dimanche 10 juillet 2011

Meiner Meinung nach : Lifelines d'Andrea Corr

Avancer son enquête, reprendre le fil de ses écritures... Ce soir je n'ai pas envie d'être sérieuse. Laisser filer les secondes en la compagnie vocale d'Andrea Corr me suffit amplement. Un mois après sa réception, son deuxième album solo Lifelines est un écho plutôt agréable à avoir dans les oreilles.

Musicalement, le synthétiseur a enfin disparu (ce qui était le gros défaut de Ten feet high et Borrowed heaven), les instruments acoustiques sont joués avec conviction et le violon se fait entendre sur quelques pistes. Ne manqueraient que des coeurs féminins plus aériens et on croirait les Corrs de retour.

Le travail d'Andrea sur sa voix entamé pour Home se confirme : plus de sentiments même si les yeahs sont encore souvent là, plus d'aigus.

Les textes ne sont pas les siens puisque Lifelines est un album 100% de reprises mais au moins grâce à cela elle parle d'amour de manière un peu moins fleur bleue. Je ne suis pas raide dingue amoureuse de Lifelines comme je l'ai pu l'être avec Talk on corners ou Forgiven not forgotten mais sur les 15 chansons proposées, cinq tournent en boucle et c'est déjà un ratio plus élevé que pour Mylène par exemple dont je n'arrive pas à écouter la dernière production sans m'endormir (so sad!). Peut-être que mon affinité avec Lifelines vient aussi du fait que partage pour le moment son humeur teintée de bleu. Car ce qui surprend chez Lifelines c'est sa mélancolie dérivant de son répertoire blues-ballade.

1 -I'll be seing you 3.5/5
Quelques notes solitaires de paino pour installer l'ambiance en demi-teinte du disque, une voix lancinante qui proclame la promesse de retrouvailles. L'introduction est courte 2,30 minutes, et il faut quelques écoutes avant de l'apprécier. Comme une invitation à savourer ce disque les yeux fermés, dans son canapé, bercée par les bruits s'échappant de la porte-fenêtre laissée entre-ouverte tandis que la conscience s'enfonce dans un demi-sommeil loin des échos furieux de ce monde. Une chanson pleine de sérénité sur le futur et les voies du hasard.

2-Pale Blue Eyes 5/5
Le morceaux de bravoure/bravitude de l'album. Non seulement la chanson dure plus de six minutes, mais dessus Andrea explore toutes les émotions de Lou Reed qui écrit à son amour de jeunesse : nostalgie douce, des sentiments que le temps n'érode pas dès que la mémoire les recherche, la souffrance, la tentation, la culpabilité et le renoncement. une palette égrenée telle les regrets le long des pizzicati du violon. Parce qu'avec Some things last a long time, c'est peut-être aussi le titre dont les paroles résonnent le plus en moi.

Sometimes I feel so sad./Sometimes I feel so happy,/ But mostly you just make me mad.
Thought of you as everything, /I've had but couldn't keep.
If I could make the world as pure and strange as what I see,/I'd put you in the mirror,/I put in front of me.



3- Blue Bayou 2.75/5
Je n'ai rien d'autre à reprocher à cette chanson, je crois, que mon désintérêt marqué et historique pour le blues. C'est mal je sais, mais incurable je crains. Néanmoins le tempo est joyeux et casse l'ambiance recueillie et lugubre des deux premières pistes. Andrea se voit vraiment en Louisiane !



4-From the morning 2/5
Une des ballade les plus ennuyeuses et gnan-gnans d'Andrea qui comme sur I do se met à annoner le texte avec la voix d'une gamine de cinq ans. Sorry I can't. Mais là aussi un rythme entraînant.

5-State of Independence 4.25/5
Une des trois déclarations rock réussies de l'album. La voix d'Andrea s'anime enfin, se réchauffe, frôle parfois la sensualité, portée par des choeurs masculins et des percussions erratiques. Le tout conclu de manière surprenante par des cornemuses. En concert, cela sera sûrement un grand moment.



6- No 9 Dream 4/5
Jolie reprise de Lennon, la première piste de l'album à avoir été fuitée sur internet par Andrea. La batterie inaugure en fanfare la chanson tandis qu'Andrea s'essaie vraiment dans les aigus tout en répétant le charabia qui sert de refrain à l'ex-Beatles. Et j'aime que phonétiquement ce "to feel" ne se distingue pas vraiment de "to heal". Dans cette hallucination auditive, il y a un souvenir de ces années 70 décontractées.

7-Tinseltown in the rain 4.5/5
Le titre phare de Lifelines et sans doute le plus accessible ce qui en a fait un excellent choix de premier single pour la radio. A l'image de cette ville de lumière, qui fait tourner la tête, la gaieté et l'envie de danser se reflète du titre. Le tout accompagné d'une réaliste touche de cynisme pour cette description du miroir et du tourbillon de la célébrité. One day this love will all blow over
/Time for leaving the parade /Do I love you ? Yes I love you/ Will we always be happy go lucky ?/ Do I love you ? Yes I love you/ But it's easy come, and it's easy go /All this talking is only bravado. Par rapport à la version courte diffusée sur les ondes, celle-ci offre un long solo de violon et les murmures furtifs de Sinnead O'Connor, choriste de luxe !



8- They don't know 3/5
Cette gentille ballade se détache par la pureté des vocalises de la demoiselle.

9-Lifeline 2/5
Titre éponyme de l'album et étrangement assez inécoutable sauf si on a envie de se pendre. L'original était déjà bizarre et franchement la ré-interprétation d'Andrea, même si elle se veut innovante dans les onomatopées ne convainc pas. Heureusement que la fin instrumentale calme le jeu.

10-Tomorrow in her eyes 3.5/5
Ce titre est le pendant d'I'll be seeing you. Même confiance dans le destin mais en plus optimiste, le tout encadré par une douce contrebasse mariée à quelques glissades sur le clavier du piano. Une bouffée d'oxygène entre les deux titres suicidaires qui l'entourent.

11- Some things last a long time 4.5/5
Beaucoup de fans des Corrs ne supportent pas cette chanson qui me bouleverse à chaque fois que je l'entends. Le rythme haché et les paroles simplistes et enfantines prennent tous leur sens quand on sait que son auteur et interprète originel Daniel Johnston est un guitariste schizophrène issu d'une famille rigoriste. Il avait dédié ce titre à son amour évidemment malheureux du lycée. C'est la seule piste dont la VO m'a immédiatement accrochée.Et je dois dire je préfère les interprétations acoustiques et en concert d'Andrea car la version studio est un peu réservée et rance à côté, niveau émotions.



Your picture is still on my wall
I think about you often
I can't forget all the things we did
Some things last a long time






12-You've got a friend 3.25/5
Chanson bonus appliquée pour les acheteurs de l'édition collector. Un rayon de soleil après le lugubre Some things last a long time. La voix d'Andrea uniquement accompagnée d'une guitare est posée et reposée. Cela rappelle un peu certains titres des Beatles. Pause douceur.

13- Tinseltown sous la pluie 3/5
Sympathique exercice de style pour cette version française de Tinseltown in the rain. L'accent et la traduction parfois hésistante d'Andrea est raffraichissante.Et comme chanter dans une langue étrangère faisait partie de mes recommendations de fans, je me sens quasi co-productrice du titre. Dommage que cette adaptation repose sur l'édition radio, un peu moins réussie (sans solo de violon notamment) que la version studio et que le français ne soit utilisé que pour le refrain.

14-The Crytsal ship 4.5/5
Mon coeur a saigné quand il a été annoncé que ce titre serait un bonus pour les utilisateurs britanniques d'Itunes. J'étais très triste à l'idée de voir un des meilleurs titres de Lifeline m'échapper. Car cette reprise des Doors n'a rien d'un baclage, la voix d'Andrea y est envoutante et mystérieuse quand elle réclame "another chance at bliss". Le solo de violon angoissant complète le tableau de cette plongée atmosphérique qui descend en fureur. Je ne comprends pas comment cette chanson a pu être désignée comme facultative.


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