dimanche 24 juin 2007

Andrea Corr ~Ten Feet High (critique, et promis-juré, après je vous laisse tranquille...au moins jusqu'au prochain single !:p)

Règle bien connue:
-Lorsqu'on entretient de grandes espérances, on est fatalement déçu.
-Lorsqu'on s'attend au pire, la moindre particule, qui sort du lot, vous arrache des sourires béats de contentement.
Une force de la physique de la subjectivité auquel le premier album de la demoiselle la plus charismatique et médiatisée de mon quatuor irlandais n'échappe malheureusement pas.

En vérité, l'annonce de ce disque solo ne m'avait guère réjouie... Si Andrea est la figure de proue des Corrs, à l'instar de Jim, elle n'était pas à l'origine des meilleurs décisions artistiques du groupe (Mutt Lange, Summer Sunshine, une tendance à n'écrire que des chansons comportant le mot "love" etc.), là où Caroline et Sharon garantissaient la petite part d'irishitude de la famille.
Et c'est donc avec prudence, que j'ai fait l'acquisition de Ten Feet High via Itunes, qui le diffusait avce 5 jours d'avance sur sa sortie physique.
Bon point : Andrea concevait cet album comme un recueil d'histoires, et de ce point de vue je ne peux que m'incliner devant la variété de l'album, où chaque chanson baigne dans une atmosphère, qui lui est unique, et pour quelques unes d'entre elles basculent dans la "fanfiction/fantasme" le plus délicieux !

Bon point : la miss voulait faire tout sauf du "The Corrs" et cet objectif est incontestablement atteint, pas un pipeau ou un violon mélancolique en vue...

Mauvais point: ...simplement l'envol ne prend pas :-( qu'on ne se trompe pas, le disque est agréable à écouter et se laisse écouter hein...seulement y'aurait pas eu marqué Andrea Corr sur la pochette, je n'aurais jamais pris le temps et les sous de me pencher sur ce disque. Est-ce la production un brin datée et dance de Nellee Hooper ? Bon nombre de titres manquent d'un vrai souffle sacré, d'une âme, d'une émotion, d'une passion qui bouscule comme le faisaientt Only When I Sleep, Borrowed Heaven, ou Forgiven Not Forgotten.

Mauvais point : Andrea ne nous livre que 11 chansons et un malheureux affreux remix de Shame On You, justement shameful soit une malheureuse galette, qui n'excède pas 38 minutes >________<
Mauvais point : une quarantaine de fois, où Andrea répète le mot "L.O.V.E", à quand un peu de diversité ?
Conclusion : une expérience intéréssante mais inaboutie. Du talent, Andrea en a, mais plus d'éfforts elle aurait pu accomplir pour rendre ce début mémorable et lui laisser la chance d'avoir une suite. Bref, les fans des Corrs seront destabilisés, les autres seront-ils convaincus ?




Dans le détail :
1)Hello Boys 7/10 : la première fuite de l'album, et elle causa un vrai outrage dans la communauté corséènne de par sa rupture avec la doxa pop-folk, à laquelle nous avait habitué les Corrs. Personnelement, je trouve que c'est une des meilleurs réussites de l'album, musicalement et narrativement( le racolage sur la voie publique) . Une orchestration solide avec une guitare électronique, qui règne sur le tout, et une voix mise en scène et au service de cet hommage aux prostituées. Sur un fond musical, qui rappelle lointainement Dépèche Mode, Andrea se fait sensuelle et vulgaire. Why not ? Sauf que les fleurs de macadam, la benjamine des Corrs leur avait déjà consacré deux chansons bien plus poignantes, Love In The Milky Way et Somebody For Someone.

2)Anybody There 4.5/10 : deuxième fuite et franchement même de l'entendre en entier, elle m'ennuie toujours autant tant la mélodie est répétitive. On a l'impréssion qu'Andrea joue volontairement une comptine enfantine sur son piano, qui lorsqu'il n'est pas noyé par le synthétiseur constitue le moment de grâce de cette suite post-rupture de Humdrum. Pourtant de cette angoisse de la solitude, de ces "Could anybody dare (...) I hear your voice, with a smile, telling me I'm wasted "et du récomfort que peut amener la routine, on aurait pu faire quelque chose de sympathique car des chroniques amères de la vie quotidienne, Andrea sait faire. I Never Loved You Anyway était la chanson méchante à souhait.

3)Shame On You 5.5/10: quel gâchi, le texte le plus réfléchi, le politiquement engagé de l'album et de la demoiselle, massacré par un rhytme dance et des soupirs en fin de chanson insupportables. Pourtant, cette évocation sombre et graphique de la guerre et des tranchés de 14-18 pouvait dégager l'émotion appropriée. Peut-être que si une tournée se fait, une interprétation au piano lui rendra davantage justice.
4) I Do 4.75/10 : L'OVNI de cet album. L'idée d'illustrer cette comptine onirique sur le mariage de conté de fées, du grand jour idéal avec robe en blanc de princesse, de confetti, avec une boîte à musique, avait de quoi séduire. Malheureusement les deux minutes (argggghhhh) que durent la chanson sont sabotées par les 45 secondes de "I love you" lancinants d'Andrea. Faire des rimes est un art délicat mais ce n'est pas une excuse pour construire une chanson racourcie sur une anaphore gnan-gnan. La musique n'est pas un sujet du JT, une ritournelle peut durer plus de trois minutes sans endormir son auditeur !

5) Ten Feet High 8.5/10 : chanson éponyme de l'album et sa merveille, qui m'encourage à ne pas regretter mon achat. Une des rares mélopées, où l'on sent du sentiment, de la peine, de la rage, de la désolation. Ecrite sur une fin (cf. #2, #10), Andrea n'y cache pas sa tristesse, en cela aidée par une mélodie, dont les notes de piano et les envolées ne sont pas sans rappeller la ronde triste de "Closer". Les cordes, qui accompagnent les refrains, font de cette chanson un titre que les Corrs auraient pu composer, ce qui explique sûrement ma partialité! Avec No Good For Me, le sombre duo mortifère Forgiven Not Forgotten-Heaven Knows, Baby Be Brave et When the Stars Go Blue, elle est à ranger dans les complaintes, qui m'émeuvent énormément.
6)Champagne For a Straw 6.5/10: le gros délire de l'ensemble, une délicieuse satire du monde superficiel et cruel des célébrités et leurs déboires: liaisons, chirurgie esthétique, alcoolisme et mini chien, qui crie "Paris Hilton". Lointaine cousine de Give It All Up, elle lui emprunte sa trompette et les "hmmm, it's hollow in here" donneraient presque des frissons.
7)24 Hours 4.5/10: la chanson inutile de l'album. Je ne comprends ni la philosophie des paroles, où Andrea souffre encore d'une grande crise de répétionisme aigu, ni le but de la mélodie. Dommage, l'acoustique partait moins dans tous les sens et les 15 secondes de la version studio promettaient autre chose.
8)This is What It's All About 5.5/10: La chanson douce, à la guitare acoustisque et une des plus longues...mais qu'est-ce que je m'y ennuie. Andrea a du mal a touché les notes hautes, et je préfère quand elle ne chante pas , où seules les cordes de la guitare me bercent. Autre source d'agacement, à l'encontre de ce récit des premiers instants au réveil lorsqu'on nage entre le sommeil et la conscience, les mous "Ity's about yooooooooooou and mmeeeee in looooOOOoove", ça ne marchait pas pour le #4, ça se vérifie ici.
9)Take Me I'm Yours 7.5/10: la reprise du lot, où Andrea se transforme en Kylie Minogue. une pop-dance gratuite, qui met de bonne humeur. Les paroles allusives amusent énormément l'amoureuse des voyages que je suis. "I've come across the desert /To greet you with a smile My camel looks so tired (^^)/It's hardly worth my while/ To tell you of my travels /Across the golden East "
10)Stupidest Girl in the World 7.75/10: un hymne mineur de par sa mélodie, volontairement ordinaire, mais à l'image de Closer et Baby Be Brave, cette humilité la rend chère à mon coeur et soulignent ses paroles, qui raisonnent en moi. Un portrait, que je ne connais trop bien, de tendances à l'autodestruction des équilibres laborieusement mis en place. L'éternelle tentation de la table rase...
11)Ideal World 6/10 : je suis très partagée sur cette chanson, encore trop courte dont l'orchestration au violon dans ses dernières mesures me charment. La mélodie m'ennuie mais j'aime son concept :son univers littéraire puisque c'est un hommage aux personnages de Joyce et le texte montrait une certaine prise de risque dans l'écriture.
12) Shame On You Radio Cut (alias le remix épouvantable) 3/10: épouvantable justement...inutile, insignifiant, creux, inproductif etc...Un réel douzième titre aurait été le bienvenu >_____<
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Félicitations à ceux, qui sont encore avec moi !

ps : la curiosité épidémique du jour, qui fait augmenter vertigineusement les visiteurs, concerne des indices sur la quatrième saison de Grey's Anatomy, va quand même falloir attendre quelques semaines encore, désolée

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vais marquer les chansons que tu as bien notées sur un bout de papier et les écouterais qq part ou les téléchargerais d'une façon ou d'une autre pour voir ce qui échappe au carnage.

Sinon, bien dégouté que G's A ait diffusé "make this go on forever", j'aimais bien que ça soit ma petite chanson préférée du groupe que personne ne connait ou presque. Enfin, je pense...

Andrea a dit…

dans mes bras autre fan de Make this go on forever !!! le dernier album de Snow patrol regorge de bonnes choses mais quand j'avais entendu cette chanson il y a un an de ça maintenant, j'ai eu un véritabl coup de foudre...

Le paino, les coeur, le rhytme lourd, désespéré et lancinant...

Il faut dire que Snow patrol est vraiment devenu fournisseur de la bande originale de GA, manque plus que Shut Your Eyes et Set the fire on the third bar et le tour sera joué^^

Un peu plus bas, j'avais mis en lien, une vidéo, trouvée sur youtube, qui parodie ce que pourrait être la 4ème saison de GA. Elle ne manque pas de sel!