisuelles dans la promotion de la diversité culturelle et sur la nécessité de leur numérisation afin « de ne pas rater le tournant de toute entreprise de communication de demain » et être présent au concert culturel des nations.

En plus de cet aspect patrimonial, la numérisation reste le moyen le plus fiable pour la multiplication des formats de distribution des contenus (DVD, Radio, Internet, TV)

Par ailleurs ces premières journées panafricaines sur la sauvegarde des archives audiovisuelles ont été une occasion de diagnostiquer les dangers qui menacent les archives audiovisuelles : à savoir la fragilité des supports et l’obsolescence des matériels de relecture.

Ici il a été recommandé de considérer la numérisation non pas comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen. Ainsi, il est question de numériser avec comme objectif la constitution de fichiers éternels et non de supports pérennes.

Au de-là de ces aspects technologiques, les journées panafricaines ont été une opportunité d’échange d’expériences en rapport avec les projets de sauvegarde dans les pays du Sud.

A ce propos, il a été rappelé l’importance de la sensibilisation des décideurs et de la coopération bilatérale et multilatérale, avec comme illustration les projets de sauvegarde et de numérisation des archives audiovisuelles d’Afghanistan, du Mali et du Niger .

S’agissant de la problématique du soutien aux projets de sauvegarde et de numérisation des archives des pays du Sud, les représentants des différents partenaires, dont l’Ina, la FIAT, le ministère français des Affaires étrangères, l’UNESCO , l’OIF et le CIRTEF, ont réitéré leur engagement pour le soutien des initiatives de sauvegarde tout en rappelant les critères de sélection des projets à accompagner.

En plus de la coopération Nord-Sud, et à l’image des services offerts par le Centre cinématographique marocain, les journées panafricaines sur la sauvegarde des archives audiovisuelles ont insisté sur l’avantage des initiatives régionales et de la coopération Sud-Sud .

Dans le même ordre d'idées, l'intervention de Faiçal Laraichi, Président de la SNRT, a confirmé l'importance d'une volonté politique dans ce combat pour la sauvegarde du patrimoine audiovisuel.

Il a souligné que "au delà des moyens techniques, les principaux capitaux ou richesses des institutions audiovisuelles sont avant tout, les ressources humaines et les archives.

Malgré la diversité des traitements documentaires, les archivistes ont aujourd'hui à leur portée l'indexation automatisée mais ils gagneraient à fédérer des outils et des procédures, entre francophones par exemple.

Un modèle de la prise de conscience de l'état, de l'importance et des perspectives de valorisation des archives audiovisuelles a été largement illustré par l'exposé du président de la SNRT du Maroc.

Il se dégage nettement que la numérisation suppose la créativité.

Le plan de sauvegarde de l'INA, bien que bénéficiant de grands moyens, peut être rapporté à de petits volumes avec des budgets modestes, comme c'est le cas dans la plupart des pays du Sud.

Un plan de sauvegarde passe par une préparation en amont comme en aval, et avec des stratégies évolutives selon le progrès technologique.

Il est ici impératif de disposer d'un inventaire précis et le plus complet possible des fonds à numériser aussi bien en termes de volumes, que de supports et de contenus.

Les usages multiples de cette numérisation par le plus grand nombre doivent tenir compte des différents publics, comme cela a été démontré par l'INA qui a entrepris une politique de commercialisation de ses archives et multiplié les initiatives comme Inamedia, ina.fr et Jalons, sites destinés respectivement à l’exploitation commerciale, au grand public et à l'éducation.

De la même façon, un retour sur l'expérience du logiciel AIME en Afrique a fait l'objet de plusieurs témoignages d’utilisateurs. Comme illustration des utilisations possibles des archives numérisées, des projections sur le président Moussa Traoré du Mali, sur Léopold Sedar Senghor, dont on célèbre actuellement l'année, sur le théâtre nigérien, sur Porto Novo (Bénin), et sur le Maroc ont été proposées.

Les premières journées panafricaines sur la sauvegarde des archives ont été sans conteste l'occasion de nouer des contacts, d'ouvrir de nouvelles perspectives de projets d'aide pour les archives du sud.

C'est, en effet, la première fois qu'autant de partenaires se réunissent en même temps pour discuter de la problématique de la sauvegarde des archives audiovisuelles en Afrique.

L'ensemble des participants et des organisateurs remercient chaleureusement le Royaume du Maroc pour son accueil et la grande réussite de l'organisation des premières journées panafricaines sur la sauvegarde des archives audiovisuelles à Rabat, du 19 au 21 juin 2006.

Tout en souhaitant vous retrouver tous le 27 octobre 2006 à Madrid, journée mondiale du patrimoine audiovisuel et date de démarrage de la prochaine conférence annuelle de la FIAT, nous gardons le ferme espoir que tout un chacun aura contribué en ce jour du 27 octobre à sensibiliser décideurs et utilisateurs sur la nécessité de pérenniser les archives audiovisuelles

Maroc (8): a cock and bull story

Jean Varra, le seul homme sur terre capable de délivrer un exposé de quatre heures en cinquante minutes! Mon modèle héroïque !
C'est bien gentil toutes ces entrées mais on en finirait presque par perdre de vue le sens de ce voyage...le travail!

Ayant convenu avec ma mère que mon squattage de chambre à la Tour Hassan méritait des travaux d'intérêt général pour honorer les largesses des puissances organisatrices, l'INA et la FIAT, je m'étais mise à disposition du comité de direction. Je pensais avoir accompli ma BA en prêtant mes doigts à la confection des mallettes mais la défection surprise d'un journaliste marocain, chargé de dresser les conclusions de la conférence changea la donne. Apparemment dans ces séminaires d'archivistes, la règle est de confier la tache de rapporteur à un archiviste et un journaliste pour que l'un prête ses connaissances sur le fond et l'autre sur la forme. Me voilà donc associée soudainement à Hamet (qu'on n'introduit plus) et Saïd, qui au Rwanda présentait un des JT de la chaîne nationale (apparemment, quatre présentateurs se succèdent par semaine pour animer ce journal du soir). Or, Saïd devait assumer la double casquette de technicien pour s'assurer que les indispensables présentations power point et DVD des participants fonctionnaient. Il ne pouvait donc pas consacrer toute son attention à la conférence, j'endossais avec joie l'habit de suppléante. A moi, les pages de notes à la chaîne (48h de discussions =20 pages griffonnées), le seul moyen que je connaisse pour ne pas m'endormir durant des longues séances de cours ou d'exposés.^^;;; Honnêtement, je vous rassure tout de suite, cela ne m'a pas empêchée, hélas, de piquer de la tête pour 5 minutes de micro siestes lorsque la salle devenait trop chaude ou mes pieds trop crampés. Cependant, l'exercice présentait une difficulté majeure. La conférence prenait fin à 16h00 mercredi et les conclusions démarraient derechef à 16h01, un peu juste pour produire un rapport de dix minutes!
Nous avions donc décidé de nous retrouver mardi soir pour résumer la première journée des travaux et gagner un peu de temps. Le hic c'est que mardi soir, on se prélassait chez l'ambassadeur donc réunion d'urgence à 22h30 à trois! Epique comme conditions de labeur même si on ne faisait que retenir les idées fortes, faire remarcher le cerveau ensommeillé après de telles agapes pas évident! Mais à 23h50 c'était bouclé...En même temps bien obligé car les garçons voulaient fermer le bar de l'hôtel et nous pressaient de dégager des lieux.
Le lendemain, le plus dur restait à faire... Synthétiser en 60 secondes la quintessence de cette seconde journée. Un miracle accompli avec la bénédiction des organisatrices qui nous laissèrent gracieusement sécher le dernier 'cours' pour que nous ayons 90 minutes pour rédiger notre discours. Une responsabilité qui est revenue à Hamet car étant l'exposant, il fallait qu'il soit à l'aise avec le texte, en échange on s'occupait des arguments. Et Ô exploit, notre devoir fut terminé à 15h50 alors même que la conférence prenait du retard. C'est ti pas bôôô ?
Je me recalais tranquillement dans mon fauteuil en attendant le verdict de la salle quand la modératrice annonce la venue des trois rapporteurs sur scène...
Catastrophe, pas du tout ce que j'avais prévu, je pensais que ma contribution resterait anonyme et donc loin des projecteurs et micro!!! Déjà que je frise l'apoplexie devant 20 camarades, devant cent adultes aie !
Voilà pourquoi, j'ai passé l'entière durée de la présentation planquée sous le micro et les fleurs comme contastable sur ce cliché.^^;;;
Et à mon grand soulagement, la salle se montra enthousiasmée par ce résumé, oufff ^______^ et un grand merci aux deux autres rapporteurs de leur patience et sérénité :)

mardi 20 juin 2006

Maroc (7) : les receptions de l'ambassadeur sont toujours un succès

Dusse je avouer la raison de mon empressement à poser mes pieds sur le sol marocain, en toute honnêté, je ne pourrais pas que pretexter les délices de l'invitation au voyage (même si je crois fermemement à ses pouvoirs régénérants^^). Ma décision fut prise le moment où ma mère m'annonça que les participants de cette conférence (dont nous passerons sous silence la première journée...) étaient conviés à une reception chez l'ambassadeur français au Maroc. Enfin j'allais pouvoir répondre à une interogation qui a bercé mon enfance.
Avec les Ferrero Rochers, les receptions de l'ambassadeur sont-elles toujours un succès ? suivi du corrolaire évident à mes yeux, chaque reception de nos officiels inclut-elle une montagne de ces chocolats ?
Mais avant d'enfoncer ses dents dans la mince croûte pralinée et noisetée, il faut les mériter les Ferrero Rochers et cela passe d'abord par trouver la localisation exacte de l'antre de notre premier diplomate.
Rabat s'était découvert sous nos yeux comme une ville à trois quartiers, le centre-ville gorgeant d'habitants se massant dans des petits immeubles en béton, la quartier des affaires, le Riyad, et le quartier des nouveaux riches et de leurs villas sur la route de l'aéroport. Sur le chemin de la résidence de l'ambassadeur, notre carte mentale s'erichit d'une quatrième, le quartier -traditionnel- des ambassades. Moins commun en revanche leur excentration de la ville. On y accède par une bretelle de l'autoroute. Roulés dix kilomètres, la route se bordent d'habitations que l'on devine au delà de murets protecteurs. Autre bizarrerie, le repère est kilométrique et ne s'embarasse pas de numéros de rues. Ainsi, M. l'ambassadeur habite au kilomètre 6, 6. Evidemment, cela invite aux erreurs pour peu que l'on aille dans la mauvaise direction! Nous faillîmes nous inviter au Canada puis au Yemen puis résistâmes à la tentation de la République bolivarienne du Venezuela avant de retrouver la vue familière du gendarme français!
C'est là que le visiteur plonge dans le monde d'Alice au pays des Merveilles. L'entrée de la Résidence (car apparément les receptions pour plus de charme ne se font pas dans l'ambassade mais dans le logement de fonction, pas forcément continu^^) aurait pu me clouer au sol si ma mère ne m'avait pas exortée à plusieurs reprises à avancer.
L'architecte auteur des lieux avait sûrement deux idoles dans sa vie, les Grecs et Le Corbusier. Un pédiluve tout en longueur introduit le visiteur qui s'étonne de voir ces colonnes qui rejoignet sans toit la ciel le tout teinté par une céramique bleue piscine. Bleu, blanc harmonie des îles du Péloponèse.
Au fur et à mesure que l'on s'engage dans l'allée, on découvre des petites alcoves avec bancs et tables pour sirôter thé et journaux. Puis les colonades rejoignent un gros cube qui est (le sas) l'entrée de la résidence. Un rez de chaussée tout en parallélogramme et pans inclinés dévoilant une centaine de mètres carrés de parquet que vient chatouiller l'herbe du jardin. Au centre de cet marrée de bois, un cube en verre, probablement le salon d'hiver!
Les yeux étant servis, ce fut le tour de l'estomac. Petits fours à la française (sandwhich jambon ou fromage), foie gras, toast avec saumon ou gigot froid mais aussi à la marocaine avec des canapés au rouget, yaourt au concombre, guacuamole, mousse au chocolat, crumble aux fruits et bien sûr patisseries orientales le tout arrosé de jus d'orange frais, champagne, eau ou vin :) Heureusement les quantités étaient petites et la manne vite engloutie, une auto-régulation toute discrète.
Le jardin de la résidence tout en quadrilatères et vases bleus, la géométrie de cette demeure était dés plus frappantes... Cependant l'excentricité de cette remarque fut détruite par Laurent Van der W., le chef de logistique informatique de l'Ina lorsqu'il s'exclma... "c'est exactement le même style qu'à Kuala Lumpour, toutes les résidences diplomatiques françaises ont dû être faîtes sur le même modèle!"...
Ultime illusion perdue au cours de cette soirée, une reception diplomatique peut être parfaite même sans Ferrero Rochers ou ambassadeur (puisqu'il n'était pas encore nommé ^^, son conseiller culturel remlissait avec joie ses souliers de calif!)... snnniff, que sont les Ferrero Rochers devenus ?... sniif!


Pour garder un souvenir de ces festivités dans ce lieu mémorable, une petite photo de famille de ces participants qui ont fait de c séjour une réussite.
De gauche à droite Saïd du Rwanda et fan de l'équipe de France et de la Coupe du monde, moi fermant les yeux face à l'éclat diabolique de mon cruel flash, Bakari du Mali, le sénégalais Hamet toujours digne et impérial dans son boubou imaculé (ce monsieur, éxégète de Senghor est un grand homme, posé, sage et courageux) et le toujours ouriant Yoda du Burkina-Fasso.


lundi 19 juin 2006

Maroc (6) : rencontre du 3ème type avec une pastilla

Fini les vacances et le tourisme, place aux choses sérieuses, en l'occurence la conférence qui s'ouvrait aujourd'hui. En douceur ceci dit, puisque ce lundi fut une journée d'accueil et de dîner d'ouvertures célébrant ces "Journées panafricaines sur la sauvegarde des archives audiovisuelles".

Tout d'abord, il a fallu préparer les 'cartables' des participants (vous savez les petites sacoches colorées que nous reçûmes lors du stage de préparation à l'école ! sauf qu'en plus des stylos bigarés, il y a désormais les cahiers qui vont avec, cro bien^^) et coller dans cent d'entre elles DVD et sa pastille sans compter une dizaine de feuilles, le tout en une heure! On a eu bien chaud!

Une longue période de chômage technique s'en est suivit pour moi puisque Saïd, Stéphanie et ma mère étaient partis accueillir et enregistrer les participants, des collègues des archives de télévisions africaines. Etablissant mon campement sur un des canapé qui bodait la térrasse avec piscine de la Tour Hassan, je me suis replongée dans ma saga d'heroic fantasy, a song of fire and ice (le trône de fer en VF), en attaquant le tome 2, a Clash of Kings... J'étais assez méfiante de cette nouvelle immersion. Fonctionnant par accumulation de points de vue, un peu à la Seigneur des Anneaux puisque Tolkien avait isolé le récit de Sam et Frodon, certains passages pour peu qu'ils soient portés par des caractères ennuyeux deviennent un vrai bourbier et au bout de la 200ème page (sur 1000 aie !) et d'une grosse migraine (je lis peu mais alors quand ça me prend je fais ça toute la journée!) qui coincidait avec le retour de Théon Greyjoy dans son île maudite, ont eu raison de mon enthousiasme (une petite Mellissandre alias la réincarnation de Mylady au Moyen-Age ou le pirate voire un petit Jon et ses morts-vivants congelés m'auraient tenue éveillée eux^^).
Heureusement ce repli stratégique correspondit au début des festivités. Soit pour motiver nos interlocuteurs à produire 48h durant les meilleurs exposés un dîner traditionnel marocain précédé d'une reception.... Et là je dois le confesser la tentation fut trop forte, me retrouvant devant deux bols remplis d'Olives épicées à la perfection et d'amande grillées toutes aussi bien salées, je me suis goinfrée comme un ogre. Erreur fatale!

Une fois attablée non seulement je n'avais non seulement plus faim mais était dégoutée par la nourriture et d'autant plus que sans ménagement on nous servit une pastilla à la volaille d'au moins 50 cm de diamètre...qui ne rechignait ni sur les calories ni sur le sucre glace. Dés le départ le gourmet en moi se sentit acculé comme ces concours où il faut avaler hamburger sur hamburger. L'intimidation coupe la faim. L'étonnant dosage sucré-salé qui favorisait encore une fois notre ami Beghin Say n'arrangea rien. En surface, appétissant et impécable cela ressemble à un millefeuille croisée avec une gallette des rois , c'est en interne que ça se corse, la farce de poulet était gorgée de pignon et miel. Comment survivre à un tel gavage ? les plus prudents d'entre nous n'allèrent au delà de quelques bouchées quand au plus intrépides...ils affichèrent des têtes assez livides le lendemain!

Mais pas le temps de se remettre de ses émotions car venait le plat impérial, le tajine de monton aux abricots et prunaux...Délicieux, remplissant l'estomac d'un dernier morceau de bravoure pour faire honneur au morceau.






Pour nous reposer un peu, les serveurs nous servirent, à la manière des peintres de natures mortes, des assiettes de fruits tellement frais que des petites bestioles courraient dans le plat. Vint alors l'ultime épreuve, le plateau de patisseries. Comment céder à la tentation sans se condamner à l'indigestion ? Heureusement, un preux chevalier sur son destrier est venu à mon secours :) Alain Goossens véritable Jean-Pierre Coffe de Bruxelles espérait bien ne pas perdre une miette de ce festin et donc me proposa une alliance 50/50 qui nous permettrait de tester et de noter les six variétés de gateries proposées.

Résultats des courses de ce pari herculéen réussi (on était les seuls de notre tablée!): une mention summa cum laude à la demoiselle en forme de pipe qui combinait les saveurs fleur d'oranger avec une dominance pistache.

Bon appétit!

dimanche 18 juin 2006

Maroc (5) : les plaisirs de la table

Quelles que soient la sincérité de nos intentions culturelles, nous fûmes, au cours de ce séjour, également amenés à suivre les désirs de nos estomacs. Et le mien réclamait à corps et à cri, sa part de couscous (même si le tajine est plus le plat national marocain que le couscous que l'on trouve dans tous ces états en Tunisie, paraît-il).
Ayant frénétiquement cavalé au terme de ce dimanche, nous avons jugé que nous méritions bien une petite récompense et sur les conseils de l'hôtel, nous sommes retournés à la Médina (ici, vue de nuit) pour nous attabler à un restaurant dit " des mille et une nuits", le Dinarjat où nous dégusterions le meilleur couscous de la ville.
Un moment d'extase que nous avons bien failli jamais ne trouver. Premier piège, ne pas se perdre dans le dédale de petites rues de la médida, blanches et tournicotantes qui se ressemblent toute. Seules les portes délicatement travaillées et astuceusement peintes de couleurs différentes indiquent si l'on tourne en rond depuix dix minutes. Second piège, localiser le restaurant! Facile, il n'y a qu'à trouver une maison avec terasse et enseigne. Que nenni!
A Rabat, lorsqu'on est un restaurant de goût, on se fait désirer. Ce sont des enfants qui nous ont guidés jusqu'à une imposante porte en métal cloutée, découpée en petits carrés sans autres signes distinctif de ce qu'elle abritait. Ils ont tapé le butoir puis nous ont laissés à notre sort. Une, deux minutes sans que personne ne nous ouvre ou qu'un bruit filtre. Le doute nous saisit, encore un moment de patience et une charmante hotesse vétue d'une djellabah jaune nous invite à l'intérieur.
Moi qui pensait que ce terme "palais des mille et une nuits" était une hyperbole, je fus forcée de revenir sur mon sceptiscisme : échos lointains d'une cithare, encens, bougies, éclairage tamisé, pétales de roses répandus sur les tables, serveurs en habits traditionnels.
A peine assis on nous lave les mains dans de l'eau de roses et on nous fait patienter avec des olives succulentes salées et épicées comme je les idolatre. Honnêtement je n'avais déjà plus très faim au moment où nous passâmes commande du couscous 7 légumes mais puisque nous étions venus pour ça, pas le droit de faire la fine bouche!
Cela aurait été criminel car jamais je n'en ai mangé un si bon. Les légumes ont fait toute la différence. Contrairement à ce que j'ai vu jusqu'à présent, ils ne sont pas coupés en cube mais laissés tels quels, dans l'assiette se trouve alors une carotte, une moitié de courgette, un navet, des pois chiches, une pomme de terre (???), un poirreau etc. (ma mémoire me fait défaut sur le dernier!) recouvrant une pièce d'agneau que l'on pouvait choisir de badigeonner avec le jus du couscous dans un ramequin à part. Tellement bon que je n'ai pas eu a force de finir ma platée c'est dire!
C'est parfaitement le genre de restaurant où j'imagine les grands contrats se faire autour d'une bonne bouteille de gris ou le fils chéri présenter sa promise à ses parents!

Le dîner achevé, un ultime péril nous menacait, allions nous retrouver notre chemin. Heureusement, la maison avait tout prévu : les plongeurs là-bas sont aussi chargés de raccompagner le touriste égaré lampe à pétrole à la main jusqu'à sa voiture ! Ouff!


Encore un portrait de Mohammed VI!

Maroc (4) : la Kasbah des Oudaïa

Nous étiant réfugiés penaudement à la Tour Hassan, c'est avec soulagment que nous avions constaté une éclaircie dans le ciel de Rabat. L'air sec, pourquoi ne pas reprendre notre exploration?
Comme Michel Dauzat voulait depuis son arrivée tremper ses lèvres dans un thé à la menthe en grignotant des patisseries, on nous expliqua qu'on ne trouverait pas mieux qu'à la térasse de la Kasbah des Oudaïa.
Les fortifications entourent la Kasbah. Contre elles, s'addosse sur toute sa longueur le jardin andalou, le jardin du Luxembourg local apparément ! Au loin, un panorama de la Rabat moderne avec son enchevetrement de constructions en béton.

La Kasbah est bâtie sur un fortin plus ancien d'origine romaine. Un fort primitif fut érigé comme en 1150 par les califs alors au pouvoir. Toutefois son histoire ne débute qu’avec les Almohades qui en font un ribat surplomblant l'embouchure du Bou Regreg. Cette dynastie la transforme en une petite forteresse, une ligne de défense frontalière. Dans les premiers temps de la conquête musulmane, les ribats protègent les routes commerciales mais diffusent aussi l'islam, offrant gîtes pour les voyageurs et refuges pour les mystiques.
Et pour en finir avec cette introduction à la Guide du Routard, s'il faut retenir un ultime détail pour être capable d'affirmer sans peur et sans reproche à Julien Lepers que l'on veut bien prendre son questionnaire sur l'architecture mauresque, sachez que notre ami, le marabout, terme qui désigne en Afrique du Nord les saints, les chefs de tribus et les guérisseurs populaires, est celui qui habite un ribat.

La porte de la Kasbah des Oudaïa resta longtemps murée et servit de prison. Elle ne fut dégagée des plâtras qui masquaient ses arabesques et caractères koufiques, qu'en 1916. Elle commandait l'entrée de la Kasbah et donnait accès à l'ancien chemin de ronde.


La Kasbah fut souvent au coeur des querelles entre sultans ou dans des rivalités qui l'opposa à la ville voisine Salé (maintenant Rabat-Salé forme une grande agglomération, la vie est parfois ironique!) Elle subit de nombreuses fois le bombardement des escadres venues réprimer la piraterie. Cependant sa situation, sur un éperon rocheux élevé par rapport au niveau de l'oued, lui assure une certaine sécurité. A cause des manoeuvres dangereuses qu'il fallait effectuer pour ancrer dans le port, les gros bateaux ne pouvaient pas stationner sans péril.
Outre sa vue panoramique sur Rabat et l'Océan Atlantique, qui par temps maussade n'était guère plus sexy que la Manche!, la Kasbah offre une atmosphère particulière. La plupart des passants sont des adolescents qui semblent avoir élu ce lieu comme la meilleure place pour abriter leurs rendez-vous en amoureux. C'est assez touchant :)
L'esplanade de la Kasbah avec ces petites maisons traditionnelles, quartier qui se gentrifie (aaah yes on peut utiliser ce terme ailleurs que dans les cours d'Ernie ^____^). Les expatriés et le personnel diplomatique ont reconstitué le quartier européen du XIXé siècle où résidaient les consuls français et britannique.
Cette rapide visite achevée, il était temps de réaliser le voeu de Michel et de se désaltérer avec un thé à la menthe mais sans les patisseries car inexistantes (en même temps cela vaut mieux sinon on aurait souffert d'une overdose de sucre)... Pour l'occasion, j'avais décidé de faire fi de ma trinité d'interdits (ni café, ni thé, ni chocolat chaud...!) pour voir si par hasard je n'étais pas en train de me priver d'une grande histoire d'amour gastronomique. Hélas, que de désenchantement! Si la première gorgée passe bien, la haute teneur en sucre du breuvage saisit immédiatement à la gorge et comme je ne suis pas une adepte de Beghin Say, j'ai aussitôt déclaré forfait! Mais parait-il que c'est très sucrés qu'on les fait alors!
Un invité surprise s'est joint à notre pause quatre heure, un des nombreux chats qui errent dans les rues de Rabat. Celui-ci, après avoir trouvé un splendide perchoir le faisant chef de la citadelle, a cependant décidé d'aller voir ailleurs si les créneaux étaient plus verts accomplissant un gracieux bond à un angle inquiétant.
Les toits de Rabat dépassant des remparts. Le choc de deux traditions architecturales :)
Autre animal de la Kasbah que je ne pouvais oublier de mentionner fut mon modèle le plus docile. Non seulement elle ne bougea pas d'un centimètre mais elle a en plus eu l'élégance d'accorder ses 'habits' au décor!
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*essuyant vos sifflets* Cependant, vu qu'elle ne manifestait aucune réaction lorsque je lui soufflais sur les pattes et qu'il me semble que la blatte a des poils très sensibles, je me demande si elle était toujours en vie. Tout simplement peut-être est-elle très rusée de se la jouer si sphinx!
Et pour cloturer ce chapitre sur note de beauté, luxe, calme et volupté (traduisez, pour me faire pardonner), je vous laisse avec l'océan !
La mer
La mer
Qu'on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d'argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie
La mer
Au ciel d'été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer,
Bergere d'azur infinie.
Je dois confesser que si Lost n'exercera jamais sur moi la même fascination quasi religieuse que X-Files, j'ai beaucoup de tendresse pour Shannon, un des personnages avec Sawyer qui a le plus de mal à trouvé sa place dans la jungle (NB: Scénaristes de Lost, je vous haïs!).
Ps : Comme tu l'avais réclamée, une petite dédicace pour toi Nono ^____^

Maroc (3) Le Chella

Sur la route reliant Salé (aéroport) à Rabat, un paysage avait fortement éveillé notre curiosité, une forteresse perché en haut et le long de la coline. Renseignements pris auprès du chauffeur du ministère, il s'agissait du Chella, une nécropole bâtie par les sultans au XIVè siècle et qui abrite plus récement un festival de jazz parainé par la Commission Européenne (si ce n'est pas du harcèlement!). Dommage qu'il aie plu sinon nous aurions tenté l'expérience du concert en plein air le soir venu. Je suis certaine que mes souvenirs auraient été aussi émerveillés que lorsque j'avais vu Oedîpe d'Euripe dans l'amphithéâtre d'Epidaure!

Notre première étape de notre unique journée touristique était donc toute trouvée! Débarqués à l'entrée par le conducteur de taxi, je me suis demandée si nous ne nous trompions pas d'endroit tellement cela ressemblait à un mini chateau fort avec bastions et murailles garnies de créneaux. Gardant la porte se trouvait également un danseur traditionnel : tambour, bonnet garni de clochette et d'un pompom que le muscicien fait tourner en s'appuyant et tournant sur lui même en battant des pied.

Une photo d'un peu plus près pour profiter de la richesse des arabesques gravées sur la porte.

Le site de la nécropole de Chella est probablement la plus ancienne agglomération humaine à l'embouchure du Bouregreg (principal fleuve marocain). Les Phéniciens et les Carthaginois y avaient installé des comptoirs mais les festiges encore visibles sont plus tardifs et datent de l'occupation romaine.
Sous l'empire, la ville fut baptisée Sala Colonia, de cette ville ne restent que les vestiges du forum, un arc de triomphe et de la voie principale, la Decumanus Maximus.
Chella était abandonnée depuis plusieurs siècles quand les Berbères mérinides, famille régnante, choisirent ce site pour y édifier leur nécropole. Achevée en 1339, seul a clairement subsisté le minaret.

Une opportunité qui n'a pas échappé à ces gracieux volatiles que sont les cigognes qui ont fait de Chella leur chez-soi, poussant l'incongruité si ce n'est l'impertinence à bâtir leur nid à même la tour! Des conditions de logement d'autant plus luxeuse que le Chella renferme une oasis assurant la tranquilité et la verdure du lieu.
Voici un avant-goût du panorama qui s'offrait à nous et que nous n'avons pu explorer que de loin car dés que nous sommes sortis du couvert des arbres, une averse nous a attaqués et en vêtements d'été sans pulls, kway ou casquette, la retraite nous parut préférable à la pneumonie, surtout pour ceux qui devaient assurer l'organisation de la conférence!



















Devinez ce que représentent cette multitude de petits points blancs...

... nos compatriotes porteuses de bébés, les cigognes, qui gardaient jalousement et frileusement leur nid, intimidant le passant avec leurs faux airs de vautours. Je ne peux commencer à décrire la fascination que m'a provoqué la vue d'une trentaine de ces animaux, seuls sur les ruines et qui guettent, et qui surveillent, voient-elles la nuit les fantômes de ces princes illustres ?

Et au mileu de ce paysage déserté de verdure, une irruption violente et menacante de couleurs sur un bois noueux pareils à des doigts squelettiques tendant vers les vivants pour les agripper et les faire prisonniers, entre les bosquets blancs et roses, le promeneur a le délice de croiser enfin des Fleurs Bleues... Dur de ne pas avoir une pensée émue pour ce grand maître littéraire que fut Queneau !

samedi 17 juin 2006

Maroc (2) : la Médina

Une des portes de la médina

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Les valises déballées, l’hôtel exploré, nous étions bien décidés à profiter de nos 36h de congé et donc de partir à la découverte de Rabat. La première étape de ce périple fut la médina de la ville, un des quartiers de la vieille ville situé à quelques minutes à pied de la Tour Hassan.

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Vue de la rue Souika

La médina, qui contient le souk, fut fondée par les Moriscos, ces Andalous chassés d'Espagne par Philippe III au XVIIème siècle et réfugiés à Rabat. A l’intérieur de l’enceinte de la ville, ils ont érigé le "mur des Andalous" long de 1400 mètres. S’étendant sur 50 hectares, la médina accueille les visiteurs par deux portes Bab El Alou et Bab El Had.

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Toit du marché couvert avec ses carreaux de couleurs et un client très impatient de recevoir sa commande ou pitance sous l’œil intransigeant du boucher.

Lors de cette première sortie, nous avons déambulé rue Souika, une des trois artères de la zone et qui abrite les marchands de vêtements (c’est pratiquement l’équivalent parisien du Sentier !) et les commerces de bouches (marché à viande, pâtisseries, vendeurs d’épices, un délice pour le nez et les yeux ^___^).

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Le coin des olives et des figues, miaaam ! avec un vendeur des plus photogéniques : )

En bonne olivesmaniac que je suis, je n’ai pu m’empêcher de baver devant les stands de ces petites gourmandises salées et il faut le dire mon palais en garde des souvenirs émus, juteuses et piquantes, quel délice !

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Pour les amateurs de sucré mais à vos risques et périls car à chaque gâteaux s’attachent deux trois guêpes qui se délectent de cette Charlie et la Chocolaterie locale, personnellement outre mon penchant pour le salé, cela m’a encore plus découragée d’y gouter, trop peur de finir par manger des œufs de ces bestioles affreuses !

Ce premier passage obligé accompli, nous avons mis le cap sur notre prochaine mission. Le fils de Stéphanie désirait qu’on lui ramène une djellaba, nous nous sommes lancés dans lèche-vitrine appliqué et effréné. Tous ces efforts furent justement récompensés : en trente minutes la chasuble blanche et le keffieh de ses voeux furent dénichés ainsi qu’un ensemble ravissant tout en rose pour sa petite sœur. Encouragée par un tel succès, j’étais bien déterminée à trouver la chemise de mes rêves pour compléter ma collection (après les roumaines, l’espagnol, la malaysienne, les tuniques arabes, une chemise dans chaque pays comme presque tout marin !). Sans battre le record établi par Stéphanie, j’ai quand même fini par trouver l’élue de mon cœur… une djellaba rouge à stries avec sa traditionnelle capuche à pompons (idéal pour assouvir son fantasme lutinesque !) âprement marchandée par ma mère (c’est plus fort qu’elle, dés qu’elle est en voyage, chaque achat passe par un long processus de négociations^^).

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Un éventail de choix très large

Les besoins de la penderie (pleine à craquer qui n’en demandait pas tant), il était d’écouter les plaintes de nos estomacs. Mais nos pieds fatigués nous firent vite abandonner le désir de couscous pour un restaurant de poisson en contrebas de la rue… Une trahison gastronomique sans regret puisque j’ai vu dans mon assiette la plus grande sole de mon existence, un long 30 cm…même si elle était savoureuse, je dois avouer toute penaude que je n’ai pas réussi à en venir à bout !

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Au gré de nos pas, nous avons croisé des animaux de la médina que je n’attendais pas…des tortues amenées illégalement de je ne sais trop où et qui faisaient peine à voir, en plein soleil, entassées les unes sur les autres, cherchant à échapper à leurs cartons pour ne s’y faire que remettre brutalement par leur garde.