dimanche 27 mai 2012

When Adele meets the Crawleys

Quand j'aime bien une série ou un film, ce n'est généralement qu'une question de jours avant que je ne parcours Youtube à la recherche de montages vidéos finement ciselés leur rendant hommage.

Rayon Downton Abbey, je suis tombée sur la perle rare, qui tendrait presque à détrôner ma référence en la matière, le Make this go on forever dédié à X Files qui me fit tomber sous le charme de Snow Patrol.

Dans le cas de Downton, le Snow Patrol abonde mais ma palme d'or revient à une reprise instrumentale à piano et violoncelles de Rolling in the deep d'Adele.


J'aime la chanson originelle et comme j'adore les cordes, je ne pouvais qu'apprécier cette réinterprétation par The Piano Guys. Mais je ne pensais pas autant tomber sur le charme de leur prouesse. Je trouve que leurs efforts soulignent la furie et la tristesse intérieure de la chanson. Déjà qu'Adèle nous saigne le cœur sans avoir trop avoir à essayer, là c'est le Niagara assuré.

Et la superposition de cette reprise sur Downton Abbey et sur le duo infernal Mary/Matthew est parfait. Non seulement il y a l'idée ingénieuse à mi-parcours de mettre en parallèle leur rencontre et leurs retrouvailles mi première guerre mondiale. La première partie pleine de pizzicati reflète bien aussi ce que furent leurs échanges durant toute la saison 1, un mélange d'ironie, d'insultes et d'amusement. Léger. La seconde partie plus intense et bruyante colle bien au tourbillon de la seconde saison occupée par la première guerre mondiale. Le montage fait aussi la part belle au regard et expressions de Michelle Dockery que je trouve admirable dès qu'il s'agit d'exprimer les sentiments lourds de regret et d'humour noir de Lady Mary.

La séquence dialoguée du début m'émeut beaucoup, peut-être parce que toutes les questions que Matthew et Mary se posent, je me les suis ressassées, parce que sur le moment du visionnage j'applaudissais Matthew de son inflexibilité vu le jeu de patience que lui avait imposé Mary. Pour ceux qui pensent que la dernière scène préfigure un happy-end que nenni ! Certes ils dansent et c'est fort romantique mais la conversation qui s'ensuit est la suivante :

Lady Mary Crawley: I don't know this song.
Matthew Crawley: Actually I rather like it. I think it was in a show that flopped. "Zip Goes a Million" or something.
Lady Mary Crawley: *We* were a show that flopped.
Matthew Crawley: God, Mary, I'm so, so sorry. You know how sorry I am.
Lady Mary Crawley: Don't be. It wasn't anyone's fault. If it was, it was mine.

Bref des dialogues bien mordants à la Lady Mary !
Je vous mets la vidéo à la fin pour ceux qui veulent la visionner même si c'est bourré de spoilers pour la 2e saison.

La même vidéaste a fait une autre vidéo après le Christmas spécial en utilisant Crossfire que j'aime beaucoup mais je vous mettrai juste le lien tellement ça révèle toute l'intrigue.

Pour le plaisir une variation sur le même thème avec Make this go on forever


Sans oublier  le Make this go Forever d'origine :

Welcome to Downton Abbey



Parce que le principe d'une obsession c'est bien qu'une lubie chasse l'autre... Après avoir fait de ce blog un long plaidoyer pour Hunger Games, il est temps que Downton Abbey subisse le même traitement (en attendant des informations concrètes sur l'Embrasement).

Pour les néophytes, Downton Abbey est la série britannique du moment avec Sherlock. Un excellent costume drama (série en costumes d'époque) qui pour une fois n'est pas hébergé par la BBC mais par sa rivale privée ITV.




L'intrigue débute lors du naufrage du Titanic (cette connexion ne pouvait que me plaire!) en 1912. Sur le paquebot des rêves se trouvait en effet l'héritier du titre et de la fortune des Grantham. Robert Grantham n'ayant que des filles qui ne peuvent pas hériter (hello Orgueil et préjugés), ses biens devaient passer à son cousin et son fils qui ont donc la malheureuse idée de partir en croisière. Dès lors, il lui faut retrouver le prochain héritier, un lointain cousin, avoué à Manchester -so middle class comme dirait Violet-. Robert veut aussi protéger ses filles et donc pousse l'aînée d'entre elle à épouser un aristocrate ou encore mieux à garder le titre dans la famille en mariant le fameux cousin, Matthew qu'on ne découvrira que quelques secondes à la fin de l'épisode. Évidemment une telle belle idée ne peut-être que combattue par l'intéressée Lady Mary qui étouffe de se voir dicter sa vie pour elle.

La série - deux saisons et un épisode spécial Noël- a réuni lors de ses débuts en septembre 2010 plus de dix millions de spectateurs. Du jamais vu pour une fiction sur ITV depuis longtemps. Depuis, Downtow a aussi conquis les Etats-Unis, récoltant une pluie d'Emmys bien mérités, qui reflètent  le talent du créateur de ce microcosme, Jullian Fellowes. Le scénaristique du fantastique Gosford Park a à nouveau replongé dans le monde mystérieux et plein de complots de la haute aristocratie et de ses domestiques. Les pérégrinations de la famille du Comte de Grantham et de leurs servants illustrent  délicatement les années folles que furent celles de la première guerre mondiale. Mise en abîme d'un monde -celui des empires centraux- qui s'effondre et d'une nouvelle classe qui prend le pouvoir.

Matthew, des yeux bleus à faire pâlir de jalousie Frodon
Downton Abbey suit ses habitants qui vivent de l'intérieur et chacun à leur échelle cette métamorphose, jamais mieux symbolisée que par la crise de la cinquantaine du châtelain.
Cette vision des tourments de l'Europe à travers une poignée de destins individuels est aussi très émouvante quand Downton aborde la Grande guerre par le biais de ceux qui sont restés derrière. Ces familles qui redoutent la conscription, ces jeunes hommes qui s'enrôlent pour ne pas se faire traîter de lâches, ces femmes qui doivent se trouver une place pour s'occuper et être utiles alors que tous leurs prétendants potentiels se font tuer au front, ces barrières sociales qui s'effondrent car comme dit Matthew la "guerre a le don de distinguer entre ce qui est important et ne l'est pas", la difficile réadaptation la paix venue, le combat pour son indépendance de l'Irlande grâce à un chauffeur subversif...

Ce don pour la narration de la Grande histoire  par la petite est d'autant plus brillant que Downton Abbey offre une brochettes de personnages desquels il n'est pas difficile de s'éprendre, tellement humains et contradictoires.

La perle de Downton Abbey c'est Maggie Smith, qui joue la Comtesse douarrière, la mère du Comte. Une vieille dame bourrrée d'ironie mordante, très attachée à son train de vie, ses valeurs et l'aristocratie et qui passe son temps à chasser les fiancés potentiels pour ses petites filles. C'est jubilatoire de la voir à coup d'aphorismes croiser le fer avec sa belle-fille, l'Américaine Cora, Matthew, le parvenu Richard Carlisle et la mère de Matthew avec qui elle engage une vraie guerilla en jupons.
Sybil, Mary et Edith
Un esprit combatif et impétueux que l'on retrouve chez ses petites filles. La cadette Sybil  qui veut s'engager chez les suffragettes, milite à coup de pantalons de soirée (harem pants) et défend les droits à l’ascension sociale des domestiques de la maison. Petite dernière à qui ses parents, trop occupés à marier leurs aînées, surveillent peu ce qui donnera des résultats étonnants, la guerre finie. Après tout la Révolution commence bien à la maison !

Au milieu Edith, à qui échoue le rôle de vilain petit canard (un peu injuste pour sa jolie interprète Laura Carmichael). Moins belle que Mary, moins rebelle et piquante que Sybil. Dévorée de jalousie à l'égard de Mary, il est fascinant de voir à quel point elle est prête à aller pour se venger, mettant en route des événements dont personne ne mesurera la portée jusqu'à la saison 2.

Matthew et Mary
Et bien sûr, il y a Mary. Sublime, glaciale, contradictoire, séductrice et prisonnière de son tragique moment d'égarement au début de la série. Le prototype de la femme fatale doublée d'une jeune fille de bonne famille qui passe son temps à dissimuler ses sentiments et à prétendre l'indifférence. C'est bouleversant de lire sur le visage de Michelle Dockery cette pléiade d'émotions, on aimerait tantôt la prendre dans ses bras comme Carlson ou lui battre froid comme Matthew, complètement subjugué par sa cousine. Mais entre les deux, ça ne peut jamais marché.

Matthew pourrait inspirer la pitié mais il est aussi têtu, dur et flirteur que Mary (cf leur face à face improbable après la chute de Sybil à Ripon et leur explication le jour de la Garden party). Dan Stevens (Edward Ferrars dans Sense and sensibility mais je ne l'aurais pas reconnu) lui prête ses yeux bleus perçants, son sourire, ses regrets, ses décisions aberrantes. Tantôt attirant en diable tantôt pingouin mal endimanché dans ses habits de soirée (après tout il est résolument middle class), il donne autant de cause d’exaspération que Mary au spectateur.

À ce monde d'en haut il faut rajouter celui d'en bas, celui des servants. Une galerie de personnages aussi frappants et attachants que les Crawleys. De Daisy perpétuellement harcelée par sa chef la cuisinière Mrs Patmore, William qu lui fait en vain les yeux doux, à la douce Anna d'une patience infinie indispensable à Mary, le ténébreux Thomas toujours à l'affut d'un mauvais coup pour enfin ne plus être un valet et sa complice, O'Brien, la dame de chambre de la Comtesse Grantham. Ensemble, ils complotent, complotent, complotent.... (photo) 
O'Brien et Thomas dans une énième conspiration.

À ce petit groupe se greffe Mr Bates le nouveau valet du Comte avec qui il a combattu dans la guerre des Boers. Boitant suite à un éclat d'obus reçu dans la jambe, ses débuts sont douloureux sous l’œil méprisant du personnel de la prison. Mais ce calvaire n'est rien à côté de son lourd secret (hint, hint saison 2!). Sans oublier le surprenant Branson, Irlandais et chauffeur mais surtout militant socialiste et indépendantiste, un étrange mélange !

Mr Bates et Anna
Le seul reproche que je pourrai faire à Downton, c'est le choix assumé de procéder par ellipse chronologique. D'un épisode à l'autre plusieurs mois peuvent s'écouler au cours desquels beaucoup se passe hors caméra. C'est frustrant d'autant plus quand on passe d'un personnage heureux et que l'on retrouve en colère contre le monde entier sans une mention de ce qu'il a fait à l'épisode précédent qui était pourtant énorme. Du coup, il est parfois dur de suivre les évolutions émotionnelles des uns et des autres.

Bref le mois de septembre et sa saison 3 sont dans bien trop longtemps



PS : les costumes de Downton sont sublimes. I'm in love !

vendredi 18 mai 2012

The London spring is coming

"And it's over,
And I'm goin' under,
But I'm not givin' up!
I'm just givin' in."
Puisque le changement c'est maintenant...

Nouveau président
Nouveaux départs au sein de la rédaction ç__ç
Nouvelles expériences  au premier étage
Nouvelles discussions statistiques
Nouvelle grande aventure programmée : The road trip de la mort Texas-Californie (ma propre adaptation du Sur la route à venir)
Nouvelle passion télévisuelle : Downtown Abbey : une palette si vaste de personnages qu'il est difficile de ne pas tomber sous le charme de quelques uns entre la froideur et les mauvais choix de Mary, l'enthousiasme de Sybil, la subversion incarné dans le concept du chauffeur irlandais socialiste chez un comte anglais et sa complicité intellectuelle avec la dite cadette (that I can relate to too much)
Nouvelle chanson fétiche : New York de Snow Patrol *sigh...*
Nouvelles approbations people : Michael Fassbender n'est enfin plus célibataire et s'est casé avec sa partenaire de Shame Nicole Beharie. Comme ils étaient charmants tous les deux en promotion à Paris, je suis toute attendrie (il en faut peu).
Sarah Michelle Gellar et l'autre vampirophile de la télé Anna Paquin attendent des heureux événements (ça fait bizarre pour Anna Paquin qui pour moi a toujours les 10 ans de la Leçon de Piano)
Andrea Corr a enfin accouché de sa fille prénommée Jean comme sa maman ce que je trouve parfait
Nouvelles envies de voyage dans le temps : les années 1910-20. I blame it on Downtown Abbey et mon revisionnage de Titanic
Nouvelles ambitions démesurées en matière de soldes : du jaune et du jaune (et bien trop habillé pour 90% des activités que je mène). Je vais finir comme la Grèce si mes fondamentaux passent définitivement à Ted Baker et Tara Jarmon (la maison qui habille les First ladies de l'Elysée, Kate prends en de la graine !).

En attendant demain à la même heure Londres pour faire provision de courage, de sang-froid et d'inspiration.

mercredi 9 mai 2012

Tenebras lux


"You want a revelation/You want to get right /But it's a conversation /I just can't have tonight /You want a revelation"