jeudi 22 septembre 2005

Quand le Nouvel Observateur fait sa une d'un de mes fantasmes... II

Veni, vedi, vici...
Semaine du jeudi 22 septembre 2005 - n°2133 - Dossier
Plus de 15 000 Français à Dublin
Le rêve irlandais Le dynamisme du « tigre celtique » attire les Frenchies : une centaine de milliers d’emplois sont attendus d’ici à 2010
Si vous galérez en France pour trouver un emploi, n’hésitez pas: venez à Dublin ! Que vous soyez diplômé ou non, avec ou sans expérience, ici, il y a du travail pour tout le monde. » Sourire rayonnant et tailleur sage, Valérie Blard pourrait illustrer une campagne de promotion pour le dynamisme économique irlandais. Dublin, elle connaît bien. Une simple maîtrise de LEA (langues étrangères appliquées) en poche, cette jeune étudiante de Tours a débarqué ici il y a onze ans pour un simple stage. Emballée par cette capitale à taille humaine, elle décroche un premier job dans une compagnie aérienne: opératrice au centre d’appels. « A l’époque, le call center était un passage obligé pour tous les étrangers. » Quelques années et deux emplois plus tard là voilà, à 34 ans, responsable finance et comptabilité chez Yahoo!, cadre presque sup, à 45 000 euros par an, plus un bonus : « Jamais je n’aurais eu une carrière aussi rapide en France. Ici, on ne vous demande ni un super-diplôme ni dix ans d’expérience avant de vous faire confiance. » Arrivé à Dublin il y a un an, Bertrand Hugo, lui, a exercé mille petits boulots avant de lancer sa propre entreprise de bâtiment: « Le marché est en plein boom, et c’est tellement plus facile. Il y a un véritableesprit d’entreprise. »
Pas de doute: ici, avec plus de 5% de croissance et moins de 5% de chômage, l’euphorie est palpable… Dans ces pubs bondés, véritables pivots de la vie sociale, où jeunes et vieux, riches et pauvres, Irlandais et étrangers trinquent ensemble, dans ces nouveaux restaurants chics pleins à craquer, dans ces magasins de luxe qui recrutent à tour de bras et transforment cette grosse bourgade provinciale en capitale européenne branchée. Dopées par une fiscalité ultra-attractive, les grandes entreprises informatiques ont fait de Dublin, voilà dix ans, la capitale européenne du high-tech. Biotechnologies, centres de traitement financiers, services de hot-lines ont suivi.
Ceux qui pariaient sur un essoufflement du « tigre celtique » avec l’explosion de la bulle internet et la concurrence des pays de l’Est se sont trompés: d’ici à 2010, le pays devrait générer de 90 000 à 120 000 emplois. Face à la pénurie de main-d’œuvre, les représentants du patronat courent la planète pour attirer les candidats à l’immigration. Pour peu qu’ils sachent se débrouiller en anglais, les Français ont tous les atouts. Ils seraient aujourd’hui de 15 000 à 20 000 à Dublin, soit 1% de la population d’après l’AFI, l’Association des Français en Irlande. Et le flux se poursuit. Laurent Girard-Claudon, qui a créé à Dublin le cabinet de recrutement Approach People pour les candidats français, le confirme. « Finances, informatique, service clientèle, ventes… il y a des postes à prendre dans tous les secteurs », affirme ce jeune entrepreneur de 27 ans. En cinq ans, il a déjà placé 700 candidats dans des entreprises irlandaises et dispose en moyenne de quelque 150 postes à pourvoir.
A 34 ans, Habib Rhissassi ne rêvait pas d’exil: bardé de diplômes, ce jeune Français d’origine marocaine cherchait un poste de consultant commercial en France. Malgré sa thèse en informatique et son expérience internationale, pas de réponses. « Mon CV a été consulté 500 fois en France et je n’ai eu qu’un entretien en un mois. Je l’ai mis sur deux sites de recrutement irlandais: le téléphone sonnait 5 fois par jour. » Une semaine et deux entretiens plus tard, il décroche le job de ses rêves avec prime de déménagement, excellent salaire et bonus en prime. Son origine maghrébine, qui – regrette-t-il – « lui a fermé les portes des carrières commerciales en France », a plutôt été un atout en Irlande.Bien sûr, ce nouvel eldorado a ses points noirs: un coût de la vie prohibitif. Comptez 30% de plus qu’en France pour le budget alimentation. Quant aux loyers, ils sont peu ou prou parisiens: avec des chambres qui se louent en moyenne 400 euros par mois, la co-location est un passage quasi obligé pour les jeunes qui débarquent. « En revanche, on trouve très vite un nouveau toit, sans fiches de paie ni caution », dit Jamila, 23 ans, employée dans un centre d’appels, qui loue, pour 500 euros par mois, un tiers de son salaire, une simple chambre dans un appartement qu’elle partage avec deux Irlandais. « Ici, l’argent file. Mais les salaires sont corrects, les relations de travail agréables. On sent que ça bouge. Je vais revenir bilingue. Quand je vois des jeunes tourner en rond, en France, je me dis que ça valait vraiment la peine. »
Natacha Tatu
L’Irlande, mode d’emploi :
Se renseigner sur le site de l’Association des Français d’Irlande (AFI); http://www.afi@ie/Avoir au moins 1 500 euros d’économies.Un CV en anglais sans fautes d’orthographe. N’hésitez pas à détailler vos expériences professionnelles, le poste que vous recherchez…Se munir d’un téléphone mobile avec un forfait local.Ne pas contacter directement les entreprises. Déposer son CV dans des cabinets de recrutement.Consulter deux sites utiles: http://www.approachpeople.com/ (spécialisé dans le recrutement de Français), 0820-29-20-12 et http://www.daft.ie/ (pour trouver un logement).

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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