lundi 22 janvier 2007

Der Vorleser

John Waterhouse - Miranda and the Tempest (1916)

Malheureusement en dépit de mon passé de Terminale L épanouie, mes mains éffleurent rarement la douce ou ridée couverture d'un livre. Malgré tout, quelques patients fantômes hantent ma table de chevet... me pardonnant de ne consulter qu'une poignée de pages minuit venu, l'heure à laquelle, enfin dans mon lit, mes yeux consentent à se fermer. Autant présenter mes si fidèles compagnons de veillée d'une lectrice qui aime varier les plaisirs et les sources (le coté sciences-poteux angoissé "aurais je assez de documents pour mon exposé?" m'a apparément collé à la peau^^;;):

The Constant Princess -Philippa Gregory (oct. 2006- 27 février 2007)
Journal - Jean-René Huguenin (2003-?)
Claude de France: première épouse de François Ier - Henri Pigaillem (oct. 2006-?)
A Song of Fire and Ice (tome 2) : a Clash of Kings - George R. R. Martin (juin 2006- ?)
La face karchée de Nicolas Sarkozy (Hub's great gift) - Philippe Cohen, Richard Malka, et Riss (4 novembre)
Du rêve pour les oufs -Faïza Guène (26 octobre 2006)
P.S: I Love You -Cecelia Ahern (18 janvier-25 janvier 2007)
The Beekeeper's apprentice -Laurie R. King (27 janvier- 04 février)
A Monstrous Regiment of Women - Laurie R. King (28 février-3 mars 2007)
A Letter of Mary -Laurie R. King (4-27 mars 2007)
Le club Jane Austen - Karen-Joy Fowler (07-09 juillet 2007)
The Deathly Hallows -JK Rowlings (23-24 juillet 2007)
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AVIS:
La face karchée de Nicolas Sarkozy (Hub's great gift) - Philippe Cohen, Richard Malka, et Riss (4 novembre) 8/10 : lecture indispensable pour faire un choix informé pour 2007 quelque soit ses opinions politiques. Tout ce que vous avez voulu savoir sur le parcours de N.S sans passer par la biographie hagiographique. A quand la pareille sur Ségolène ?
Du rêve pour les oufs -Faïza Guène (26 octobre 2006) 6,5/10 : lu pour les besoins mariannesques d'At , ce livre ne m'a guère impréssionnée...peut-être que ce n'est pas mon genre et certainement pas mon style (écrit comme on parle à l'oral et rédigé à la sauce d'jeuns). Mais j'ai apprécié le témoignage sociologique sur la vie en banlieue, le combat de ceux qui cherche à s'en sortir, le tiraillement entre la nation et le pays, un beau reportage mais un de là à le qualifier de roman mémorable? Le trait apparaît parfois forcé ou politiquement correct..., histoire de donner un frisson aux bons bourgeois que nous sommes ? Malgré ses qualités d'écriture, je trouve la personnalité de l'auteur captivante (quelle est la part de biographie ?) dont la jeunesse et l'ascension fulgurante ont fasciné les médias soudainement en alerte après les émeutes de l'automne dernier. Je suis bien curieuse de savoir ce que la demoiselle, surnommée la Sagan des cités, deviendra.
P.S: I Love You -Cecelia Ahern (18 janvier-25 janvier 2007) 6/10 : ce livre m'intriguait depuis que j'avais appris que c'était le "next big project" de la talentueuse Hillary Swank. Une curisosité attisée par la participation à cette adaptation du succulent James Marster alias Spike de Buffy. Une couche fut remise lorsque je découvris que l'auteur de ce roman n'était autre que la fille du Taoiseach irlandais (gaélique pour premier ministre, phonétiquement "tshock") Bertie Ahern et que ce livre s'était écoulé comme des petits pains. Une réputation, au final, digne de ma déception. L'intrigue est original -une jeune veuve qui reçoit chaque mois des lettres de son mari décédé pour l'aider à faire son deuil- mais qu'est ce que c'est mal écrit! Même moi je comprenais tout ! C'est du sous Bridget Jones malheureusement. Certes la lecture est agréable et on a envie de tourner la page mais après ça laisse autant de souvenirs qu'une bulle de savon. Peut-être l'un de ces cas d'école où le film est mieux que l'ouvrage dont il est issu after all...^^;;;
The Beekeeper's apprentice -Laurie R. King 7.5/10: Cet hommage (débusqué sur le LJ d'une x-filienne de talent foxestacado) au héros de Conan Doyle est agréablement savoureux et pique suffisament la curiosité pour que l'on lise avec plaisir cet Ersatz de Sherlock Holmes. Ou comment le grand détective de baker Street débusque lors d'une promenade sur les collines du Sussex un esprit digne d'être son apprenti, même si damn it, cette intelligence s'incarne dans une adolescente insolente. Par l'intrigue criminelle bien ficelée, la rivalité Holmes/ Russell et la suite des déductions présentées pour laquelle Mary comme le lecteur peine, on évite la Mary Sue géniale. Et je suis bien tentée de ma lancer à l'assaut de cette série de 7 volumes (bien que l'on dise la seconde moitié de la série décévante). Elémentaire mon cher Watson!
The Constant Princess -Philippa Gregory (oct. 2006- 27 février 2007) 7/10 : Enfin ! Après 4 mois de long chevet sur ma table de nuit, j'ai enfin trouvé la détermination d'en venir à bout au Cambodge et malgré tout une narration languissante, je suis plutôt satisfaîte. Malheureusement, ce tome n'est pas à la hauteur de la trilogie précédente The Other Boleyn Girl/ The Queen's fool et The Virgin's Lover, déjà un peu décevant. L'interprétation osée, polémique et romanesque de l'histoire des Tudors qui fait tout le piquant du style de Gregory n'intervient que dans le dernier tiers du roman (le mensonge de Catherine soupçonné par Henry , les avances de son beau-père H7, la claustrophobie qui enveloppe la court, l'ascendance prestigieuse de Catherine fille de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle la Catholique,et son désir d'être un monarque et un général de plein droit). Si son court mariage avec Arthur aura des lourdes conséquences comme le suggère avec une élégance elliptique l'épilogue lorsque Anne Boleyn entre en scène, cette profusion de sentimentalisme renforcée par une alternance redondante de narration à al prmière personne façon journal intime et focalisation externe allourdit le rhytme. En revanche, un des meilleurs points du roman est le parallèle entre la tolérance mauresque, les expulsions espagnoles et l'idéal du royaume de Grenade où se toléraient les trois religions du livre, et la prédominance actuelle des rivalités et incompréhensions entre ces mêmes confessions de nos jours. Bref, le cinquième tome détaillant la triste destinée de Katherine Howard, The Boleyn Inheritance, reste sur ma liste d'ouvrage à parcourir.
A Monstrous Regiment of Women - Laurie R. King (28 février-3 mars 2007) 8/10: Heureuse surprise que ce deuxième tome des aventures de Sherlock Holmes vieillissant et de sa disciple féministe Mary Russell. Toutes les qualités présentes dans le premier ouvrage sont renforcées. Belle peinture de la société anglaise des années 20 et des traumatismes laissés par la furie de 14-18, le renforcement du mouvement féministe et l'émancipations des Anglaises, tension accrue entre le maître et l'élève sur le point de se distancer de son pygmalion mais de précises introspections dans la pensée de l'héroïne (au sens de tous ses homonymes). Le tout donnant une intrigue policière halletante sur fond de secte féministe, d'enlèvement et de traffic de drogues opiacées.
A Letter of Mary -Laurie R. King (4-27 mars 2007) 7/10 : un tome plus lent qui laisse peut-être présagé de la décrue de la série mentionée ici et là. D'excellentes idées -ou comment Dan Brown avec son Da Vinci Code n'a rien inventé, Marie-Madeleine épouse de Jésus dans la littérature, King le précède de dix ans!-et une multitude de fausses pistes qui reflètent les raccourcis intellectuels des héros de Holmes à Mycroft en passant par Russel et une trop rapide évocation de la question palestinienne post déclaration Balfour... Tout cela rendu obsolète par une intrigue et un motif d'assassinat bien maîgres. On se sent un peu volé à la dernière page même si cela prouve que Holmes est faillible.
L'essentiel des institutions de l'Union Européenne Jean-Claude Zarka (27 avril-14 juin 2007) : ah les joies du bachotage appliquées à la délicieuse structure capilopractée de l'Union Européenne. Ai enfin compris ce que j'aurais dû maîtriser depuis ma première année d'IEP, en ai conçu beaucoup d'admiration pour les longues heures de négociations nécéssaires à l'aboutissement de traités si complexes.
Le club Jane Austen - Karen-Joy Fowler (07-09 juillet 2007) 7/10: Kipling est un génie, non seulement il commis le Livre de la Jungle mais on lui doit ce dicton plein de bon sens "Quand tout va mal, lisez du Jane Austen pour aller mieux" (je paraphrase, of course), et dieu merci ça marche ! Jane Austen comme des livres sur Jane. Ici en l'occurence, un ouvrage hommage à l'écrivain anglais. Le style a moins de verve et les intrigues se terminent toujours ridiculeusement bien mais mon âme se repaît de ses allusions et de cet optimisme raffraîchissant. Soit les histoires croisées de cinq Californiennes de tout âge, qui fondent un club de lecture, qui vise à analyser l'oeuvre de la dame de Bath. A chaque chapitre, un roman et au fil de leurs lectures, les héroïnes finissent par voir dans leurs existences de nombreuses similitudes avec celles de Marianne Dashwood, d'Emma ou d'Elizabeth Bennet (moi je n'ai tout de même pas trouvé ces parallèles très évidents). Le club Jane Austen avait, par le passé, attiré mon attention de par son titre, mais je dois avouer qu'une adaptation cinématographique dns les tuyaux (sortie automne 2007) avec la Shannon de Lost (Maggie Grace) m'a définitivement fait passer à l'acte. Léger comme une bulle de savon mais si doux !
The Deathly Hallows -JK Rowlings (23-24 juillet 2007) 7.75/10: Veni, vedi, vici, 640 pages dévorés en 12 heures de lectures dont une première tranche de huit heure sans arrât de 21h à 5h du mat' pour me lever aller bosser, plus jamais ça donc off to bed en attendant que mes yeux et doigts reprennent de leur agilité.
-Cécilia : Portrait d'Anna Bitton
-Les Mondes d'Aldébaran de Léo (cycle 1)
-Derniers rappels d'Alex Robinson
-Twilight de Stephenie Meyer
-La bruyère incendiée de Colm Toibin
-Le président et moi de Philippe Ridet
-Le Clan des Otori (tome 2) de Lian Hearn, lu en une matinée, cela fait longtemps que je n'avais pas été capable de signer un tel record.
-Le Clan des Otori (tome 3) de Lian Hearn, dévoré en 48 heures dans le désert chilien
-New Moon de Stephenie Meyer, attaquer le deuxième tome de la sage m'a pris deux mois, peut-être avais je besoin d'attendre la fin du tournage du film relatant le 1er tome mais au final un délicieux WE de nuits blanches à faire courir mon bras anchylosé sur les pages.
-Complots capitaux d'Olivier Delcroix, un collègue du bureau pour faire ma première vidéo en plateau, je me demande quelle pourra être le résultat final au vue de ma terreur.
-Eclipse de Stephenie Meyer, le diagnostique ne fait pas de doute, je suis mordue, peut-être est-ce cette confusion des sentiments exaltée mais il me tarde d'être en août pour boucler cette saga.
-Blankets : manteau de neige de Craig Thompson, Olivia continue ma culture BD...
- La Malédiction d'Edgar de Marc Dugain (8.5/10), pour poursuivre sur la vague des complots, un sublîme roman imaginant toutes les machinations qu'a initiées le redouté fondateur du FBI John Edgar Hoover dont le but ultime n'a été que de détruire par tous les moyens la maison Kennedy compromise jusqu'à la moelle avec la mafia et les femmes (Marilyn en victime sacrificielle). Le meilleur livre contemporain que j'ai dévoré depuis longtemps.
- The Moor de Laurie R. King Je me réaventure dans ce pastiche réussi des aventures de Sherlock Holmes vieillissant, qui pour un ami doit revenir sur les lieux de son enquête la plus célèbre, le manoir des Baskerville.
-Ne tirer pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee : le sud des Etats-Unis, sa moîteur, sa misère post 1929 et son racisme vu à travers les yeux d'une petite fille espiègle et garçon manqué qui se passionne pour l'affaire impossible à gagner que s'apprête à défendre son père, un avocat estimé. Un récit poétique, drôle et émouvant.
-The Boleyn Inheritance de Philippa Gregory : PG revient pour une fois en grande forme -sûrement l'effet Boleyn- et se penche sur les destins tragiques d'Anne de Cleves et Katherine Howard avec en second rôle plaisant à retrouver la diabolique et un peu lunatique Jane Boleyn et de temps en temps Mary. Pour une fois la narration à trois points de vue fonctionne bien.
-L'Attrape-Coeurs de Jerome David Salinger : décidée à poursuivre mon exploration de la littérature américaine contemporaine, je me suis plongée avec beaucoup d'espoir dans cette nouvelle que j'avais souvent entendu décrite comme le "livre culte et incontournable d'une génération". Las les quatre-cinquième du livre ont été un supplice avant que je comprenne et m'émeuve du sort de Holden Caulfield, adolescent en mal de vivre qui montre les prémices d'une grave maladie psychatrique la révélation touchante du roman comme son adoration pour sa petite soeur). En attendant, j'ai quand même suivi avec intérêt son portrait effrayant de la bourgeoisie new-yorkaise, un "Gossip Girl" chic des Sixties.
Salinger écrit dans un style décapant, le "je", le parler oral qui a inspiré tous les écrivains qui inondent désormais les étagères des libraires. Pas un paragraphe ne se passe sans que l'on trouve un "putain", "truc", "môme" et cette manière de rédiger le récit qui avait bouleversé les critiques m'a énormément génée, en Littéraire je fais partie des"Anciens" qui aiment lire les auteurs à la plume soignée.
-Sur la route de Jack Kerouac : échaudée par Salinger, j'avais des doutes quant à ma réception de Kerouac qui fut aussi l'apôtre d'un style libre et spontané et j'étais effrayée par les 500 pages du livre et ses premiers chapitres sans direction. A tort, "Sur la Route" est un immense récit de voyage halluciné semi(très)-autobiographique de voyage, un portrait tendre de l'Amérique au sortir de la guerre, de sa classe ouvrière, de ses paumés, de ses clochards, une ode aux pionners, à ses 51 états, à la nature et à la liberté. Peu importe les héros, au fil des pages, l'Oklaoma, Chicago, la somptueuse San Francisco s'offrent à nous. Sans aller à Roissy, l'odyssée, le périple de la route 66 est à portée de main. Précieux à défaut de réaliser un jour le Grand voyage à la recherche de ces Etats-Unis de jadis. Pour l'annecdote, le premier jet de "Sur la Route" fut rédigé en deux jours, sous drogue, sur du papier dérouleur à fax, pour ne pas couper le texte.
-Breaking Dawn de Stephenie Meyer : la fin de la saga vampiresque "Twilight". Un tome qui déborde de Happy Ends, de saccharine et pourtant je l'ai dévorée en 48 heures. On ne peut s'empêcher d'aimer et de souhaiter le meilleur aux personnages que l'on a suivi pendant trois tomes même si les rebondissements sont archi-prévisibles. Heureusement, vers les deux-tiers du roman, on assiste à un cours de géopolitique sur la société vampiresque, elle-aussi atteinte par la mondialisation, innatendu et palpitant. Bref, absolument pas le Roman fantastique du siècle, juste un plaisir coupable et une friandise d'été délicieuse.
- De Sang Froid de Truman Capote : Fin de ma phase littérature américaine contemporaine . L'ouvrage a fondé ce qu'on appelle le nouveau journalisme, soit l'application au journalisme et particulièrement aux faits divers de l'écriture romanesque. Truman C retrace dans ce livre l'histoire d'une tuerie d'une famille par deux petits escrocs pas plus méchants que ça à la base, un quadruple meurtre qui avait tenu en haleine l'Amérique des années 60. Capote s'est lié d'amitié avce les assassins et les a suivi durant toute la durée du procès. 10 ans et 8000 pages de notes plus tard, il a accouché d'un récit thriller palpitant et qui fait froid dans le dos, avec en filigranne ce qui contribue à la naissance des pires assassins. C'est comme lire les articles de fond de Match, très bien renseigné, impressionant (tant et si bien que j'ai bien cauchemardée après avoir tourné la dernière page).
-L'Ecume des Jours de Boris Vian. Je suis un peu déçue. Très poétique assurément mais bien plus hermétique que les "Fleurs Bleues" et rien n'est plus vexant qu'un livre dont on a du mal à saisir les jeux de mots et les métaphores filées. Les dernières pages les plus tristes et sanguinaires sont sans doute les meilleurs et moi aussi je suis devenue une fan de Jean-Sol Patre.
-Le Voyage dans le Passé de Stefan Zweig. Nouvelle inédite lue comme il se faut à Vienne. La magie de ce conteur de la tourmente des sentiments opère sans effort avec la pointe de nostalgie et de passion inassouvie qu'on lui connaît. Un voyage doux-amère dans les recoins sombres et emplis de doute du coeur.
- Nights in Rodanthe par Nicholas Sparks
-Sundays at Tiffany's par James Patterson et Gabrielle Charbonnet
-L'étrange histoire de Benjamin Button : Suivi de La lie du bonheur par Francis Scott Fitzgerald : la nouvelle n'a vraiment fait qu'inspirer le film, hormi leconcept d'un homme qui vieillit à l'envers on ne retrouve pas grand chose.
-Tendre est la nuit par F.Scott Fitzgerald : la violence passionnelle à la Tennessee William où le plus lucide n'est pas celui qu'on croit. Amours gâchées, amours usées.
-Amours en fuite par Bernhard Schlink : il y a un héros Schlinkien : lâche, hésitant, maladroit et autiste dans ses émotions, qui s'éveille trop tard à la vie.

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