lundi 21 avril 2008

Fascination crépusculaire


A mon tour de poser une pierre supplémentaire à l'édifice de la littérature fantastique vampiresque, dont la première brique avait été consacrée par une spécialiste de la Solitude du buveur de sang, en confessant la fascination frénétique dans laquelle m'a happée la lecture de "Twilight". Le premier volet de la quadrilogie de Stephenie Meyer, une trentenaire américaine.

Depuis Harry et son ultime aventure, jamais je n'ai eu envie de dévorer un livre, au point d'essayer de lire en me séchant les cheveux...ce qui est un exploit physique déraisonnable (pour les capillaires). Il ne faut pas s'y m'éprendre, "Twilight" (alias "Fascination" in French) n'est pas de la grande prose (c'est pour cela que je peux me permettre de le lire en VO) mais c'est un fantastique "page-turner" comme disent les professionnels anglo-saxons du monde du livre... Je ne regrette pas d'avoir suivi ma méthode "Amazon" de sélection de romans (soit baser mes choix en fonction des livres présents sur le podium des 10 meilleurs ventes, comme ça que j'étais tombée dans "The Other Boleyn Girl").

Peu importe les mots, on veut savoir la suite... Comme j'ai pu le constater avec le second tome "New Moon", Meyer a l'astucieuse idée de trousser un petit prologue d'une page mettant les protagonistes principaux en péril. A charge aux lecteurs de remonter temps et chapitres pour comprendre comment les héros n'ont pu éviter la bérézina.
Passé la minuscule introduction liminaire alléchante, "Twilight" s'ouvre sur l'arrivée à l'aéroport de la malheureuse Bella Swan, une adolescente qui quitte le soleil brûlant de l'Arizona pour rejoindre son père qui vit dans un des Etats les plus humides des USA, Washington, dans un exil auto-imposé. Sa mère immature s'étant remariée avec un joueur de base-ball dévalant les kilomètres de bitume au gré des matchs, Bella a décidé de la laisser profiter de cette seconde lune de miel et de faire connaissance avec son père, un shérif un peu ours qui habite en bordure de forêt dans la charmante ville de Forks.
Un déracinement douloureux pour la jeune fille, jamais très à l'aise au milieu de ses semblables d'jeuns. Evidemment son premier jour de cour dans le petit lycée de la ville tient ses promesses d'exaspération. Cible de tous les regards car nouvelle, Bella doit faire face à deux Roméo en puissance, une camarade attentionnée par pur narcissisme et le mystérieux et le fulgurant ("daaaaazzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing, l'adjectif revient au moins deux cent fois dans le roman :-/) Edward Cullen, son voisin en cours de biologie qui lui décoche des regards assassins et l'ignore superbement. Dès lors Bella n'aura de cesse d'être fasciné par cet Adonis distant et sa surprenante famille, recomposée car adoptée de ci et là par le médecin de la ville Carlisle Cullen, et constituée d'êtres tout aussi parfaits et attirants qu'Edward.

Simplement difficile pour Bella de mener une enquête quand le principal suspect sèche les cours à répétition, sous prétexte d'étranges week-ends prolongés de camping en pleine forêt, et ne la couvre que de mépris. La confrontation intervient enfin lorsqu'Edward sauve Bella in extremis d'un accident de la route, en défiant toutes les lois de la physique. Commence alors une trêve cordiale entre les deux jeunes gens pendant que Bella essaie de recomposer les pièces du puzzle lorsque les confidences d'un de ses amis d'enfance, un jeune indien nommé Jacob lui apprend la légende interdite de son clan et l'interdiction faite aux Cullen de mettre un pied dans la réserve. Finalement incapables de contenir leurs sentiments (malheureusement à certains moments "Twilight" bascule dans le roman à l'eau de rose mais bon...), Edward révèle à Bella qu'il est désepérément attiré par l'odeur de son sang et que lui et sa famille sont bien des vampires mais des buveurs de sang végétariens qui ne se délectent que de l'hemoglobine des animaux et vivent en retrait des communautés vampiresques. Une fois ce secret éventé, le livre se concentre sur l'acceptation hasardeuse de Bella parmi les sympathiques Cullen et ses rencontres désastreuses avec des propriétaires de canines acérées moins tolérants et ethnologues qui dérapent en une échappée belle à travers les Etats-Unis tandis qu'Edward est déterminé à ne transformer Bella à aucun prix.

Certes Meyer n'a pas inventé la poudre mais elle tord la mythologie habituelle joliment : des vampires qui ne craignent pas le soleil mais qui s'en protègent pour ne pas éblouir et se dévoiler aux humains, aux talents particuliers que possèdent Edward et certains de ses frères et soeurs. La grande réussite de ce roman tient à la description douce-amère qu'il fait de la scolarité et l'adolescence américaine que Buffy avait exploré avec beaucoup de talent et de la campagne verdoyante et déprimante de Washington.

La galerie attachante de personnages secondaires et la curiosité que l'on éprouve quant à leur vécu -le premier tome ne lève le voile que sur le passé d'Edward, condamné par la pandémie de grippe espagnole post 14-18, de Carlisle son "père", fils d'un pasteur anglais puritain du 17e siècle et Alice, petite parente éloignée de la visionnaire Drusilla, permet de passer outre ce que le roman a de plus exaspérant : le style. Stephanie a la plume facile mais naïve qui use et abuse des mêmes adjectifs pour revenir sur la beauté d'Edward ce qui est désespérément vain. Mais malgré tout, j'ai quand même signé pour le tome deux!
Mon intérêt pour l'oeuvre n'est pas à vrai dire uniquement motivé par le roman, son adaptation cinématographique en cours de tournage dans l'Oregon m'émoustille puisque les magazines hollywoodiens qualifient le projet d'éventuel successeur à la folie Harry Potter. L'hyperbole est un peu forte dans le sens où Meyer n'a pas la portée de Rowling mais la série a un réseau de fans extrêmement influent comme en témoignent les pages noircies sous fanfiction.net, donc la comparaison n'est pas sans potentiel.

Un grand fou rire quand je regarde cette photo de promotion qui sont toujours un peu superficielle et trop posée. De gauche à droite Emmet, Rosalie, Esme (alias Ava de Grey's Anatomy), Edward, Carlisle, Alice et Jasper à qui le coiffeur a fait des misères!

Cela aide aussi que dans le rôle d'Edward, les producteurs aient choisi feu Cédric Diggory alias Robert Pattinson, dont je suis curieuse d'entrevoir ce que vaut son jeu d'acteur... Pour le moment sa présence au générique me pousse parfois à penser au sorcier à lunettes en plein chapitre de Twilight mais visuelement Rob' is handsome enough to do the trick. Avec l'adaptation du Clan des Otori (une lecture bien prenante également) en préparation et X-Files 2, un des projets que j'anticipe avec impatience même si c'est mon côté vieux péplums et série B qui sera le plus vraisemblabelement comblé. Bref si jamais vous aimez le film prévu pour décembre 2008, il sera plus facile de goûter aux livres en ne se crispant pas trop sur l'écriture sauf si vous êtes courageux!
Un reportage assez appetissant de MTV:
Pour les curieux...des extraits du tournage


...et quelques bande-annonce amatrices qui utilisent les précédents films des acteurs travaillant sur le long métrage. Du coup j'ai fréquemment l'impression que Cédric D. déclare sa flamme à Harry P. :p
Mention spéciale à ce réalisateur qui est allé repêcher des citations de l'audiobook

Justin Timberlake intronisé narrateur, la séquence "Jasper" est hillarante

En reprenant la bande son et la sublîme musique de "Reviens-Moi"

pour la grimace de RP quand il apparaît à l'écran

Et un petit Nara pour la route

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