mercredi 4 mars 2009

Camera obscura 2/2

"Slumdog Millionnaire" : le gagnant insoupçonné de cette saison des récompenses cinématographique (qui a écrasé les favoris du mois de décembre "Doubt", "Frost/Nixon" ou "L'Echange") n'est arrivé à mes oreilles que lorsqu'il a triomphé aux "Spirit independent awards" et que le "Daily Mail" a multiplié les reportages sur son héros Dev Patel qui malgré le début de la gloire acquise dans "Skins" et son premier long métrage rangeait toujours sa chambre à 18 ans (les angles du "Daily Mail" *sigh*...). En soit, je ne suis pas vraiment de Boyle. "Trainspotting" m'avait fait peur, "La plage" déçue seul "28 Jours plus tard" m'avait plu -Cillian Murphy avait pas mal contribué-. Donc je n'attendais pas en trépignant sa dernière oeuvre jusqu'à ce que la bande-annonce passe dans mon MK2 et que je réalise j'avais un apperçu de "the it film of the moment". Et franchement la bande-annonce vibrillonante, à l'image de l'Inde en pleine transformation, ses trains qui s'enfuyaient vers le lointain, la joie de vivre qui semblaient animer les personnages sans oublier le suspense du succès de Jamal à "Qui veut gagner des millions ?", m'a convaincue en 2 minutes 40, même si A-Ha avait été choisi pour l'illustrer.


Et "Slumdog Millionnaire" a tenu toutes ses promesses de "feel good film". Comme je n'ai pas lu le roman dont il est tiré, je n'ai pas eu le temps d'être agacée par l'adaptation. Si la mise en scène de Boyle ne décoiffe pas à la "Benjamin Button" , elle a l'urgence et le dynamisme de Jamal. Pluie de couleurs et de mouvements lors des trois courses-poursuites capitales qui émaillent le film : de l'attaque contre le bidonville à la poursuite d Latika dans la gare et l'échappée du camp d'enfants. Il y a de l'humour, malgré les tragédie qui permettent à Jamal de répondre juste à chaque question, de l'autographe au Taj Mahal. Il y a de la tendresse dans ce personnage qui ne perd pas son innocence, peut-être au pris de la protection de ce grand-frère qui a dû grandir trop vite et qui s'il lui sauve la vie plusieurs et se rachète dans son acte final de libération de Latika c'est au prix de nombreuses trahisons. Il y a des moments insoutenables comme la dureté de cette existence miséreuse, surtout lorsque le trio se fait recueillir par son "bienfaiteur", d'effroi quand on découvre les arrières-pensées du Jean-Pierre Foucault local. Il y a de la poésie comme la scène ultime et incongrue de danse, en hommage à Bollywood.

"He's not that into you" ("ce que pensent les hommes", affreux titre en VF): cela fait longtemps que je n'avais pas eu mon quota de "chick flick" et ce sympathique ersatz de "Love Actually", malgré ses quelques longueurs, a su faire battre mon coeur. Soit à Baltimore une dizaine de personnages essayant de trouvant leur chemin dans les méandres de la carte du tendre. Fil conducteur de tous ces segments et sûrement le plus attachant même si prévisible, la sympathique Gigi qui la trentaine approchant se lamente de ne pas avoir trouvé le prince charmant et enchaîne les rendez-vous galants où l'homme crapeau évidement ne rappelle jamais. Décidée à ne plus se laisser en faire, elle entreprend de pister son dernier prétendant en date et atterrit dans son bar favori. Faute de tomber sur l'affreux, elle se confie à son ami, le barman des lieux, invétéré coureur de jupons, qui va lui décrypter pas à pas les réactions masculines qui aboutissent invariablement à la même conclusion "il n'est pas intéressé par toi" ("he's is not that into you").
Malgré ce titre trompeur, le film n'est pas heureusement une charge contre les hommes. Il dissèque avec autant de minutie les réactions parfois contradictoire de la gente féminine, de la femme fatale irrésistible mais fragile Scarlett Johansson, à la maniaquerie de la jeune marriée aux inquiétudes de la bientôt quarantenaire (excellent duo Aniston/Affleck et inoubliable usage d'un pantalon destiné à la poubelle), en passant par la naïveté fleur bleue de Gigi ou la persistance de Connor, agent immobilier aveuglé par Scarlett! Certes "He's not that into you" ne révolutionne pas le genre mais on passe un agréable moment où à l'instar de "Sex and the City" certains "Mr Big" s'amendent.


Prochaines excursions ambitionnées dans les salles obscures :
"Last chance for love"
"Harvey Milk"
"Le Liseur"
"Le code a changé"
"Une nuit à New York"
"The Young Victoria"
"Duplicité"

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