lundi 11 mai 2009

Fifty Five Falls

"So do you know I’m a dancer now
With red painted lips, and a jezebel crown
So have you heard, I’m a singer now
With reliquary eyes, and a diadem frown"

Avec mes deux rendez-vous au Stade de France en vue, Mimi et Saint Bono 'je vais sauver le monde' (dédicace à Helena S. de DCU), il était temps de dérouiller mes réflexes de groupie expérimentés pour la dernière fois avec Coldplay. Un retour tardif au bercail, qui résonnait des ondes de France Inter, m'a soufflé l'idée de mon nouveau pèlerinage musical. La radio consacrait sa tranche de 22h30 à 23h30 à Marissa Nadler, une jeune chanteuse de folk américaine de 28 ans, à la voix stupéfiante.

Cette fille spirituelle de Mylène Farmer, pour les textes très portés sur le deuil, les cimetières, les êtres chers perdus de vue, et Joan Baez pour l'acoustique était en effet annoncée pour un soir au Nouveau Casino de Paris. Ni une ni deux, je suis sautée sur l'occasion.
A retenir pour une prochaine visite au Nouveau Casino, ne pas se presser pour assister au clou du spectacle. Avant d'en arriver à Marissa, il a fallu affronter Peter Broderick et Lisa Papineau. Des jeunes bourrés de talent mais un peu trop "conceptuels" pour moi... (comprendre des idées surprenantes sur scène mais musicalement ça ne suivait pas toujours). Peter, p'tit gars en chemise à carreaux, était très sympa et jouait tour à tour de la guitare, du violon, de la scie ou du piano et pour pallier à l'absence de musiciens additionnels s'enregistrait en direct et recommencer plusieurs fois le même morceau avec un instrument différent pour chanter ultimement sur une bande complète. Il était vraiment content d'avoir du public et nous parlait beaucoup, nous gratifiant pour la fin de sa session d'une sortie dans la foule armé de grelots.

Lisa P. était moins mon genre, beaucoup plus rock et braillarde : la batterie et la guitare électrique couvrait totalement sa voix. A noter qu'elle se démenait beaucoup sur scène avec des chorégraphies rigolotes aux savants déhanchements.

En qualité de "top act" miss Nadler est arrivée en dernier sur scène. La demoiselle, longs cheveux noirs légèrement ondulés et robe blanche, chante aussi cristalinement que sur ses albums et lorsqu'elle est seule à jouer le son est formidable et acoustique à la perfection, ce qui dans une sale de 100 m² est un délice.


Les arrangements ne sont pas forcément différents que sur les disques même si parfois elle fusionne deux chansons mais cela est assez poétique de la voir de si près, on a l'impression qu'elle nous hume une berceuse.


Toutefois très concentrée sur son chant et sa guitare, Marissa oubliait parfois de (ré)chauffer son public. La pauvre était excédée par le mauvais rendu son de son bassiste, très mignon car complètement subjuguée par elle, et cherchait tout le temps sans le trouver le verbe "s'appeler" pour présenter ses titres. Il y a eu même un petit moment de flottement lorsqu'un admirateur transi s'est excusé de ne pas lui avoir apporté de fleurs, réponse de Marissa, qui se désaltérait à la Heineken, "flowers are for the dead".


Ceci dit, la demoiselle est quand même restée après le concert pour signer des autographes tandis que ses vinyles et cd s'arrachaient. Du coup j'en ai profité pour demander sa signature, pour le rajouter à ma collection aux côtés de ceux de Sponitz, Bryan Fuller, Cousture et Bill Clinton. Évidemment pendant qu'elle s'exécutait, je ne savais pas quoi dire alors j'ai fait ma meilleure imitation du poisson rouge.

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