jeudi 27 octobre 2005

Echos d'outreblogs

En lisant ces vers de Musset qui ont suivi les lignes d'une amie, je me suis dit que personne ne pourrait avoir une plume aussi douce que lui pour expliquer pourquoi ce sont les coups du destin qui nous mettent à terre qui nous révèlent à nous même, qui nous laissent nu à notre regard libre de comtempler ce que nous sommes et ce que nous pourrions être, pourquoi ce n'est par ces moments sombres que nous sommes le plus à même d'apprécier ce qui est précieux et nous contente.

Dans la bouche d'autres, les mots sont bien trop secs, gardant une pointe d'amerturme.

Ni Alexandre Dumas...
Quand tu souffres, regarde la douleur en face: elle te consolera elle-même et t'apprendra quelque chose.

Ni Hermann Hess bien trop allemand-prussien dans son approche....
La douleur, les déceptions et les idées noires n'ont pas pour but de nous aigrir, mais de nous mûrir et de nous purifier

3 commentaires:

Ry a dit…

Signe

Je suis soumis au Chef du Signe de l'Automne
Partant j'aime les fruits je déteste les fleurs
Je regrette chacun des baisers que je donne
Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs

Mon Automne éternelle ô ma saison mentale
Les mains des amantes d'antan jonchent ton sol
Une épouse me suit c'est mon ombre fatale
Les colombes ce soir prennent leur dernier vol

Apollinaire, in Alcools.

Anonyme a dit…

Et Baudelaire, ses spleens et son ideal ? Ici, surtout les deux dernieres strophes...

Elevation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

Baudelaire

A ce propos, je viens de decouvrir THE site web sur Baudelaire... Lui qui aimait les correspondances, il apprecierait le soin avec lequel chaque poeme resonne avec chaque oeuvre picturale... Un regal. Allez jeter un coup d oeil :

http://www.poetes.com/baud/index.php

Andrea a dit…

Fort jolis poèmes qui me rappellent mon heureuse année de Première L passée à écouter avec ravissement les cours de la meilleure professeur de français que je n'ai croisé Mme Pichelin :) et que je tiens entièrement responsable de la bonne surprise des épreuves de juin.


Puisque on fait l'apologie de l'automne...

Les sanglots de l'Automne - (Paul Verlaine)



Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure

Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ; Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m 'emporte De-ci, de-là,
Pareil à la
Feuille morte.

(Poèmes saturniens)