dimanche 30 janvier 2005

Failed attempt (de battre mon coeur s'est arrété)

"Where do you go when you're blue
Where do you go when you're lonely
When the stars go blue, blue..."
Vendredi soir, tu t'es enfermée dans la douche, as méthodiquement vidé ta première plaquette de Xanax, pourquoi la vie valait elle la peine d'être vécu tandis qu'il t'annonçait que dans un an, après cette thèse, il retrouverait pour toujours les rivages de Sfax et qu'il te quitterait? En te réveillant, samedi tu as découvert avec effroi que tu vivais encore et avec la même détermination la seconde plaquette a été engloutie pour que la souffrance de ces dernières semaines, de ce mensonge d'un an cessent enfin, la honte de ce marriage blanc que tu portes dans ton coeur depuis ce mois d'avril...
Sans l'intervention prompte de Magali qui t'a emmennée à l'hôpital avant que tu ne perdes connaissance , il aurait été trop tard.
Je ne pourrais jamais te jeter la pierre, lorsque le sol cède sous nos pas, qui ne s'est jamais laissé prendre au piège de ses idées noires, écoutant leurs murmures inquiétants?... Ces tentations, le valium à portée de main je les ai nourries il y a longtemps...
Mais pour autant que je comprenne, mon coeur aujourd'hui s'est arrété de battre lorsque ta confession a traversé la barrière de tes lèvres... Pour la première fois, j'ai réalisé que cette vie elle pourrait très bien être sans toi et cette pensée elle ne m'est que trop insupportable, je ne peux pas vivre sans toi, "ce serait une catastrophe", je ne peux admettre que tu déposes les armes toi qui m'as toujours guidé, pour laquelle je ne me suis jamais inclinée en me disant que si tu arrivais à bout de tous ces démons, je n'avais aucune raison de ne pas vaincre les miens, j'avais des amis et surtout une famille -ce manque qui te ronge-..., tu emporterais avec toi un peu de mon âme et le froid acheverait d me consumer, car devant toi je tombe le masque, je ne joue plus, je n'ai pas "peur" de mal faire, d'être ridicule. Si tu pars, what will become of me ? Je sais que cette pensée est égoïste mais c'est la seule promesse que je peux faire, ma dernière excuse, mon dernier argument pour te convaincre que la vie vaut encore la peine d'être vécue. Non tu ne seras jamais seul, un jour quelqu'un viendra et il te traitera bien, mieux que LUI, il ne te servira pas de toi mais these words sound so empty to you...
Il y a 48h, j'ai failli te perdre et je n'ai rien fait, pour sûre je m'inquiétais de ton silence mais mon optimisme me disait que tout allait bien et que vous étiez occuppés à rattrapper le temps et je n'ai pas appellé. Et maintenant a disparu la certitude que lorsque je me réveillerai, tu seras en bonne santé et parmi nous and there is nothing I can do, juste esperer que tu te souviendras qu'il y a ici des gens pour qui tu comptes: Virginie, Magali, Danièle, David, Jb, moi...
Vale
XXX

3 commentaires:

Vito a dit…

Nous nous connaissons si peu, nous nous sommes croisé qu’une seule fois, et bien que les mots de Constance se rapportant à toi désigne une personne exceptionnelle, quelles paroles soulageantes aurais-je la prétention de t'apporter ?

Et pourtant, j’aimerais tellement par ces présents mots juste et simplement témoigner mon admiration pour la personne forte et formidable que tu es…

Que rajouter d'autre derrière les paroles d'Albi ? Tout a été dit...

Oitsuki

Ry a dit…

Isabelle, chère inconnue,

Si je n'ai jamais osé attenter à mes jours malgré les douleurs, si j'ai déjà souffert de faire souffrir une amitié que je croyais amour, je joins ma voix à celle de Constance, Jean-Baptiste, et Vitony pour une tout autre raison.

Depuis le 27 février 2004, je suis de ceux qui restent. Ceux qui restent après l'amie qui s'éteint, ce soleil perdu pour tous, et après lequel on soupire infiniment, indéfiniment.

Je ne prétends pas, par cette lettre, réagir pour cette autre fois où je n'ai rien fait, rien vu, rien compris que trop tard.

Je sais seulement que je ne souhaite à personne cette survie des premiers jours, de toujours, l'éternelle meurtrissure.

Oh, l'égoïsme bien sûr de vouloir retenir ces chères âmes qui ne cherchent qu'à partir !...

Songe plutôt que tu es lumière. Leur lumière. Mes paroles, sans doute, sont vaines pour quelqu'un qui se croit dans les ténèbres. Je t'en prie, Isabelle, quelques temps, repose-toi sur eux du soin de vivre. Laisse-les recueillir l'étincelle fragile, si précieuse.

Cet horizon que tu vois sombre, ils sauront te le rendre brillants par les sourires qu'ils feront renaître à tes lèvres. Avec le temps.

Donne-toi, donne-leur, du temps.

Si tu veux m'écrire, Constance saura te donner mon adresse.

Marie-Line.

Ry a dit…

Constance,

Accroche-toi à cet amour, à cette peur, et bats-toi pour deux. Sois sa force, pour toutes celles qu'elle t'a données, pour celles qu'elle n'a plus ce jour. Et si elle ne se sent plus rien d'exceptionnel peut-être, toi qui la connais et l'aimes à ce point, tu es le plus sûr garant de la beauté de son âme. Pour le souvenir des temps heureux, la croyance ferme des joies futures, aie l'égoïsme fidèle des temps tristes qui, sans doute, est la plus vraie des amitiés et des constances.

Du courage, je pense bien à toi.

Marie.