Il y a quinze jours doucement bercée par les oscillements du taxi et d'une courte nuit, je ne fus éveillée de ma torpeur, par l'incongru et inhabituelle bruit des sabots scandant l'asphalte, que trop tard pour immortaliser un bien curieux spectacle.
Un fiacre lancé au grand trot dans le couloir de bus, le long des quais de la Seine. La calèche et son attelage indifférent aux automobiles, étaient maniés avec une dextérité inquiétante par son cocher qui se permettait des dépassements et changements de file qui aurait fait rougir un motard. Et tout un coup sans crier gare, voici la BMW, où j'avais pris place, doublée sans effort par les deux équidés et leur chauffeur... Le temps de réaliser l'anachronisme que j'avais contemple, que le moment de magie était depuis longtemps enfui.
Jusqu'à ce soir où une vidéo du parisien.fr m'a fait l'effet d'une madeleine de Proust auditive : le bruit des foulées de galop sur le bitume, la fuite éperdue de ce cheval de la garde républicaine en plein Paris. Dieu merci, malgré les dangers de la circulation, l'échappée haletante s'est bien terminée pour le pauvre animal terrorisé.
Mais en deux scènes, voilà un peu de mes visions de Paris au XIXe (pré-totomobile) qui ont pris chair.
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