Les galets de Roquebrune nous ont donné une furieuse envie de sable et c'est donc sur le conseil du Routard qui mentionnait également quelques bonnes tables que nous avons choisi la cité des citrons (seule région de France où grâce à son micro climat ces agrumes poussent) alias Menton comme lieu de notre première escapade motorisée.
Le restaurant convoité se trouvant dans le coeur historique de la ville, nous avons voulu jeté un oeil sur un de ses monuments les plus emblématiques, la basilique. Ce fut l'occasion de constater quand matière de nourriture terrestre comme spirituelle, toute beauté se mérite et s'arrache à coup de marches irrégulières et glissantes dans des rues serpentines, pour atteindre les sommets de cette cité toute en hauteur, il faut chausser ses crampons d'alpiniste.
Nulle peine d'ajouter cependant que l'ascension en valait la peine pour déboucher sur un beau monument massif d'inspiration italienne avec jolie vue sur la mer et pavage en mosaïque fascinante au milieu des raies de lumière d'un soleil ardent.
Nous nous mîmes ensuite en quête (au cours de laquelle nous nous égarâmes deux ou trois fois) de la Mairie de Menton pour découvrir ce que notre guide nous vantait comme un des plus beaux lieux de la localité : la salle des mariages décorée par le génial Jean Cocteau, himself! qui fréquentant assidûment le Cap-Ferrat laissa de nombreuses oeuvres dans la région.
Cette visite initiatique dans l'univers de ce grand Monsieur nous initia à son style inimitable : lignes devenant dessin, amoureux de Menton, mythologie, yeux en forme de poissons qui déclencha chez F. et moi un véritable coup de foudre et une frénésie Cocteau qui s'empara de nous à chaque ville de la Riviera. La seule touche coctienne qui rencontra notre désapprobation fut le tapis en léopard qui jure avec le reste de la salle, on préfère les lampadaires en forme de plantes exotiques!
Le musée Cocteau s'imposa donc comme une suite logique (moyennant un intermède de quelques jours). Cette antre n'est autre que le petit fort crus mignonus de Menton construit au 17e par le Prince Grimaldi de l'époque (sa dynastie a prospéré entre autre grâce aux taxes sur les exportations de citrons).
Nous eûmes une dernière fois la possibilité de vénérer le Maître à Villefranche-sur-mer où il a décoré à la paraffine la chapelle Saint-Pierre dédiée aux pêcheurs. A noter un hommage amusant au guitariste de légende Django Reinhardt et visiter le lieu permet aussi une bonne action puisque les droits d'entrée modestes finances les retraites des pêcheurs.
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