lundi 2 juin 2008

"Freedom" - Grey's Anatomy retrouve ses racines

Tous les mois de mai voire les ides de septembre, c'est la même histoire. Déterminée et échauffée grâce à des postes de bandes-annonces et rumeurs multiples, je me dis que je vais signer un billet sur Grey's Anatomy, qui a le mérité pêle-mêle de constituer ma mine de découvertes de nouvelles chansons, le seul feuilleton dont je suis capable de suivre la diffusion hebdomadaire et qui oscille entre tellement de registres que l'on peut toujours trouver midi à sa porte dans cette ovni à consonnance "bridget jonesienne" (actes médicaux, humour, analyses psychologiques à deux sous, prince charmants en déroute etc...).

[Si Dr House est devenue ma série de prédilection, j'ai promis de ne pas la regarder sans ma mère et en VOST, et vu que nos emplois du temps se croisent dans un chaos sympathique, notre avance est limitée. Lost, le temps passant, a eu du mal à me motiver. Heroes, Ugly Betty et Pushing Daisies dont le créateur est un coeur (ai pu discuté avec lui à Paris en mars), la fin de Gossip Girl restent de bonnes résolutions télévisuelles remisées aux vacances et au jour où je saurai faire mes nuits et profiter de mes journées].


***SPOILERS***


Bref l'année dernière le Season finale de Grey's m'avait secouée tant il explosait tout en vol, un joyeux jeu de masssacre, complètement incohérent au niveau du devéloppement des personnages, mais qui trouvait une certaine résonnance émotionelle en moi. Ce séisme avait aussi le mérite de forcer Shonda Rhimes à faire table rase de toutes les erreurs développées dans la saison 3. Par dessus tout, il y avait le délicieux et ambivalent "I'm free" de Sandra Oh, soulagement et désespoir qui se mélaient dans une symbiose parfaite.

Simplement un début de saison 4 décevant avec la poursuite de l'improbable liaison entre George (très déservi par la 3e saison) et Izzie, la rupture mais pas rupture n° 15689 de Derrek et Meredith, Lexie un vulgaire souffre douleur, ne m'inspira pas à prendre la peine d'ouvrir un formulaire blogger et d'y consigner mes idées. Et puis la "Grève des scénaristes" arriva et avec elle l'opportunité pour chaque créateur de shows de se laisser aller à une profonde méditation sur l'avenir de leurs rejetons. Des semaines de réflexion qui permirment à Shonda Rhimes d'atteindre la sagesse et daccoucher d'une fin d'année, qui fleure bon la saison 1, où l'optimisme et une certaine continuité psychologique reviennent.


J'ai su que le bon vieux Grey's était de retour lorsque Cristina a énergiquement remis Hahn à sa place et retrouvé toute son acidité légendaire... Pendant toute la moitié de la saison, j'ai trouvé que les portions servies à Oh étaient minuscules même si sa Cristina déprîmée était touchante et logique. C'est non sans soulagement qu'elle a également oublié son hostilité contre Lexie et s'apprête à s'appliquer à elle même les conseils pédagogiques du chef à Hahn. Et la mention de Burke, même en photo était la bienvenue, on le recroise tout aussi impitoyable et arriviste qu'il y a quatre ans.


George redresse la tête et retrouve une certaine éthique et ambition.


Pour la première fois depuis longtemps, les patients m'ont touchée. Difficile de rester l'oeil sec devant ses adolescents en phase terminale de cancer et la faveur qu'ils demandent à Derrek est pour le moins inhabituelle et montre le retour de l'exentricité dans Grey's. Rassurant de voir qu'à Seattle Grace, on bosse aussi (on ne fait pas que marivauder avec ses collègues) et l'essai thérapeutique montrait tout le monde au travail même si son taux de réussite fait froid dans le dos. L'admninistration fut vraiment patiente avec eux. Le jeune homme bétonné et la petite sortie starwarienne occasionnée vise juste également.


Surtout Meredith et Izzie, qui ont connu les évolutions et les traits de caractères les plus erratiques retrouvent une consistance. Meredith se fait soigner et progresse enfin devenant capable de prendre une décision une bonne fois pour toute. Le plan d'architrecte en chandelles était "over the top" mais il fallait bien cet acte de foi pour signer ce renouveau. Et la course poursuite "champagne mais où est Derrek ?" met le coeur du spectateur en émoi. Pour une fois, Derrek a tiré lui aussi les leçons du passé et s'en va parler à Rose. La tenative de suicide d'Ellis explique enfin la tentation de la mer des mois précédents et lorsque Mérédith revit la scène trente ans après dans sa cuisine -un parallèle bien amené- on comprend tout ce qui a pu être détruit mais aussi qu'Ellis n'était pas un monstre.


Izzie redevient un médecin et non une princesse au coeur d'artichaut qui succombe pour le premier patient ou pote venus. Elle récupère ce qui lui revient de droit -la clinique-. Sa scène de réconfort avec Alex sonne juste, vraie. C'est l'ambiguité, le moment gris de la saison comme l'était la déclaration d'indépendance de Cristina. La tendresse que lui demande Alex met mal à l'aise tant la résistance, la tension, le chagrin qui entourent leur étreinte sont puissantes. Il ya de la pitié, de la compassion dans ce baiser, qui ne sont pas les ingrédients de la "bonne décision" et en même qui pourrait ne pas céder à une telle demande? Deux sollitudes qui se réunissent pour un soir et peut-être plus..., un moment de trouble comme on en rencontre et enfin un Alex qui lève le voile sur son enfance.


Mark change et montre son bon coeur (qui ne se résume pas à son narcissisme) et sa vulnérabilité. Unique célibataire du lot (Shonda osera-t-elle un jour l'associer avec Cristina afin d'épuiser toutes les combinaisons possibles, retombant dans le ridicule?), il en est le dindon de la farce alors qu'il incarne peut-être la métamorphose la plus sincère.


Callie et Hahn, why not même si la visite d'Addison l'avait tellement amené que l'effet de surprise était innexistant. Chaque série, qui se respecte, a son couple gay imprévisible de Buffy à Urgences en passant par Desesperate Housewives et Dr House (une partie du charme des interractions de Greg et Wilson passsent par leur rapport de vieux couple^^). Au moins, Callie sera bien mieux traitée par Hahn que tous ses soupirants, et elle le mérite!


Deux bémols tout de même sur "Freedom":


-->George doit-il vraiment projeter son fantasme Mérédith Grey sur Lexie ?


--> Pourquoi avoir sabordé ainsi le personnage d'Ava ? Comme Addison sous exploitée dans la saison 3 qui voit son idylle avec Alex brusquement interrompue pour cause de spin-off, Ava a une sortie de la série, qui détruit toutes les fondations passées. où étaient la Rebecca matûre qui aidait Alex à réviser et lui disait ses quatre vérités, qui était selon Addison la chance de sa vie ?


Grey's a remis la main sur sa muse, ce qui complique paradoxalement son avenir. Quelle espérance de vie aura cete série maintenant que son couple fêtiche est réunie, comment peut-elle se réinventer sans tomber dans les éccueills de la saison 3 et rester dans la plausibilité de la vie quotidienne ? Je suis cuieuse de voir quelles bottes secrètes les scénaristes ont en réserve.

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