A nouveau cette entrée sera un peu désenchantée comme le sont la plupart des pages que je grifonne quand je m'essaie un temps soit peu (maladroitemnt) à l'introspection. Peut-être est-ce cette année supplémentaire qui pèse sur mes épaules (quelle symbolique peut-on trouver dans 22 ans ?^^;), les nouvelles venues d'Irlande qui raidissent mon coeur et tout ce que j'ai vu et entendu en Pologne dont une des conséquences est de faire resortir la vanité et la petitesse de ma mélancolie.
Je me souviens mettre plainte à une oreille attentive fin décembre de m'être alliénée par mon silence les confidents qui comptaient le plus pour moi, d'avoir subreptissement largué les amarres pour pouvoir me perdre sans les tacher de mes réflexions grises. Peur de leur jugement, de leur pitié, de leur lassitude devant ces abcès que je ne perce pas et qui durent depuis ces longs mois.
Maintenant, je peux lui sourire et lui faire part de ma "libération".
Jeudi dans le bus reliant Lublin à Cracovie puis dans la chambre 208 de l'Astoria, le masque est tombé. A y réfléchir cette fin était inéluctable, il n'y a que moi, toujours, pour y être aveugle. Fabienne a ouvert le bal puis Sarah avec ses rires s'y est engoufré avant que de manière surprenante Noémie rejoigne notre petite chorale de chuchotements et aventures secrètes et sans crier gare je me suis vue grossir leur rang dévoilant mon récit devant un auditoire plus qu'attentif (voire préssant même si sans Cécile et ses demandes il n'y aurait pas eu de soirée de ses alcooliques sentimentales anonymes où nous avons passé des larmes de rire aux sourires entendus en écoutant le récit noctambule de Fabienne à la naiveté désarmante et enrageante à Sarah, sa valise de 28kg, la plage de Tel-Aviv et le concours de perches étalées sur deux semaines entre Paris, Israel et Cracovie, la musique d'ambiance composée et interprétée par Cécile et les "Oh" Winnien de Noémie). C'était, je crois, une sorte de cooptage entre membres.
Pour la première fois depuis des semaines, je me suis sentie plus libre, respirer n'était plus aussi dure et rire de ses propres folies agréable. De même que leur attention et curiosité, leurs commentaires m'ont émue. Aux racines même du conte, elles ont entrevu les déchirements présents (the failure). Leurs opinions avaient le tranchant de l'ignorance et l'acérité de la spontaneité. Et même si le coeur me manque encore pour reconnaître que derière ses propos, il y a beaucoup plus de vérité que je ne l'accepte, je prends conscience de ma cécité.
-pourquoi ai-je toujours eu une conduite de crèpe?
-pourquoi me suis-je comportée en loque ?
(l'interrogation 2 étant complémentaire de la 1ère, le coté rassurant c'est que si j'ai bien compris Cécile a le même problème)
Il y a eu aussi des interrogations plus spontanées qui ont ravivé des doutes en moi en particulier la franchise abrupte de Noémie (et j'aimerai croire que tout puisse se réssoudre aussi facilement!) et le cri du coeur syndiqué de Cécile, rouge dans l'âme.
Finalement, "will I ever be free?". Je ne sais car pour le faire, il faudrait dire adieu à une chimère que j'ai poursuivi avec une ardeur consumée. Ce n'est pas la première fois que je commétrais un tel acte, je l'ai fait avant mais ce n'est pas uniquement la peur du vide qui me maintient au dessus de l'abîme, c'est le sang que j'aurais sur les mains, c'est ce passé qui même s'il fut hanté par des larmes (et elles ne furent pas que miennes) rayonne de quelques joyaux, des bons moments, de la complicité fusionelle d'autrefois scéllée dans l'étreinte de cette trahison, ce sont des signes contradictoires qui me chassent ou m'attirent, ce sont ces indécision et prudence de toujours qui m'enchainent, cette culpabilité de la loi du talion que j'applique.
The truth is, I'm waiting for the stroke of doom.
1 commentaire:
Pour les crèpes, c'est très simple, tu as toujours eu un faible pour cette spécialité bretonne, surtout les salées, si je ne m'abuse :)
Pour le reste, que tu ais entrouverte une porte de sortie et c'est aussi mon coeur qui se soulage quelque peu...
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