Quelles que soient la sincérité de nos intentions culturelles, nous fûmes, au cours de ce séjour, également amenés à suivre les désirs de nos estomacs. Et le mien réclamait à corps et à cri, sa part de couscous (même si le tajine est plus le plat national marocain que le couscous que l'on trouve dans tous ces états en Tunisie, paraît-il).
Ayant frénétiquement cavalé au terme de ce dimanche, nous avons jugé que nous méritions bien une petite récompense et sur les conseils de l'hôtel, nous sommes retournés à la Médina (ici, vue de nuit) pour nous attabler à un restaurant dit " des mille et une nuits", le Dinarjat où nous dégusterions le meilleur couscous de la ville.
Un moment d'extase que nous avons bien failli jamais ne trouver. Premier piège, ne pas se perdre dans le dédale de petites rues de la médida, blanches et tournicotantes qui se ressemblent toute. Seules les portes délicatement travaillées et astuceusement peintes de couleurs différentes indiquent si l'on tourne en rond depuix dix minutes. Second piège, localiser le restaurant! Facile, il n'y a qu'à trouver une maison avec terasse et enseigne. Que nenni!
A Rabat, lorsqu'on est un restaurant de goût, on se fait désirer. Ce sont des enfants qui nous ont guidés jusqu'à une imposante porte en métal cloutée, découpée en petits carrés sans autres signes distinctif de ce qu'elle abritait. Ils ont tapé le butoir puis nous ont laissés à notre sort. Une, deux minutes sans que personne ne nous ouvre ou qu'un bruit filtre. Le doute nous saisit, encore un moment de patience et une charmante hotesse vétue d'une djellabah jaune nous invite à l'intérieur.
Moi qui pensait que ce terme "palais des mille et une nuits" était une hyperbole, je fus forcée de revenir sur mon sceptiscisme : échos lointains d'une cithare, encens, bougies, éclairage tamisé, pétales de roses répandus sur les tables, serveurs en habits traditionnels.
A peine assis on nous lave les mains dans de l'eau de roses et on nous fait patienter avec des olives succulentes salées et épicées comme je les idolatre. Honnêtement je n'avais déjà plus très faim au moment où nous passâmes commande du couscous 7 légumes mais puisque nous étions venus pour ça, pas le droit de faire la fine bouche!
Cela aurait été criminel car jamais je n'en ai mangé un si bon. Les légumes ont fait toute la différence. Contrairement à ce que j'ai vu jusqu'à présent, ils ne sont pas coupés en cube mais laissés tels quels, dans l'assiette se trouve alors une carotte, une moitié de courgette, un navet, des pois chiches, une pomme de terre (???), un poirreau etc. (ma mémoire me fait défaut sur le dernier!) recouvrant une pièce d'agneau que l'on pouvait choisir de badigeonner avec le jus du couscous dans un ramequin à part. Tellement bon que je n'ai pas eu a force de finir ma platée c'est dire!
C'est parfaitement le genre de restaurant où j'imagine les grands contrats se faire autour d'une bonne bouteille de gris ou le fils chéri présenter sa promise à ses parents!
Le dîner achevé, un ultime péril nous menacait, allions nous retrouver notre chemin. Heureusement, la maison avait tout prévu : les plongeurs là-bas sont aussi chargés de raccompagner le touriste égaré lampe à pétrole à la main jusqu'à sa voiture ! Ouff!
Encore un portrait de Mohammed VI!
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