mardi 27 mars 2012

Two weeks in the Greek countryside for the soul

A month in the country de JL Carr. Une lecture étrangement appropriée pour une fin de mois mars. Un parfum anglais de Zweig avec une touche finale qui n'est pas sans rappeler La Fièvre dans le sang.
De quoi trouver soutien et force pour le reste de l'année.
Cela ne gâche rien qu'une adaptation cinéma de cette nouvelle existe avec Colin Firth au sommet de sa jeunesse et ridicule avec une petite moustache et qu'elle sommeille encore intouchée dans ma vidéothèque. Un pèlerinage ne va pas tarder à s'imposer.

jeudi 15 mars 2012

Hunger games, dans l'arène du tapis rouge


Lorsque j'ai appris que l'équipe d'Hunger games venait à Paris dans le cadre de son hallucinante tournée de promotion, je me suis dit : pourquoi ne pas prolonger les frissons littéraires que m'avait offert Suzanne Collins par l'adréanaline du tapis rouge : l'exaltation de la photo volée, la satisfaction de voir que parmi les centaines de petits papiers qui seront tendus au dessus des barrières, le sien aura survécu. Curiosité de voir les jeunes stars du film, signe de ma vieillessse, elles ont toute moins de 22 ans à l'exception d'Elizabeth Banks (Effie). Intiguée de voir de près Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson et Liam Hemsworth avant qu'ils ne se fassent happer par le phénomène au risque de devenir blaser. il y a quelque chose d'émouvant à les voir conscieusement et avec humilité, première après première, peu immporte la température, passer trente minute à aller de barrière en barrière et signer livres, photos et papiers. Sans se départir de leur sourire et leur patience.

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Le tapis rouge
De l'ensemble des acteurs présents, celle que j'avais surtout envie de voir était Lawrence parce qu'elle était la seule dont j'avais entendu parler (des extraits de Winter's bone par là, du X-Men le commencement de l'autre) et qu'elle port Hunger Games sur ses épaules. Sa Katniss n'a rien de la froideur et de la moue exaspérante de Bella que Kirsten Stewart n'arrive pas à humaniser. On voit passer toutes les émotions sur le visage de Lawrence : la rage, le désespoir, la sollitude, les faux-semblants... Ai-je aimé le film ? oh que oui, au point d'aller sans problème le revoir ? En soit, le film a un montage, une esthétique, des réferences irréprochables (IIIe Reich pour le Capitole, la dépression des années 30 pour la Veine), la violence est un cran au dessous de sa source originelle mais par le pouvoir de l'image voir des adolescents s'égorger parfois avec jouissance met immédiatement mal à l'aise et fait cogiter bien après que l'on quitte la salle. L'adaptation a quelques élipses qui sont facilement pardonables même si je regrette que la confrontation mutations-Peeta-Katniss ait perdu de sa sauvagerie et de son enjeu (mais Peeta au moins gardera sa jambe).

Si Gary Ross met en avant l'imagination sans borne des maîtres du jeu, encore plus impitoyable qu'un directeur de programme sur une grande chaîne, il met en revanche en sourdine le caractère manipulateur des héros. Surtout Peeta. Pour peu que sa déclaration soit honnête, elle n'est absolument pas désinteressée. Collins le souligne à maintes reprises dans ses romans, le jeune homme a certes des valeurs mais sait aussi lever les foules et ne l'oublie jamais. De même, la fin du drame épargne beaucoup plus Katniss qui contrairement au roman n'assume pas vraiment à son retour dans le district 12 sa comédie sentimentale. Le film passe aussi sous silence le nombre de fois où l'héroîne maintient la charade de la grotte, en espérant un parachute de son mentor retors.

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Les stars arrivent
Toutefois, mes impresssions du film n'étaient pas l'objet initial de cette entrée. Cette avant-première parisienne (j'avais une revanche à prendre sur le fiasco firthien de la Taupe) se déroulait sur les Champs-Elysées au Gaumont Marignan. Je redoutais le pire côté foule : les premières californienne et londonienne laissaient entrevoir des fans par millier. Et je savais que les 2000 billets de la soirée s'étaient vendus en deux heures. Je fus donc heureusement surprise quand arrivant pourtant à la traîne, je ne vois que 300 à 400 personnes attendre derrière les barrières. La circulation des piétons sur le trotoir est encore possible indiquant que les VIP ne vont pas arriver tout de suite. Les emplacements cetraux en face du tapis rouge sont surpeuplé et leur accès est fermé. Espérant que comme à Londres, les acteurs ont décidé d'offrir une longue séance de dédicace, je décide de parier sur un angle entre deux clotures. D'une part je peux m'appuyer tranquilllement et je peux me pencher pour augmenter l'angle de vue de l'appareil.

Les caméras de télévision s'emploient à faire hurler ces demoiselles en prévision de l'arrivée de Liam H. qui fait vraiment bellâtre un peu agacé de loin (possible aussi que comme il sorte et serait peut-être fiancé à Miley Cyrus je sois remplie de préjugés) et de Josh H., cadet de la bande, 19 ans. J'avoue avoir été au départ méfiante sur la qualité de l'interprétation de ces deux jeunes hommes mais Josh H. s'en sort avec les honneurs sous ses faux airs de béat et son manque de charisme hors caméra.
Josh H. On dirait presque moi quand je rédige mes cartes postales

Les premiers hurlements surgissant de derrière indiquent que les limousines ont commencé à déverser leur précieuse cargaison.

Ouvrant le bal, Elizabeth Banks en robe rose à paillette extrèmement moulante que son personnage d'Effie n'aurait absolument pas renié. Elle pose pour les médias avant de s'avancer stylo à la main vers les premiers fans. Ca commence bien, les dédicaces semblent effectivement au menu. Mais je ne suis pas persuadée qu'elle pourra faire le tour complet. Mais une bonne étoile régnait cette nuit là au dessus du Marignan, la tournée se prolonge et vient dans notre secteur.

Les gardes du corps s'avèrent être des alliés généreux, collectant les livres des badauds éloignés pour les faire parapher. Sans y croire, j'avance mon exemplaire surnuméraire de L'Embrasement et je vois le stylo d'Elizabeth se déposer pour former deux petites bosses, de loin on dirait un coeur, mais en diagonale, cela ressemble plus à ses initiales. Je recule alors pour laisser passer les livres qui se pressaient dans mon dos mais l'arrivée de sieur Liam Hemsworth fait frémir la foule.

Elizabeth Banks
Les cris aigus féminins fusent (auquels je n'ai pas participé. D'une part ces acteurs sont plus jeunes que moi. D'autre part, je me tansformerai en groupie intégrale seulement devant Colin F, ou Michael F.). Sieur Liam Hemsworth gère cela comme un pro avec nonchalance et malgré cette retenue, il se prête de bon coeur au jeu, n'hésitant pas à empoigner les appareils photos et les téléphones de ses admiratrices pour qu'elles puissent poser à côté de lui - ce que j'ai trouvé très gentleman.

Du coup ma signature passe à la vitesse industrielle mais est très lisible pendant que l'ado voisine n'en revient pas d'avoir un cliché avec son idole sur son Blackberry. Comme cela se passe à 25 cm de ma pomme, je peux à loisir admirer le costume en velours de Liam et constate que sa chemise est esthétiquement déboutonnée., à la bellâtre Le look total Angel, Buffy saison 2... et franchement, euh, comment dire ce n'est pas forcément flatteur.

L'héroïne de la soirée apparaît ensuite. Jennifer Lawrence a laissé tombé le lamé doré de Londres et Los Angeles pour une sublîme petite robe noire, à dos nue et bordure dorée (quand même !) mais cette tenue ravissante révèle très vite ses limites : dès que la comédienne signe, ses manches glissent dangereusement de ses épaules, au risque de la dénuder. Avec un haussement toutes les cinq secondes, Lawrence essaye de réajuster mais cela rend la séance d'interviews et de dédicaces fastidieuse.

Elle ne se dérobe pas pourtant, même si elle est forcée de le faire au pas de course. Vu la poussée derrière moi et le fait qu'elle s'approche en diagonale, je ne pense pas que j'arriverai à obtenir une troisième signature sur mon livre. Quand soudain, elle se dirige vers notre quadran... mais une forêt de bouquins se dresse devant moi.

J'essaie de glisser mon tome par en dessous mais trouve impolie de barrer l'accès aux autres et enlève au dernier moment mon roman. La scène se répète à dux reprises quand Lawrence lève son sourcil et me dit "fancy a game of cat and mouse ?"... en me signant ma page de garde d'une arabesque abstraite. J'étais toute génée mais fière (par contre pour le sens de la répartie on repassera, c'est sûr!).

Josh Hutcherson ferme la marche. Le comédien a pris le contrepied de son ami Liam. Costume trois pièce impeccable dans un colori beige digne de Mad Men qui est étrange sur un grand ado de 19 ans mais touchant. Attendrissant aussi le soin qu'il prend àn discuter avec chacun et de former lisiblement toutes les lettres de son prénom avec un petit H en étoile en appuyant à fond. Il est je crois heureux de susciter un tel enthousiasme (même si à l'applaudimètre, Liam H. l'écrase).

Une VIP s'est glissée dans la photo, mais qui est-ce ?
Du coup, complètement neuneu, je lui lance "merci de votre patience" et lui de répliquer bon prince "c'est le moins que je puisse faire". Bref j'ai eu mes quatre autographes mais pour les petites phrases pleines d'esprit, comme je l'ai dit on repassera !

S'il ne faut toutefois ne retenir qu'une chose, ce serait la simplicité et le disponibilité des acteurs. Leur fraîcheur face à la frénésie qu'ils inspirent. Et ça mériterait bien un Oscar :-)

Saurez-vous trouver à qui appartient quelle signature ?

lundi 12 mars 2012

Affamée d'Hunger games


 J'avais pourtant juré qu'après la vaste plaisanterie ou très longue fanfiction qu'était Twilight, on ne m'y prendrait plus. La littérature Young adult, c'est bon j'avais fait le tour sauf pour aller disserter dans Eidos sur le phénomène. Il ne fait pas jouer les hypocrites, j'ai avalé Twilight d'une traite (au point de traverser une phase intense d’asociabilité en Tunisie pour feuilleter Breaking dawn) mais très vite il m'est apparu que je me fichais assez des personnages principaux, du triangle amoureux, des états d'âme d'Edward. Au fond seule une chose était claire, Bella ne méritait ni Jacob, ni Edward à force de les faire tourner en bourrique. Heureusement que la galerie de personnages secondaires (j'aime bien Carlisle même s'il est énervant à être encore plus efficace que le Dr Quinn) parfois vaguement historiques et la géopolitique du dernier livre contrebalançaient le tout même si Breaking Dawn ressemble sur la fin à un remake de X Men sans le charme de James McAvoy ou de Michael Fassbender.


Bref, bref je m'égare... Au fil de mes recherches sur la succession potterienne et twilightienne, je suis tombée sur toute une série de sagas versant dans l’apocalyptique, la lycanthropie ou le dictatorial façon 1984.
 Très cliché tout ça mais dans le lot un titre se détachait par la quantité de papiers et de mise en avant : Hunger Games. Trilogie terminée de Suzanne Collins qui a quatre ans d'âge qui a inauguré le genre dystopique -le gouvernement nous ment, nous manipule et nous tue-. Le titre était intriguant de même que tout le tapage fait sur l'adaptation du film dont le casting était suivi par les revues spécialisés et ce quatre mois avant le tournage. De même que la compétence et le budget mis sur la table, presque six fois celui de Twilight et la présence au générique du scénariste de Pleasantville et de Jennifer Lawrence, tous deux cités aux Oscars et vu que je trouve la demoiselle charmante que ce soit dans les extraits de Winter Bones ou dans First Class.

Ayant décidé que tout ce raffut valait le coup de se renseigner et d'obtenir l'autorisation de scribouiller dans Eidos, je me suis dit que pour bien maîtriser mon sujet, il fallait que je sois renseignée de première main et que donc je me plonge au moins dans le premier tome.

Le titre, les jeux de la faim, promettent et le livre est en effet un croisement entre Quo Vadis pour l'ambiance jeux du cirque, président illuminé et Battle royale pour l'effet un seul compétiteur s'en sortira et pour cela devra éviscérer ses compagnons d'infortune. En deux mots, dans une Amérique dévastée par un cataclysme -nucléaire, naturel ?- renommée Panem, le pouvoir central, le Capitole règne sur 12 districts que l'on peut supposer être entre la côte est et au moins les Appalaches. Ayant annihilé il y a presque un siècle le rebelle district 13, l’opulent Capitole pour s'assurer l'allégeance de ses territoires appauvris qu'il exploite sans vergogne leur impose tous les ans qu'ils envoient dans l'arène un garçon et une jeune fille. De ces 24 tributs confrontés à un environnement hostile et largement génétiquement modifié, soumis aux caprices des maîtres du jeu en quête du maximum d'audience télévisée pour leurs Hunger games, le vainqueur sera le dernier survivant. Tous les coups bas et la faim sont permis.



Hunger games s'ouvre sur le jour de la sélection des tributs dans le district 12, un des plus pauvres à l'ambiance germinal car spécialisé dans le charbon et tout le monde sait depuis Etienne Lantier que c'est le meilleur moyen de mourir de faim ou de devenir orphelin. L’héroïne Katniss se porte volontaire pour remplacer sa jeune sœur de 12 ans dont le nom a été tiré. Son irruption dans l'arène va être le catalyseur de forces politiques qui auront de puissantes ramifications que la jeune fille ne comprend pas et que son courage va incarner malgré elle.


Pour brouiller les pistes, son coéquipier adversaire se retrouve être un jeune apprenti boulanger idéaliste, le coeur sur la main et amoureux transi mais également un fieffé orateur et agent provocateur, Peeta comme pain et aussi comme St Pierre, la dimension christique n'est pas forcément loin dans Hunger Games.

Suzanne Collins jure que lorsqu'elle a écrit son oeuvre, elle ne connaissait pas Battle Royale mais s'est inspiré des jeux du cirque originaux, made in Rome, et de la figure historique de Spartacus pour Katniss. D'ailleurs on retrouve de la traditionnelle formule Panem et Circenses, Panem, le nom de ces nouveaux et totalitaires Etats-Unis.

Hunger Games tient à la fois ses promesses de cruauté, de morts inutiles et de conspirations politique qui permettent au livre de sortir de l'ornière Young adult. Certes on n'échappe pas au triangle amoureux entre Gale, l'ami d'enfance, Peeta et Katniss mais ce qui change c'est que l'héroïne elle même le refuse et qu'il devient non pas une romance mais un instrument politique à faire pâlir de jalousie le plus amoral des spin doctors. Et au final il ne sera résolu que dans les dernières lignes de l'épilogue du 3e tome lorsque les héros auront été brisés par les germes de contestation qu'ils auront semés. Car pour survivre, Katniss, Peeta, Gale et leurs compagnons de route devront se tâcher les mains de sang et apprendre que le pouvoir a ses raisons que la morale et l'humanité ne connaissent pas. Pour gagner parfois, il faut faire table rase, mais à quel prix ? ce qu'il faut reconnaître à Hunger games c'est son goût pour l'amertume, son interprétation machiavélique du roman initiatique. Aucun héros ne ressortira indemne de cette épreuve et il n'y a ni méchants ni gentils, juste des nuances de gris. Une œuvre pour un jeune public mais qui n'enjolive pas la cruauté de l'existence.

Je pensais passer un moment détendant à la lecture mais pas forcément avaler les 1000 pages -les livres sont assez courts- en trois semaines. Comme quoi le côté pervers du cirque marche encore de nos jours même si on ne demeure qu'un lecteur. D'ailleurs même le chanteur de Snow patrol Gary Lightbody fan du Trône de Fer a adoré (si ce n'est pas un gage de qualité maintenant il faudrait qu'il signe une chanson sur la prochaine BO pour que le monde soit presque parfait) . Mes attentes pour le film ont donc quadruplé mais tous les extraits qui fuitent laissent penser que l'on s'approche d'une qualité Prisonnier d'Azkaban. Jennifer Lawrence démontre la même intensité que dans Winter Bones, les adultes de la distribution ambivalents à souhait, ma seule réserve porte sur Gale et Peeta qui affichent souvent un air et des yeux de bovins mais au moins quand les cheveux coupés Josh Hutcherson semble moins poupin et béat et plus le Peeta un peu retors que dévoilent les romans.

Le mot de la fin ? Je serai dans les starting blocks des salles obscures dès mercredi prochain!

PS : On remarquera que la pose dans le foin made in Star wars 2 fait toujours aussi fureur dans les campagnes promo.
PPS : Toutes les bandes-annonces disponibles en une seule vidéo