lundi 29 janvier 2007

Devant soi~(le nouveau) Mylène Farmer

Me voilà bien gâtée, avec un peu d'avance, Mylène me fait un cadeau : un titre inédit... (que je découvre avec bien du retard vu qu'en ce moment, je suis totalement à l'Ouest). Devant Soi est une énième et inespérée collaboration entre Mylène et Laurent Boutonnat. Jamais laissée pour compte des projets de son ancien Pygmallion, Mimi prête sa voix à la bande originale de son Jacquou le Crocquant (pour avoir passé nombre de mes étés en Dordogne, qu'est ce que j'avais adoré ce roman d'Eugène Le Roy).



Magie du net, le clip officiel n'étant pas encore disponible, des fans se sont emparés du sujet et de ce vide sur youtube. On trouve le plus consensuel et logique ici avec un simple montage des images du film ou comme plus bas des merveilles de poésie et de loufoquerie.

Ma préférence va à ce montage à la photographie superbe



La palme de l'originalité et de la bizarrerie revenant sans contexte à celui-là. Miroir, mon beau miroir, montre-moi Mylène en Belle au Bois dormant ou en syndicaliste enfiévrée!

Au final, j'aime plutôt bien cette mélopée (le facteur nouveauté aide beaucoup) même si je trouve qu'il se rapproche beaucoup par la mélodie dans l'utilisation des effets cordes du synthétiseur et les "hmmm" de la Rouquine de chansons précédentes comme Pardonne-moi/Seras-tu là? . Mais en l'absence prolongée des Corrs pour cause de baby-boom (Jim:1, Sharon: 2 et Caroline: 3) et de carrière solo d'Andrea (son album Ten Feet High est prévu pour cet été et j'ai très peur que la miss en soit encore resté au stade de la pop saccarinée et des "omonamour"), je ne me plains pas de cette suprise mylenienne!
ps : est-ce que ça vaut le coup de voir le film ou serai-je terriblement déçue ?

samedi 27 janvier 2007

Babel et sa fin flamboyante



Pointer votre curseur à 3min03, c'est le début d'un grand moment de cinéma, qui me fait regretter que Babel n'ait pu offrir une telle brillance que dans ses derniers instants et non pas dés son premier acte marocain.





Si j'ai la main chanceuse au théâtre, on ne peut pas en dire autant de mes périples contemporains dans les salles obscures (exception faîte donc des Enfants du Paradis et de L'inspecteur s'en mêle). Après la deception de la Fontaine, j'ai encore vu tous mes espoirs détruits. L'objet de ma déconvenue ? Babel d'Alejandro González Iñárritu.

Sur le script, une distribution de rêve avec Cate Blanchett et Gael Garcia Bernal, aux mannettes le Méxicain Iñárritu, pétrifiant de talent avec ses Amours Chiennes, le tout asaisonné par une pluie de critiques élogieuses et de nominations aux Golden Globes et Oscars. Bref j'avais de grandes attentes, qui subirent la douche froide qu'est la rencontre avec un film intéréssant mais pas exceptionnel.

Au final malheureusement, Iñárritu se perd dans son sujet comme Darren. Leurs films suivent le même principe : des intrigues sans liens apparents qui finissent par entrer violement en collision. Des Américains tentent de sauver leur couple en s'offrant des vacances au Maroc mais Madame se fait tirer dessus sur une route de montagne. Des petits bergers marocains jouent avec le fusil de leur père. Une nounou méxicaine, travailleuse illégale aux Etats-Unis, décide contre tout bon sens de passer la frontière avec les enfants qu'elle garde pour assister au mariage de son fils. Une sourd-muette japonaise essaie de s'attirer les faveurs des hommes.
Or la pâte ne prend pas. D'abord parce qu'Iñárritu nous ressasse les mêmes ficelles de mise en scène depuis Amours Chiennes et 21 grammes : des scènes et des héros à priori sans aucun rapport les uns avec les autres mais au fond fondamentalement liés entre eux. Et au bout du troisième film, on tolère de moins en moins une recette, qui ne varie pas. Cela a un goût de déjà vu.
Ensuite, le scénario est faible. L'histoire du couple Pitt/Blanchett a une charge émotionelle à l'encéphalogramme plat... (difficile de dire entre Pitt et Cruise qui est le plus fade de tous ces beaux gosses des années 90) tandis que les mésaventures de la brave nourrice dégoulinent de mélodrame vu et revu. Même les passages marocains sensés n'atteignent leur but qu'à moitié, autant on peut-être touché par la rivalité entre les deux frère, autant le portrait de cette misère et préjugés apportés par la mondialisation et le 11 septembre sont surfaits. Unique intrigue remplie de grâce, les tourments de la jeune Chieko, qui se cherche en s'aliénant tous les autres par sa conduite hostile et provoquante.
Dans ce Tokyo qu'avait déjà sublîmé Sofia Coppola dans Lost in Translation, son histoire illustre à merveille les ravages de la globalisation, de l'oubli de l'autre, de la solitude urbaine qui transforme une mégalopole en bouche de l'Enfer, où on se cogne à la foule dans un silence assourdissant sans une main pour vous relever. Babel se veut être un conte sur les dégats de notre absence moderne de communication et bien c'est seulement dans cette interlude japonais qu'Iñárritu maîtrise et magnifie son sujet. L'handicap de Chieko est la plus simple et efficace des métaphore, le tout couronné par l'interprétation digne et froide de Rinko Kikuchi, qui mérite absolument l'oscar du meilleur second rôle féminin et pour la beauté vertigineuse et irréelle qu'elle confère avec son père au dernier plan du film. Une Capitale, une ville déshumanisé et ses lumières comme on ne la montre jamais.
Bref, allez plutôt voir les Infiltrés de Scorcese, Le dernier roi d'Ecosse, et Bobby, offre politique engagée qui a les défauts de son orientation mais dont le parti de croiser les personnages glisse impécablement. Mention spéciale à Lindsay Lohan et Elijah Wood -ahem-, William H. Macy et Ashton Krutcher en dealer hillarant!

mardi 23 janvier 2007

A la porte

"-C'est grave Docteur ?
-Non mademoiselle, je pense qu'il faut juste dorénavant que vous vous teniez éloignée des monologues"

Aux mêmes causes, les mêmes effets, j'avais piqué un petit somme lors des réfléxions zouciennes de Nathalie Baye et bien qu'à cela ne tienne Morphée est également venu me rendre visite au Théâtre de l'Oeuvre. Sauf que cette fois, cette sieste impromptue est vraiment contrariante car la qualité était au rendez-vous avec cet "A la Porte", adapté du roman éponyme de Vincent Delacroix. Cette reflexion sur la mort, Michel Aumont la porte à bout de bras avec la véhémence et l'enthousiasme du cabotin qu'il est. Et si le monologue est flamboyant, c'est bien quand l'acteur sur scène est possédé jusqu'à l'exorcisme par son personnage.

Ici, un professeur de philosophie à la retraite mais à la très grande opinion de lui-même bien que pour des raisons financières, sa seigneurerie ait dû se réssoudre à écrire des livres d'analyses sur ses auteurs vénérés. Ce dimanche là, Monsieur l'agrégé raccompagne sur son perron un jeune étudiant, courtisan avide. Dans sa hâte de se débarasser de l'importun, notre éminence en oublie ses clés et le voilé à la porte. Mais au lieu d'appeller comme tout urbain stréssé qui se respecte, toutes les personnes de sa connaissance possédant un double de ce précieux sésame, notre homme décide de profiter de son dimanche et de se promener dans la Capitale.

Une errance de la gare du Nord au Canal saint-Martin qui est bien plus qu'un itinéraire domestique, non dès lors le voyage sera spirituel car au gré de ces pas, le professeur rencontre des fantômes, comme feu son père croisé à la terasse d'un restaurant peu aimable. Cette rencontre du troisième type ébranle le philosophe qui bascule de réalité en hallucinations. Ces réflexions cyniques et amères sur l'étendue irrémédiable de la culture de masse qui abétit le genre humain laissent la place à une descente aux enfers. Ses vêtements disparaissent, le laissant dénudé aux regards du monde, rendant vulnérable un corps rongé par les pinces de la maladie et le portrait -on ne peut trop réaliste- de la déchéance de notre enveloppe corporelle, jusqu'au final surréaliste dans les toilettes d'un café où le héros croise des Rembrandt et Vermeer dans leurs beaux cadres dorés.

Dans cette avancée vers la mort, impossible à nier, Michel Aumont alterne entre retenue, langueur et colère. Des ruptures de rythme que souligne là encore un décor des plus neutres et abstraits : une chaise, un rectangle lumineux en guise de porte. Autant d'instants de rebelion qui rappelle que l'homme face à sa fin se débat et que si celle-ci est inévitable, l'esprit ne renonce jamais.
A la Porte, Pièce de Vincent Delecroix, Adaptation et mise en scène Marcel Bluwal avec Michel Aumont, théâtre de l'Oeuvre.
PS: L'Eventail de Lady Windermere avec Geneviève Casile est à nouveau représenté aux Bouffes Parisiens, une excuse en moins pour manquer ce bijoux wildien!

lundi 22 janvier 2007

Der Vorleser

John Waterhouse - Miranda and the Tempest (1916)

Malheureusement en dépit de mon passé de Terminale L épanouie, mes mains éffleurent rarement la douce ou ridée couverture d'un livre. Malgré tout, quelques patients fantômes hantent ma table de chevet... me pardonnant de ne consulter qu'une poignée de pages minuit venu, l'heure à laquelle, enfin dans mon lit, mes yeux consentent à se fermer. Autant présenter mes si fidèles compagnons de veillée d'une lectrice qui aime varier les plaisirs et les sources (le coté sciences-poteux angoissé "aurais je assez de documents pour mon exposé?" m'a apparément collé à la peau^^;;):

The Constant Princess -Philippa Gregory (oct. 2006- 27 février 2007)
Journal - Jean-René Huguenin (2003-?)
Claude de France: première épouse de François Ier - Henri Pigaillem (oct. 2006-?)
A Song of Fire and Ice (tome 2) : a Clash of Kings - George R. R. Martin (juin 2006- ?)
La face karchée de Nicolas Sarkozy (Hub's great gift) - Philippe Cohen, Richard Malka, et Riss (4 novembre)
Du rêve pour les oufs -Faïza Guène (26 octobre 2006)
P.S: I Love You -Cecelia Ahern (18 janvier-25 janvier 2007)
The Beekeeper's apprentice -Laurie R. King (27 janvier- 04 février)
A Monstrous Regiment of Women - Laurie R. King (28 février-3 mars 2007)
A Letter of Mary -Laurie R. King (4-27 mars 2007)
Le club Jane Austen - Karen-Joy Fowler (07-09 juillet 2007)
The Deathly Hallows -JK Rowlings (23-24 juillet 2007)
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AVIS:
La face karchée de Nicolas Sarkozy (Hub's great gift) - Philippe Cohen, Richard Malka, et Riss (4 novembre) 8/10 : lecture indispensable pour faire un choix informé pour 2007 quelque soit ses opinions politiques. Tout ce que vous avez voulu savoir sur le parcours de N.S sans passer par la biographie hagiographique. A quand la pareille sur Ségolène ?
Du rêve pour les oufs -Faïza Guène (26 octobre 2006) 6,5/10 : lu pour les besoins mariannesques d'At , ce livre ne m'a guère impréssionnée...peut-être que ce n'est pas mon genre et certainement pas mon style (écrit comme on parle à l'oral et rédigé à la sauce d'jeuns). Mais j'ai apprécié le témoignage sociologique sur la vie en banlieue, le combat de ceux qui cherche à s'en sortir, le tiraillement entre la nation et le pays, un beau reportage mais un de là à le qualifier de roman mémorable? Le trait apparaît parfois forcé ou politiquement correct..., histoire de donner un frisson aux bons bourgeois que nous sommes ? Malgré ses qualités d'écriture, je trouve la personnalité de l'auteur captivante (quelle est la part de biographie ?) dont la jeunesse et l'ascension fulgurante ont fasciné les médias soudainement en alerte après les émeutes de l'automne dernier. Je suis bien curieuse de savoir ce que la demoiselle, surnommée la Sagan des cités, deviendra.
P.S: I Love You -Cecelia Ahern (18 janvier-25 janvier 2007) 6/10 : ce livre m'intriguait depuis que j'avais appris que c'était le "next big project" de la talentueuse Hillary Swank. Une curisosité attisée par la participation à cette adaptation du succulent James Marster alias Spike de Buffy. Une couche fut remise lorsque je découvris que l'auteur de ce roman n'était autre que la fille du Taoiseach irlandais (gaélique pour premier ministre, phonétiquement "tshock") Bertie Ahern et que ce livre s'était écoulé comme des petits pains. Une réputation, au final, digne de ma déception. L'intrigue est original -une jeune veuve qui reçoit chaque mois des lettres de son mari décédé pour l'aider à faire son deuil- mais qu'est ce que c'est mal écrit! Même moi je comprenais tout ! C'est du sous Bridget Jones malheureusement. Certes la lecture est agréable et on a envie de tourner la page mais après ça laisse autant de souvenirs qu'une bulle de savon. Peut-être l'un de ces cas d'école où le film est mieux que l'ouvrage dont il est issu after all...^^;;;
The Beekeeper's apprentice -Laurie R. King 7.5/10: Cet hommage (débusqué sur le LJ d'une x-filienne de talent foxestacado) au héros de Conan Doyle est agréablement savoureux et pique suffisament la curiosité pour que l'on lise avec plaisir cet Ersatz de Sherlock Holmes. Ou comment le grand détective de baker Street débusque lors d'une promenade sur les collines du Sussex un esprit digne d'être son apprenti, même si damn it, cette intelligence s'incarne dans une adolescente insolente. Par l'intrigue criminelle bien ficelée, la rivalité Holmes/ Russell et la suite des déductions présentées pour laquelle Mary comme le lecteur peine, on évite la Mary Sue géniale. Et je suis bien tentée de ma lancer à l'assaut de cette série de 7 volumes (bien que l'on dise la seconde moitié de la série décévante). Elémentaire mon cher Watson!
The Constant Princess -Philippa Gregory (oct. 2006- 27 février 2007) 7/10 : Enfin ! Après 4 mois de long chevet sur ma table de nuit, j'ai enfin trouvé la détermination d'en venir à bout au Cambodge et malgré tout une narration languissante, je suis plutôt satisfaîte. Malheureusement, ce tome n'est pas à la hauteur de la trilogie précédente The Other Boleyn Girl/ The Queen's fool et The Virgin's Lover, déjà un peu décevant. L'interprétation osée, polémique et romanesque de l'histoire des Tudors qui fait tout le piquant du style de Gregory n'intervient que dans le dernier tiers du roman (le mensonge de Catherine soupçonné par Henry , les avances de son beau-père H7, la claustrophobie qui enveloppe la court, l'ascendance prestigieuse de Catherine fille de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle la Catholique,et son désir d'être un monarque et un général de plein droit). Si son court mariage avec Arthur aura des lourdes conséquences comme le suggère avec une élégance elliptique l'épilogue lorsque Anne Boleyn entre en scène, cette profusion de sentimentalisme renforcée par une alternance redondante de narration à al prmière personne façon journal intime et focalisation externe allourdit le rhytme. En revanche, un des meilleurs points du roman est le parallèle entre la tolérance mauresque, les expulsions espagnoles et l'idéal du royaume de Grenade où se toléraient les trois religions du livre, et la prédominance actuelle des rivalités et incompréhensions entre ces mêmes confessions de nos jours. Bref, le cinquième tome détaillant la triste destinée de Katherine Howard, The Boleyn Inheritance, reste sur ma liste d'ouvrage à parcourir.
A Monstrous Regiment of Women - Laurie R. King (28 février-3 mars 2007) 8/10: Heureuse surprise que ce deuxième tome des aventures de Sherlock Holmes vieillissant et de sa disciple féministe Mary Russell. Toutes les qualités présentes dans le premier ouvrage sont renforcées. Belle peinture de la société anglaise des années 20 et des traumatismes laissés par la furie de 14-18, le renforcement du mouvement féministe et l'émancipations des Anglaises, tension accrue entre le maître et l'élève sur le point de se distancer de son pygmalion mais de précises introspections dans la pensée de l'héroïne (au sens de tous ses homonymes). Le tout donnant une intrigue policière halletante sur fond de secte féministe, d'enlèvement et de traffic de drogues opiacées.
A Letter of Mary -Laurie R. King (4-27 mars 2007) 7/10 : un tome plus lent qui laisse peut-être présagé de la décrue de la série mentionée ici et là. D'excellentes idées -ou comment Dan Brown avec son Da Vinci Code n'a rien inventé, Marie-Madeleine épouse de Jésus dans la littérature, King le précède de dix ans!-et une multitude de fausses pistes qui reflètent les raccourcis intellectuels des héros de Holmes à Mycroft en passant par Russel et une trop rapide évocation de la question palestinienne post déclaration Balfour... Tout cela rendu obsolète par une intrigue et un motif d'assassinat bien maîgres. On se sent un peu volé à la dernière page même si cela prouve que Holmes est faillible.
L'essentiel des institutions de l'Union Européenne Jean-Claude Zarka (27 avril-14 juin 2007) : ah les joies du bachotage appliquées à la délicieuse structure capilopractée de l'Union Européenne. Ai enfin compris ce que j'aurais dû maîtriser depuis ma première année d'IEP, en ai conçu beaucoup d'admiration pour les longues heures de négociations nécéssaires à l'aboutissement de traités si complexes.
Le club Jane Austen - Karen-Joy Fowler (07-09 juillet 2007) 7/10: Kipling est un génie, non seulement il commis le Livre de la Jungle mais on lui doit ce dicton plein de bon sens "Quand tout va mal, lisez du Jane Austen pour aller mieux" (je paraphrase, of course), et dieu merci ça marche ! Jane Austen comme des livres sur Jane. Ici en l'occurence, un ouvrage hommage à l'écrivain anglais. Le style a moins de verve et les intrigues se terminent toujours ridiculeusement bien mais mon âme se repaît de ses allusions et de cet optimisme raffraîchissant. Soit les histoires croisées de cinq Californiennes de tout âge, qui fondent un club de lecture, qui vise à analyser l'oeuvre de la dame de Bath. A chaque chapitre, un roman et au fil de leurs lectures, les héroïnes finissent par voir dans leurs existences de nombreuses similitudes avec celles de Marianne Dashwood, d'Emma ou d'Elizabeth Bennet (moi je n'ai tout de même pas trouvé ces parallèles très évidents). Le club Jane Austen avait, par le passé, attiré mon attention de par son titre, mais je dois avouer qu'une adaptation cinématographique dns les tuyaux (sortie automne 2007) avec la Shannon de Lost (Maggie Grace) m'a définitivement fait passer à l'acte. Léger comme une bulle de savon mais si doux !
The Deathly Hallows -JK Rowlings (23-24 juillet 2007) 7.75/10: Veni, vedi, vici, 640 pages dévorés en 12 heures de lectures dont une première tranche de huit heure sans arrât de 21h à 5h du mat' pour me lever aller bosser, plus jamais ça donc off to bed en attendant que mes yeux et doigts reprennent de leur agilité.
-Cécilia : Portrait d'Anna Bitton
-Les Mondes d'Aldébaran de Léo (cycle 1)
-Derniers rappels d'Alex Robinson
-Twilight de Stephenie Meyer
-La bruyère incendiée de Colm Toibin
-Le président et moi de Philippe Ridet
-Le Clan des Otori (tome 2) de Lian Hearn, lu en une matinée, cela fait longtemps que je n'avais pas été capable de signer un tel record.
-Le Clan des Otori (tome 3) de Lian Hearn, dévoré en 48 heures dans le désert chilien
-New Moon de Stephenie Meyer, attaquer le deuxième tome de la sage m'a pris deux mois, peut-être avais je besoin d'attendre la fin du tournage du film relatant le 1er tome mais au final un délicieux WE de nuits blanches à faire courir mon bras anchylosé sur les pages.
-Complots capitaux d'Olivier Delcroix, un collègue du bureau pour faire ma première vidéo en plateau, je me demande quelle pourra être le résultat final au vue de ma terreur.
-Eclipse de Stephenie Meyer, le diagnostique ne fait pas de doute, je suis mordue, peut-être est-ce cette confusion des sentiments exaltée mais il me tarde d'être en août pour boucler cette saga.
-Blankets : manteau de neige de Craig Thompson, Olivia continue ma culture BD...
- La Malédiction d'Edgar de Marc Dugain (8.5/10), pour poursuivre sur la vague des complots, un sublîme roman imaginant toutes les machinations qu'a initiées le redouté fondateur du FBI John Edgar Hoover dont le but ultime n'a été que de détruire par tous les moyens la maison Kennedy compromise jusqu'à la moelle avec la mafia et les femmes (Marilyn en victime sacrificielle). Le meilleur livre contemporain que j'ai dévoré depuis longtemps.
- The Moor de Laurie R. King Je me réaventure dans ce pastiche réussi des aventures de Sherlock Holmes vieillissant, qui pour un ami doit revenir sur les lieux de son enquête la plus célèbre, le manoir des Baskerville.
-Ne tirer pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee : le sud des Etats-Unis, sa moîteur, sa misère post 1929 et son racisme vu à travers les yeux d'une petite fille espiègle et garçon manqué qui se passionne pour l'affaire impossible à gagner que s'apprête à défendre son père, un avocat estimé. Un récit poétique, drôle et émouvant.
-The Boleyn Inheritance de Philippa Gregory : PG revient pour une fois en grande forme -sûrement l'effet Boleyn- et se penche sur les destins tragiques d'Anne de Cleves et Katherine Howard avec en second rôle plaisant à retrouver la diabolique et un peu lunatique Jane Boleyn et de temps en temps Mary. Pour une fois la narration à trois points de vue fonctionne bien.
-L'Attrape-Coeurs de Jerome David Salinger : décidée à poursuivre mon exploration de la littérature américaine contemporaine, je me suis plongée avec beaucoup d'espoir dans cette nouvelle que j'avais souvent entendu décrite comme le "livre culte et incontournable d'une génération". Las les quatre-cinquième du livre ont été un supplice avant que je comprenne et m'émeuve du sort de Holden Caulfield, adolescent en mal de vivre qui montre les prémices d'une grave maladie psychatrique la révélation touchante du roman comme son adoration pour sa petite soeur). En attendant, j'ai quand même suivi avec intérêt son portrait effrayant de la bourgeoisie new-yorkaise, un "Gossip Girl" chic des Sixties.
Salinger écrit dans un style décapant, le "je", le parler oral qui a inspiré tous les écrivains qui inondent désormais les étagères des libraires. Pas un paragraphe ne se passe sans que l'on trouve un "putain", "truc", "môme" et cette manière de rédiger le récit qui avait bouleversé les critiques m'a énormément génée, en Littéraire je fais partie des"Anciens" qui aiment lire les auteurs à la plume soignée.
-Sur la route de Jack Kerouac : échaudée par Salinger, j'avais des doutes quant à ma réception de Kerouac qui fut aussi l'apôtre d'un style libre et spontané et j'étais effrayée par les 500 pages du livre et ses premiers chapitres sans direction. A tort, "Sur la Route" est un immense récit de voyage halluciné semi(très)-autobiographique de voyage, un portrait tendre de l'Amérique au sortir de la guerre, de sa classe ouvrière, de ses paumés, de ses clochards, une ode aux pionners, à ses 51 états, à la nature et à la liberté. Peu importe les héros, au fil des pages, l'Oklaoma, Chicago, la somptueuse San Francisco s'offrent à nous. Sans aller à Roissy, l'odyssée, le périple de la route 66 est à portée de main. Précieux à défaut de réaliser un jour le Grand voyage à la recherche de ces Etats-Unis de jadis. Pour l'annecdote, le premier jet de "Sur la Route" fut rédigé en deux jours, sous drogue, sur du papier dérouleur à fax, pour ne pas couper le texte.
-Breaking Dawn de Stephenie Meyer : la fin de la saga vampiresque "Twilight". Un tome qui déborde de Happy Ends, de saccharine et pourtant je l'ai dévorée en 48 heures. On ne peut s'empêcher d'aimer et de souhaiter le meilleur aux personnages que l'on a suivi pendant trois tomes même si les rebondissements sont archi-prévisibles. Heureusement, vers les deux-tiers du roman, on assiste à un cours de géopolitique sur la société vampiresque, elle-aussi atteinte par la mondialisation, innatendu et palpitant. Bref, absolument pas le Roman fantastique du siècle, juste un plaisir coupable et une friandise d'été délicieuse.
- De Sang Froid de Truman Capote : Fin de ma phase littérature américaine contemporaine . L'ouvrage a fondé ce qu'on appelle le nouveau journalisme, soit l'application au journalisme et particulièrement aux faits divers de l'écriture romanesque. Truman C retrace dans ce livre l'histoire d'une tuerie d'une famille par deux petits escrocs pas plus méchants que ça à la base, un quadruple meurtre qui avait tenu en haleine l'Amérique des années 60. Capote s'est lié d'amitié avce les assassins et les a suivi durant toute la durée du procès. 10 ans et 8000 pages de notes plus tard, il a accouché d'un récit thriller palpitant et qui fait froid dans le dos, avec en filigranne ce qui contribue à la naissance des pires assassins. C'est comme lire les articles de fond de Match, très bien renseigné, impressionant (tant et si bien que j'ai bien cauchemardée après avoir tourné la dernière page).
-L'Ecume des Jours de Boris Vian. Je suis un peu déçue. Très poétique assurément mais bien plus hermétique que les "Fleurs Bleues" et rien n'est plus vexant qu'un livre dont on a du mal à saisir les jeux de mots et les métaphores filées. Les dernières pages les plus tristes et sanguinaires sont sans doute les meilleurs et moi aussi je suis devenue une fan de Jean-Sol Patre.
-Le Voyage dans le Passé de Stefan Zweig. Nouvelle inédite lue comme il se faut à Vienne. La magie de ce conteur de la tourmente des sentiments opère sans effort avec la pointe de nostalgie et de passion inassouvie qu'on lui connaît. Un voyage doux-amère dans les recoins sombres et emplis de doute du coeur.
- Nights in Rodanthe par Nicholas Sparks
-Sundays at Tiffany's par James Patterson et Gabrielle Charbonnet
-L'étrange histoire de Benjamin Button : Suivi de La lie du bonheur par Francis Scott Fitzgerald : la nouvelle n'a vraiment fait qu'inspirer le film, hormi leconcept d'un homme qui vieillit à l'envers on ne retrouve pas grand chose.
-Tendre est la nuit par F.Scott Fitzgerald : la violence passionnelle à la Tennessee William où le plus lucide n'est pas celui qu'on croit. Amours gâchées, amours usées.
-Amours en fuite par Bernhard Schlink : il y a un héros Schlinkien : lâche, hésitant, maladroit et autiste dans ses émotions, qui s'éveille trop tard à la vie.

mercredi 17 janvier 2007

Dur, dur d'être Elizabeth!

Histoire de varier épices et plaisirs, non l'entrée de ce soir ne sera pas un énième compte-rendu de mes nuits sur le Boulevard du Crime (plus qu'un post de retard avant l'Avare de mercredi) mais sera consacrée à un autre de mes grands fétiches : les Tudors (mériteraient qu'on leur appose un label Corrséen rien qu'à eux, comme par exemple le ch'tit Rebel Heart).
Sur les traces de l'excellente parodie de Lost, j'ai trébuché sur un hommage tout aussi désopilant, présenté lors des Oscars australiens, les AFI, concernant la série des Elizabeth: the Virgin Queen/ Elizabeth, the Golden Age de Shekhar Kapur.
Voici donc là encore en exclusivité les premières images de cet âge d'or élisabethain si attendu (aaah la voie grave et sensuelle de Cate B.*__*)




Geoffrey Rush: J'ai tourné cette année en Angleterre la suite d'Elizabeth et un des figurants a capturé ces négociations sur son téléphone portable.
"Tickets d'avion et conditions de voyage. Voyage aussi légèrement que tu peux. Je suis désolé Cate, tu vas devoir voler en classe économie pour te rendre aux AFI à Melbourne. Pour l'hôtel, choisis Freecom à cause de ses pijamas ??? [peu vraisemblable mais pour l'instant moi pas avoir saisi cette portion du texte].Je sais que c'est beaucoup te demander. Je sais que tu te ballades avec beaucoup d'assistants, que tu as une victoire aux Oscars à ton palmarès, que tu es une mère de famille, qui travaille dur et le porte-parole d'une marque de cosmétiques en directe opposition avec la nôtre [les AFI sont soutenus par l'Oreal] mais si tu ne viens pas aux AFI, Helen Mirren le fera. Elle a interprété Elizabeth I et Elizabeth II!

Cate/Elizabeth: Cette putain illégitime et hérétique ! [Une réplique qui désigne en réalité Marie Stuart, reine catholique des Ecossais]

Rush: et en plus, elle a joué dans 7 saisons de Prime suspect sur la BBC. Bon sang Cate, écoute ton agent et signe !

Cate/Elizabeth: Et bien laissons le ?????? que tout cela soit accompli.


Je me suis délectée de cette alusion à la royale Helen Mirren qui ramasse avec nonchalance toutes les récompenses possibles et inimaginables pour son interprétation d'Elizabeth II dans the Queen de Frears et son Elizabeth I de HBO. Un double record non seulement par la pluie de prix que ces deux rôles entraînent dans la même année mais aussi car elle devient la seule actrice à avoir interprété ces deux grandes souveraines homonymes anglaises. Avec Helen en effet, on ne court pas le risque de tomber en panne d'Elizabeth! elle sait toutes les faire. ^^
Et pour le plaisir des yeux, le seul anglais de cette distribution australienne (Blanchett et Rush), le majestueux et ténébreux Clive Owen dans la peau de l'aventurier et poète, Sir Walter Raleigh, courtier favori d'Elizabeth. Il me tarde d'être fin 2007 !

lundi 15 janvier 2007

Les barbares

Les Barbares de Gorki à la Colline, La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux à Silvia Montfort (dernièrement chroniquée ici), même combat: horde de personnages (vingts ici!), exhubérance de la mise en scène, texte touffu et obscur mais dans les deux cas, trois heures de bonheur sur le strapontin pour le spectateur.
Encore moins qu'avec la pièce de Giraudoux, je n'essairai de résumer l'intrigue de Gorki vu que même au bout de trois heures, j'avais bien du mal à différencier qui était qui. Et au fond, l'identité ne joue qu'un rôle secondaire dans cette fresque de la Russie pré-révolutionnaire tant le bouleversement et la violence des instincts et des sentiments prédominent, entrainement protagonistes comme audience dans un tourbillon destructeur.
Les Babares sont une énième illustration de la théorie du chaos. Soit deux ingénieurs arrivent à Verkhopolie, lointaine province oubliée par la culture et le progrès, pour installer le chemin de fer. Agissant comme des révélateurs, ils balayent la monotonie de cette petite ville et l'ordre établi. Tandis que l'un quitte sa femme et suscitent les convoitisent desespérées de la bourgeoise récéement venue se ressourcer ou de la pauvre femme de fonctionnaire au foyer desespérée, son collègue pervertit, alcool à la main, progéniture du maire et simples figures deVerkhopolie sans oublier leur comptable qui initie aux idées marxistes la jeune fille du maire, une adolescente sauvageonne et provocatrice, une Katia belle comme une diablesse. Tout au long de cette satire court la lancinante question : qui sont les Barbares ?Les campagnards que ces citadins éclairés viennent désenclaver ou au contraire ces étrangers édonistes et sans remords qui laisseront désordre, débris de l'équilibre social d'antan, et espoirs déçus derière eux?
Gorki, de son petit nom Maxime - écrivain symbole de l'URSS et malgré tout peut-être assassiné sur ordre de Staline (président de l'Union des écrivains soviétiques, il protestait contre la censure pratiqué par le régie soviétique à l'enontre des écrivains-, offre un texte confus où les villageois papotent entre eux sans véritable lien apparent.Il livre un texte brut empli de tumultes, incohérent et sans message clair.
Un défi ambigu que la mise en scène relève avec brio, devenant virevoltante, sensuelle et hystérique. A ma surprise et ravissement, la pièce s'ouvre ainsi sur un profond anachronisme. Un mendiant entonnant à la guitarre en VO et VF, Losing My Religion de REM et Le Vent Nous Portera de Noir Désir. On consomme des caisses de bierre à foison, on se déshabille, on mord, on embrasse, on poignarde des pastèques et le morceau de bravoure devient alors la fête du village, instruments tonitruants deviennent paroles avant que les comédiens se transforment en danseurs de Saint Guy dans une valse ennivrante. La plus belle touche est apportée par des guirlandes lumineuses qui se déploient en mince filet de lumière jusqu'au coup de feu final, car en Russie et dans son roman, rien ne finit vraiment bien, comme pour souligner le dernier crépuscule d'un monde et de son hypocrisie voués à disparaître.

Les Barbares De Maxime Gorki. Texte français d'André Markowicz. Mise en scène et adaptation d'Eric Lacascade. Avec Jérôme Bidaux, Jean Boissery, Gaëlle Camus... Théâtre national de la Colline jusqu'au 10 février puis tournée dans toute la France (première au festival d'Avignon, été 2006).

vendredi 12 janvier 2007

Lost : enfin toute la vérité !

Pour ceux qui n'ont pas la patience d'attendre encore deux ans pour savoir qui sont les Autres, le monstre à la fumée noire, quelle est la nature de cette île et last but no least, qui, diantre, de Sawyer ou de Jack a les faveurs de Kate, voici en exclusivité (et sans spoilers, si, si c'est possible!, preuve du grand génie de la série) pour vous les dernières minutes de l'ultime épisode du bébé haletant de J. J Abrahams!




Je suis contente de rencontrer enfin des commercials et des présidents directeurs généraux qui ont le sens de la dérision puisque cette séquence a été diffusée lors du Congrès Consumer Electronic Show, tenu à Las Vegas au début du mois, en prélude à l'intervention du PDG de la Walt Disney Company, qui, outre la petite souris, possède les droits de Jack Sparrow, des femmes au foyer désespérées, des internes de Seattle Grace et des naufragés les plus célèbres du Pacifique.

Mes moments préférés, qui ont failli m'étouffer de rire sont sans conteste la juste interrogation de Sayid "We are surrounded with nonsense things here like a French woman with an eastern European accent !" -l'actrice qui interprête Danielle est, en effet, d'origine croate, good point Sayid!-, la justification de Kate "I choose Jack because he has got a bigger boat" et l'apparition du Jack en question!, sans oublier la réponse honnête de Ben/Henry (1) !lol

Chapeau en tout cas à Josh Holloway, Evangeline Lilly, Naveen Andrews et Michael Emerson pour s'être redoublés comme des pros!

(1) : mon interprétation de la révélation de Benry est la suivante "branchez vous sur ABC le 7 février" mais comme je ne vois rien, je dois me planter allègrement! Quant à la conversation entre Kate et Sawyer, ils devisent avec animation sur les merveilles présentées à Vegas dont la technologie DVD blu-ray :)

PS : petit spoiler pour la saison 3 mais qui me met dans une immense joie, Boone et Shannon sont de retour pour l'épisode 14! Youpiiiiii^^ ('fin pas pour un certain Irlandais, c'est vrai^^)

mercredi 10 janvier 2007

Smells like teen spirit ~ Tori Amos

Je n'ai pas encore eu l'occasion de faire connaissance en profondeur avec Emilie Simon, même si depuis La Marche de l'Empereur et quelques rencontres au gré de ci et là virtuels, ma curiosité s'est lentement mais sûrement éveillée. Ne reste plus qu'à la titiller enore un peu et le fruit sera mûr.
Mais vides de références, mes tympans sont pourtant pleins d'échos. En écoutant sa voix et d'autant plus depuis ce Come as you are, se grave davantage encore dans mon esprit la comparaison avec Tori Amos. D'autant plus que cette autre grande dame rousse de la chanson s'était, il y a quelques années de cela, illustrée par un sublîme emprunt toujours à Nirvana : Smells like teen spirit. Je suis sûre que beaucoup connaissent la reprise, qui m'avait beaucoup impréssionnée par la maîtrise sans faille du piano dans toute sa folie, mais tout le plaisir est dans le partage !



samedi 6 janvier 2007

Ce à quoi rêvent les loups

Wish I knew what you were looking for.
Might have known what you would find
And its something quite peculiar,
Something that leads you here despite your destination,
Under the milky way tonight
Under the milky way tonight...
Church -Under the Milky Way

I have a dream"

(Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaabe ?Beeeeeeeeeeh?)




Parmi toutes les obsessions dont je suis affectée, je dois mentionner depuis mon retour de Dublin une addiction particulière pour les montons. Cette tendresse remonte à une escapade sur les routes du Connemara où ses charmantes bêtes à laine étaient partout, à flanc de montagne, sur la route, sur les haies, et nous offraient sans compter leur compagnie...parfois assez dangereuse d'un point de vue autoroutier! (1)




Et donc en découvrant à Noël cette vitrine de maroquinerie près de la rue du Bac, mon petit coeur a fondu (faut dire que cette année pas eu le courage ni le temps de retomber en enfance devant les mises en scène du Printemps...*__*) et s'est saisi de son téléphone portable toujours aussi myope qu'Hubble ! Vi, même nos plus grands carnivores ont besoin d'instants de douceur et de relaxation!



(1) une enquête sur tous les étudiants Erasmus au retour d'Irlande, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, pays où le nombre d'ovins surpasse celui des habitants, développent cette même pathologie, qui consiste en voyant l'objet laineux de leur affection, à s'écrier "ooh un mouton". J'ai encore eu une rechute samedi dernier!

vendredi 5 janvier 2007

La Fontaine de Darren Aronofsky

"-Will you deliver Spain from bondage?
-Upon my honor and my life.
-Then you shall take this ring to remind you of your promise.
-You shall wear it when you find Eden, and when you return, I shall be your Eve. Together we will live forever."

Queen Isabel to Tomas.

Première excursion dans les salles obscures de 2007, puisque Babel a comme son homonyme déjà disparu corps, copies et biens, The Fountain de Darren Aronofsky s'est gravé au fer rouge dans ma mémoire. Du délire scénaristique et du génie visuels inédits depuis Eternal Sunshine of the Spotless Mind à l'image des attentes que j'avais nourries à l'égard de cette fable sur le deuil et la mort(1).
Ou comment de l'Espagne de l'Inquisition, au présent et au 26ème siècle un homme est condamné à sauver la femme qu'il aime, qu'elle soit la plus grande reine que Madrid n'est jamais portée -Isabelle la Catholique- à son épouse cancéreuse en phase terminale. Mais cette quête de Tom(as) ne s'accomplira que s'il triomphe d'une mission qui changera le monde : trouver l'arbre d'immortalité des Mayas sur lequel veille l'étoile Xibalba.

Sur ce script incongru à la limite de l'heroic fantasy, l'intrigue virevoltante, gondriesque, se tisse à travers le temps et l'espace: dans les profondeurs du Guatemala encore vierge des Conquistadors et peuplé de ses indiens mystérieux, dans un laboratoire pharmaceutique ultramoderne, au cours de la longue Odyssée d'un astronaute écologique, zen et bio.
Où se niche le réel? Sommes nous prisonniers de l'imagination sans borne de l'écrivain ou de l'âme à son dernier souffle?
Aronofsy se garde bien de nous fournir la réponse et nous coule dans une mise en abyme infinie.
Bercés par de menaçants et obscurs "Finish it" et une alliance disparue ("Where are you my precioooouuuuus ???" aucun doute, le voleur est Sméagol, la ressemblance avec l'Anneau est plus que suspecte!), ses univers minéraux où dominent blanc, gris, noir et or se confondent.Un flou savamment entretenu par l'enchaînement des plans inversés identiques où les gratte-ciels succèdent aux églises romanes, une autoroute à un cheval galopant sur un chemin poussiéreux. Son Eden se déploit d'un magma de liquide doré -des effets spéciaux sublimes nés simplement dans les réactions chimiques d'une boîte de Pétri -.

De ce voyage onirique doux-amer, cathartique sur la fatalité de notre fin, j'en retire un film d'une beauté époustouflante. Mais ce ravissement s'accompagne d'une pointe de regret. J'aurais voulu dire "voici un bon film", malheureusement face à l'esthétisme croissant, le scénario se délite et rivalise avec X-Files dans sa période capilopractée. Ceci dit, le film lie ses trois fils et surtout le destin du preux chevalier de manière inattendue, aidé en cela par un montage narquois.
Pourtant bizarrement, cette incompréhension n'empêche pas d'apprécier ce voyage cinématographique et philosophique. Ce petit miracle de la logique, Aronosky le doit à son compositeur. Clint Mansell & le Kronos Quartet, fidèles au poste, offrent une symphonie de cordes, qui crée un dialogue sensuel et émouvant vers ce Paradis sacrificiel et donne vie à cette Odyssée de la vie. Et bien que mitigée, si vous êtes une âme songeuse, je ne peux que dire "Go and finish it".

Qu'importent l'incohérence et l'affront fait à l'histoire ibérique (Isabelle la Catholique a davantage été l'instigatrice de l'Inquisition que sa victime) pour un moment de poésie et d'audace visuelle peu fréquents de nos jours !
(1) Curiosité éveillée à la lecture d'une petit colonne de synopsis dans Ciné Live qui s'enthousiasmait du nouveau film de Darren Aronofsky. Car, à ma grande honte, j'avais manqué ma rencontre avec le légendaire et magistralement mis en musique (en fait, je ne connais ce film que pour sa bande originale inégalable sous les mains de Clint Mansell et du Kronos Quartet) Requiem for a Dream et je voyais enfin là un moyen de racheter cette faute de goût. Et puis l'intrigue grâce à ses mots clés magiques, "fontaine de Jouvence", "quinzième siècle" (traduisez en andréaien, des prettyyyyyy et shinnnnyyyyy costums), "voyage dans le temps", "réincarnation", m'a conquise sans armes.^^
"-Finish it.
-Stop... Stop it! What do you want? Leave me, leave me alone! Please, please... It's not my...
-Will you deliver Spain from bondage?
-I don't know... I'm trying, trying... I don't know how.
-You do. You will... You do... You will. "
Izzi to Tom
ps : Si néammoins, quelqu'un a compris le message profond du film, je serai plus que ravie de recevoir vos lumières à ce sujet !