dimanche 15 mars 2009

Un Suisse à Paris

Pas beaucoup de pâtes de mouche à semer en ce moment, entre un coup de froid persistant qui m'a bloqué le nuit puis la gorge et des soirées passées à humer l'air parisien qui s'emplit de printemps, je néglige un peu mon chez moi (et beaucoup ma bimbo).

Dans un grand moment antiprocratination, j'ai accompli dimanche une bonne résolution en allant déambuler dans l'exposition Robert Frank au Jeu de paume. Y avait été entreposées les deux séries qui ont fait la gloire du photographe d'origine suisse. Ses clichés de l'Amérique "profonde" pour laquelle il bénéficia d'une bourse de deux ans de la fondation Guggenheim et son portfolio sur le Paris de l'après-guerre.


Et sans conteste, mes suffrages vont à ce beau reportage sur les routes désertées des Etats-Unis et ses drives-in. Au fil de ces 80 clichés, c'est l'Alabama, le Tenessee, New York, Los Angeles, Houston, le Dakota, la Floride qui défilent devant nos yeux. Des instants à la Doisneau pris sur le vif : une jeune star livide sous le jet des projecteurs, une voiture bâchée devant une residence somptueuse de Miami, une serveuse épuisé d'un restaurant routier, les rangées de voiture d'un cinéma en plein air, les champs de course, un jardin publique de la Nouvelle-Orleans, les pieds de ce commissaire sur son bureau. Les gens se faufilent le plus naturellement possible dans les cadrages de Frank. Son euvre m'a beaucoup rappelé les sensations éprouvées à la lecture de"Sur la Route" de Kerouac. Pas par hasard puisque Robert Frank et Jack Kerouac ont été compagnons d'escapade et que l'écrivain a préfacé le recueil de photos de l'quipée de Frank.


Son portfolio de la capitale est plus mélancolique. Paris sous l'hiver enveloppé de gris et de brouillards, les plaies de la guerre pas encore refermées. Les paysages sont gris et fantomatiques. Frank privilégie les natures mortes du quotidien, de bouquets de fleurs aux chaises délaissées du jardin des Tuileries. Ma mère a été plus touchée que moi, les tirages lui rappelaient la ville de son enfance.



Maintenant pour bien faire les choses, il faudrait s'incliner devant M. Pop Art et braver les foules venus se pâmer devant Warhol et retourner en Egypte admirer "Les portes du Ciel" du Louvre.

1 commentaire:

Ry a dit…

Ah ! Ce serait grandiose ! Je veux retourner au Louvre aussi (bis) *__________*